Communiqué de presse Exposition 26 septembre 2013 6 janvier 2014 Aile Denon, 1er étage, Salon Carré Cette exposition a bénéficié du soutien de JCDecaux. Monique Frydman Polyptyque Sassetta L’artiste contemporain Monique Frydman présente une œuvre monumentale, Polyptyque Sassetta, dans le Salon Carré, en écho à l’exposition Le printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460. Cette nouvelle production s’inspire de l’une des plus importantes commandes du Quattrocento, le Polyptyque de Borgo San Sepolcro (1437-1444) du peintre siennois Stefano di Giovanni, dit Sassetta. De ce retable démembré dès la fin du XVIe siècle, le musée du Louvre conserve trois panneaux du registre principal de la face antérieure et deux panneaux de la prédelle postérieure. Quatre de ces panneaux sont actuellement exposés salle des sept-mètres. Le cinquième, Saint Antoine de Padoue, est en cours de restauration. Artiste française, peintre incontournable de l’abstraction, Monique Frydman utilise un vocabulaire dégagé de toute référence figurative et s’affirme dans l’exaltation de la couleur. Le travail de Monique Frydman montre un grand attachement à la peinture et à des matières auxquelles elle est fidèle depuis le début, notamment les pigments, pastels et liants. Sa technique d’imprégnation progressive de la couleur sur de multiples supports (toile de lin, de coton, papier Japon, tarlatanes) se retrouve ainsi dans ses séries Les Jaunes, Les Dames de nage, Les Lignées, Les Eclats, De la Couleur et Des Saisons avec Bonnard. «Mes tableaux n’ont rien d’anthropomorphique ni d’organique. J’essaie de rendre visible l’origine du visible ». Son attrait pour le monumental et l’architectural se manifeste dans ses dernières réalisations, notamment dans son exposition personnelle au 21st Century Museum of Contemporary Art de Kanazawa (Japon) en 2011, à la Verrière Hermès à Bruxelles en 2008, la station de métro Saouzelong à Toulouse en 2007 et au musée Matisse du Cateau Cambresis en 2006. Ses œuvres et installations ont été récemment présentées à Paris à l’exposition Elles@centrepompidou, à la Manufacture des Gobelins et au Passage de Retz, et font partie des grandes collections publiques : MNAM/Centre Pompidou, 21st Century Museum of Contemporary Art de Kanazawa (Japon), Musée des Beaux-Arts de Caen, Musée d’Art moderne de Toulouse, CNAP, Manufacture des Gobelins/ Mobilier national, FRAC, Mac/Val, collections Fondation Cartier et Société Générale. Commissaire de l’exposition : Pauline Guélaud, assistée de Valentine Busquet Monique Frydman, Polyptyque Sassetta, 2013 (détail) © Monique Frydman, ADAGP / Photo Ana Drittanti Publication : Monique Frydman, Editions du Regard, 2013, 200 p. Préface de C. Morineau, Entretien avec D. Thiébaut, Textes de M. Canto-Sperber, E. de Chassey, H-C Cousseau, J-L Schefer Direction de la communication Anne-Laure Béatrix Contact presse Laurence Roussel Stefano di Giovanni dit Sassetta (Cortone, vers 1400 – Sienne, 1450) est le plus grand peintre siennois de la première moitié du 15ème siècle. En 1437, il est invité par les frères du couvent San Francesco de Borgo San Sepolcro — la ville natale de Piero della Francesca — à réaliser un immense polyptyque à deux faces, véritable chef d’œuvre destiné à prendre place sur le maître-autel de leur église. Sassetta, Le Polyptyque de Borgo San Sepolcro, (1437-1444), reconstitution de la face antérieure par Machtelt Israëls et al. © Villa I Tatti, Florence Sassetta, Le Polyptyque de Borgo San Sepolcro, (1437-1444), reconstitution de la face postérieure par Machtelt Israëls et al. © Villa I Tatti, Florence Informations pratiques Lieu Aile Denon, 1er étage, Salon Carré Horaires Tous les jours de 9h à 17h45, sauf le mardi. Nocturne les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. Tarifs Accès avec le billet d’entrée au musée : 12 €. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass education, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous. Renseignements www.louvre.fr Monique Frydman avait déjà rendu hommage à un peintre, Matisse, lors de son exposition au musée du Cateau-Cambrésis en 2006, intitulée La couleur tissée. C’est cependant la première fois qu’elle entreprend, avec le polyptyque de Sassetta, un travail aussi directement référencé à la peinture ancienne. Le polyptyque de Monique Frydman reprend la bilatéralité, les dimensions de l’œuvre originale et s’allège de son ornementation. Au recto, la sacralité est rendue par le traitement d’un jaune lumineux frotté au pastel à même la toile de lin brune. Cette teinte primaire, à laquelle l’artiste consacrait une importante série à la fin des années 80, fait écho à l’emploi d’or et d’argent dans le précieux polyptyque de Sassetta. A cette première symbolique s’ajoute celle des tons choisis pour souligner la présence de chacun des sujets : le bleu roi de la Maestà ; le rose tendre et le vert anis des saints qui l’encadrent ; au dos, le rouge profond du Saint François en extase. L’esquisse d’une ombre brune suggère la lacune de l’un des panneaux encore disparu. Au revers, la composition diffère radicalement et c’est le traitement du paysage et des architectures qui domine dans une division plus forte, augmentant le nombre des panneaux. La palette s’organise à la fois en symétrie autour de la figure centrale de Saint François, et dans une lecture verticale où l’incroyable gamme de verts, de bruns et de bleus crée l’illusion de glisser d’un châssis à l’autre. Cette construction, rappelle le processus naturel de sédimentation. Il n’est par conséquent pas surprenant de retrouver dans la prédelle, ce même principe de stratification, du plus sombre au plus clair. « La trouée du temps est là », dit Monique Frydman à propos de son polyptyque. « Ce qui est perdu, démembré, relance le temps et dans cet effacement ne subsiste que le manque dont notre mémoire et notre regard restituent la présence. » L’artiste poursuit, au travers de cette nouvelle réalisation, un travail sur la spatialité picturale et sur la présence, initié dans sa récente série des Witness.