Les vents dépassent facilement 150 km/H (80 nœuds) Ils sont arrogants et ne daignent se présenter
que sur la plus haute marche de l’échelle de Beaufort. Force 12 sinon, rien ! Certains ouragans intenses
enregistrent des vents soutenus de 330 km/h soit 170 nœuds et des rafales mesurées à plus de 370
km/h soit 190 nœuds. (Pour exemple, Ivan qui frappa Grenade en 2004 a engendré des vents soutenus
de 140 nœuds et des rafales enregistrées à 170 nœuds) Ces chiffres illustrent mal ce dont ces vents
sont capables. Imaginés des maisons déplacées par une pression de 9 tonnes au mètre carré ! Aux
vents engendrés par le phénomène lui-même, il faut parfois additionner sa vitesse de déplacement. Ils
marchent à une vitesse de croisière d’une quinzaine de nœuds, mais le plus rapide a traversé l’océan à
45 nœuds ! Le vent lève également une mer monstrueuse et confuse. Une vague lors d’un relevé in situ
a été mesurée à plus de 34 mètres ! En plus de la mer créée par le vent, la houle et une onde de
tempête se lèvent et causent de réel raz de marée. Le Bengladesh a subi ce mauvais sort deux fois au
cours des 50 dernières années, déplorant 450 000 morts. C’est l’Australie qui détient le triste record
d’une onde de tempête qui a levé le niveau de l’océan 13 mètres au-dessus de la normale. Il faut
ajouter à tous ces phénomènes des pluies diluviennes qui engendrent des glissements de terrains
destructeurs. Même si ces phénomènes sont limités géographiquement, ils sont de taille conséquente.
Le plus grand d’entre eux a présenté un diamètre de 1100km. Sachez enfin, qu’il ne faut que quelques
heures à un ouragan pour semer la désolation la plus complète. En huit heures, le tour est joué.
Face à ces éléments indomptables, l’homme a d’abord rêvé de les combattre. Il a cru un moment avoir
inventé des machines capables de détruire les ouragans. Rien n’y a fait. Sa meilleure arme sera la
connaissance. Tous les mécanismes de cette machine météorologique ne sont pas encore élucidés.
C’est pourquoi de grands centres de recherches mettent en œuvre
des moyens gigantesques afin de décoder les mystères
qu’entretiennent encore les ouragans.
Définition
Les ouragans ne sont pas issus de la génération spontanée, ils sont
toujours associés à une profonde dépression tropicale, qui va elle-
même chercher ses origines dans un jeu complexe d’amorces qui
enclenchent le processus. Ce phénomène tempétueux est
essentiellement maritime, car il ne se crée qu’au-dessus des eaux
chaudes de la ceinture tropicale des océans de cette Planète. Chaque année un peu plus de cinquante
phénomènes cycloniques se produisent dans les eaux chaudes de la Planète. Ils ont des conséquences
d’importance diverse selon leur intensité, mais aussi, selon la manière dont les populations touchées
peuvent s’y préparer. Malheureusement, ces
monstres météorologiques frappent le plus
souvent des zones de paupérisation. Ainsi, la
population subit en général d’énormes dégâts.
Laissons la parole aux spécialistes de
l’Organisation Météorologique Mondiale pour
une définition scientifique du phénomène :
« Perturbation d’échelle synoptique non
accompagnée d’un système frontal, prenant
naissance au-dessus des eaux tropicales ou
subtropicales et présentant une activité
convective organisée et une circulation
cyclonique, plus intense en surface qu’en
altitude. »
Il faut en fait s’imaginer un ouragan comme une énorme machine thermodynamique circulaire, elle
tourne sur elle-même et se déplace selon le flux océanique tropical, d’Est vers l’Ouest. Avant d’infléchir
sa route vers le Nord-Est et de s’épuiser dans les eaux tempérées réputées plus froides. C’est en fait,
une toupie qui se gorge d’air chaud et d’humidité à la surface des océans. Ces carburants naturels lui
servent à fabriquer des vents d’une violence inouïe et des pluies torrentielles. Cette toupie se déplace
selon son humeur à la vitesse d’un cycliste du dimanche (20 km/h) ou à celle d’un champion du tour de
France ( 50 km/h voire 90 km/h). A chaque coup de pédale, notre toupie puise dans l’océan de l’air
chaud et de l’humidité qui sont les véritables carburants de sa puissance.