Juin 2014 © DG Trésor
AMBASSADE DE FRANCE EN REPUBLIQUE ARABE
D’EGYPTE
SERVICE ECONOMIQUE
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Les IDE en Egypte
en 2012-2013
Résumé
Avec un stock cumulé d’investissements directs étrangers (IDE) estimé par la CNUCED à 60 Mds USD en
2008 et la progression rapide des flux entrants d’investissements depuis 2005, l’Egypte comptait parmi les
premières destinations d’IDE du monde arabe. Cependant, en raison de la crise économique mondiale
puis des évènements politiques depuis le début 2011, les flux nets d’IDE ont été divisés par 4 depuis 2008
et le stock d’IDE s’établit en 2012 à 75 Mds USD. Après avoir atteint un sommet en 2007-2008 (année
fiscale égyptienne de juin à juillet) à 13 Mds USD, les flux nets d’IDE sont retombés à 3 Mds USD 2012-
2013.
Alors que le décollage de l’économie égyptienne depuis 2004 reposait
largement sur les IDE, il a été freiné par la crise de 2008 puis l’instabilité
politique depuis 2011
Selon la CNUCED, le stock total d’IDE en Egypte est passé de 20 Mds USD en 2000 à 60 Mds USD en
2008, puis 75 Mds USD en 2012. De fait, si l’Egypte était demeurée jusqu’à 2004 une destination marginale
pour les IDE, les autorités égyptiennes ont mené une politique volontariste d’attraction des investissements
étrangers entre 2004 et 2008, qui sont devenus une composante importante du financement de l’économie
égyptienne. La crise financière de 2008 et la chute du Président Moubarak ont entrainé des sorties massives
qui ont pénalisé l’équilibre de la balance des paiements et ralenti la croissance. Selon la Banque centrale
d’Egypte (BCE), le montant des flux nets d’IDE est ainsi retombé à 2,2 Mds USD en 2010-2011. Avec 30 à
60% des flux entrants d’IDE constitués d’investissements dans le secteur des hydrocarbures chaque année,
le rebond constaté ces 2 dernières années (4 Mds USD en 2011-2012 et 3 Mds USD en 2012-2013)
s’explique par la reprise du minimum d’investissement nécessaire dans ce secteur très capitalistique, par
quelques grosses opérations individuelles ainsi que par les contraintes de la BCE sur les sorties de capitaux.
Alors que les Etats-Unis sont longtemps demeurés les premiers investisseurs étrangers, le classement s’est
inversé depuis 2008-2009 avec l’Union Européenne et le fossé s’est creusé entre les deux zones. En 2012-
2013, l’Union Européenne, avec 5 Mds USD de flux entrants (baisse de moitié par rapport à 2011-2012,
52% du total) devance les Etats-Unis (2,2 Mds USD, multiplication par près de 4 par rapport à 2011-2012,
23% du total), maintenant ainsi sa place de premier investisseur en Egypte. Au sein des pays européens, le
Royaume-Uni occupe toujours la tête du classement avec 3,3 Mds USD en 2012-2013 (-43%) suivi par la
Belgique avec 720 MUSD (-66%), la France avec 266 MUSD (-16%, qui reste à la 6ème place), l’Allemagne
(186 MUSD, -8%) et la Suisse (115 MUSD, -8%). Les pays arabes, qui avaient dirigé plus de 3 Mds USD
d’IDE en Egypte en 2006-2007 (24% du total) ont duit leurs investissements de 55% entre 2007-2008 et
2012-2013 (1,5 Md USD). On observe cependant un rebond en 2012-2013 : +23% par rapport à l’année
passée. Ces investissements représentent 15% des flux entrants en 2012-2013 (11% l’année précédente)
dont 480 MUSD pour les EAU (-14%), 376 MUSD pour le Qatar (multiplication par 11), 263 MUSD pour le
Bahreïn (+73%), 192 MUSD pour l’Arabie saoudite (-20%) et 46 MUSD pour le Koweït (-27%).
On notera que certaines grande économies, encore relativement peu présentes en Egypte, sont en
augmentation comme la Chine (49 MUSD, multiplication par 60 par rapport à 2005-2006), ou encore l’Inde
(68 MUSD, multiplication par 7,5 par rapport à 2004-2005).
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La France continue de figurer parmi les tous premiers investisseurs
étrangers, et notamment parmi les européens.
La France figure aux tous premiers rangs des investisseurs étrangers, notamment depuis le rachat
d’Orascom Cement par Lafarge début 2008. Selon la dernière enquête INSEE, la présence française se
décline en une centaine d’entreprises filiales, employant près de 30 000 personnes, aux côtés également de
quelques PME et d’entrepreneurs individuels. L’autorité égyptienne des investissements comptabilise pour
sa part plus de 500 entreprises françaises en Egypte.
Selon la Banque de France, les flux d’IDE nets français en Egypte sont positifs en 2011 (+95 M€) et en 2012
(183 M€), après deux années négatives (-5,6 Mds en 2009, opération Lafarge, et -73 M€ en 2010).
L’Egypte se place ainsi parmi les premières destinations de flux d’IDE français au Proche-Orient et dans la
région MENA sur l’année 2012, après l’Algérie, le Maroc, le Qatar et l’Arabie saoudite. Notre stock
d’investissement, qui atteint 4,3 Mds en 2012 (+3,2% par rapport à 2011), place l’Egypte en 3e position
derrière le Maroc (8,3 Mds €) et la Turquie (5,2 Mds €) au sein de la région MENA.
Selon la Banque centrale d’Egypte, les flux d’IDE entrants français ont atteint 266 MUSD sur l’année fiscale
2012-2013 (-16%). La France figure ainsi, selon les années, entre le 3e et le 6e rang des investisseurs
étrangers en Egypte, derrière le Royaume Uni, les Etats-Unis et plus récemment les EAU ou encore la
Belgique et le Qatar, mais devant l’Allemagne et l’Italie.
Le cadre juridique est globalement attractif en Egypte et le climat des
affaires était en amélioration régulière jusqu’aux évènements des deux
dernières années qui l’ont logiquement dégradé.
Selon l’indice global de compétitivité établi par le Forum économique mondial, l’Egypte aurait reculé de 11
places en 2013, pointant au 118e rang sur 148 pays. Comme principales entraves à la réalisation des
affaires, sont citées l’instabilité politique, la faible régulation du marché du travail, la corruption et l’accès au
financement.
La promotion des investissements est de la compétence d'une agence nationale disposant de pouvoirs
étendus, le GAFI (General Authority For Investment and Free Zones), placée sous la tutelle du ministère de
l'investissement. Afin d’insuffler une nouvelle dynamique et de promouvoir les IDE dans le contexte « post-
25 janvier », le GAFI a mis en place certaines mesures de facilitation des implantations et d’incitation.
La loi égyptienne de garantie et d'encouragement des investissements protège les investissements qui
entrent dans son champ d’application. La loi exclue notamment toute nationalisation ou confiscation de biens
investis, ainsi que toute intervention de l'administration dans la fixation des prix de l'entreprise ou la
détermination des bénéfices. D'autre part, l'Egypte a signé plus de 50 accords bilatéraux de protection de
l'investissement avec la plupart de ses partenaires, dont la France en 1974. Elle a par ailleurs signé en juillet
2007 la Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international et les entreprises multinationales : cette
signature a marqué une étape décisive dans l'action menée par l'Egypte, premier pays africain et arabe à
adhérer à cet instrument, pour attirer davantage d'IDE en s'engageant à accorder un traitement national aux
entreprises sous contrôle étranger et à améliorer le climat de l'investissement.
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