PHI 2521
Études des textes en éthique
Pour une éthique radicalement moderne :
Lecture de Jacques Lacan, Séminaire VII ,
L’éthique de la psychanalyse
Session: Hiver 2014 Jour & heure: vendredi, 9 h – 12 h
Chargé de cours: Marc De Kesel Salle: TBA
mdekesel@ustpaul.be
Bureau : Guiges 220
Heures de bureau : sur rendez-vous
DESCRIPTION DU COURS
La modernité se définit par une rupture avec la pensée ontologique qui avait marquée la pensée
antique et médiévale. L’homme moderne ne peut plus prétendre d’avoir accès à l’essences des
choses, à ‘das Ding an Sich’, comme le disait Kant. Les implication pour l’éthique sont
bouleversantes : comment fonder la morale s’il n’y a plus de fondement pour le faire ? Les
différentes théories éthiques qu’ont connu les siècles derniers ne sont qu’une série de tentatives
pour résoudre ce problème de l’absence de fond ontologique dans la morale.
Dans son séminaire sur L’éthique de la psychanalyse (1959-60), Jacques Lacan commente les
grandes théories éthiques de l’antiquité (Aristote) et de la modernité modernes (Bentham, Kant),
aussi bien celle du christianisme, pour montrer la radicalité du paradigme freudien, qui ‘fonde’
l’éthique dans le seul ‘désir’. Pour Freud, la morale est ‘fondé’ non dans le Bien Suprême, mais
dans le désir pour un tel bien. Ce changement au niveau de principe semble n’être qu’une
subtilité, mais il a des répercussions bouleversantes, spécialement pour la position éthique de celui
qui parle au nom d’une éthique : le thérapeute, le travailleur social, le politicien, le prêtre ou
chacun qui, volontairement ou involontairement, se marque d’une autorité morale. Sachant qu’on
ne sait au fond jamais le bien que l’autre demande (c’est ça l’inconscient morale), on est quand-
même capable de lui faire du bien. Ou, plus exactement, seul celui qui avoue de ne savoir pas le
bien que l’autre lui demande, peut lui faire du bien dans le sens éthique du terme.