Dans sa collection “Découvertes et invitation aux voyages”,
Le petit botaniste vous annonce la prochaine parution de :
“Il était une fois la Route des Epices...
”
es Epices…Existe-t-il mot plus magique que
celui-là ? A peine prononcé, il évoque
instinctivement pour la majorité d’entre nous
tout un monde de saveurs et d’exotisme,
rythmé par un univers de couleurs chatoyantes et
d’odeurs ô combien envoûtantes.
Vous seriez toutefois bien en peine d’en donner
une définition exacte tant la limite entre les épices,
les aromates et les condiments est peu précise.
D’ailleurs y voyez-vous une quelconque distinc-
tion ? Pour cela il faut se
plonger dans le passé et
remonter aux sources…
Le mot épice est apparu en
France vers 1150 et vient du
latin species, “espèces”,
pour désigner les denrées
alimentaires stimulantes et
les drogues médicinales
d’origine exotique. On
trouvait les épices chez les
apothicaires de l’époque et
les italiens nomment encore
le pharmacien “speziale”.
Très vite particularisé à
certaines denrées, ce mot
“épice” fut ensuite appliqué
aux substances exotiques
dont la saveur, à la fois agréable et forte, souvent
piquante, permet de rehausser le goût des
aliments, les rendant plus appétissants et digestes.
En cela, l’épice se distingue de l’aromate (du grec
« aroma » ou odeur), pour lequel compte
davantage la suavité du parfum que la force de la
saveur, et du condiment (du latin “condimentum,
condire” ou confire), banal assaisonnement desti-
né à relever la saveur des aliments.
Cette mise au point culinaire étant faite, le Petit
Botaniste vous invite maintenant à découvrir la
fabuleuse histoire des épices, jalonnée de portraits
d’aventuriers hors du commun qui ont pris des
risques insensés en parcourant le globe à la
recherche de ces quelques graines de luxe…
Les régions tropicales, chaudes et humides de
l’Asie, telles que le sud de la Chine et de l’Inde sont
considérées comme le berceau de la plupart des
épices.
a plus ancienne mention de l’utilisation des
épices remonte à l’Epopée de Gilgamesh, héros
du déluge babylonien.
Mais c’est véritablement en
Egypte que se développè-
rent le commerce et l’utilisa-
tion des épices. Les prêtres
des temples, fervents adep-
tes des épices, furent parmi
les premiers à les utiliser : la
cardamome, la cannelle et le
poivre étaient brûlés avec la
myrrhe et l’encens afin d’éta-
blir un lien entre les hommes
et les Dieux grâce à la fumée
odorante dégagée. Les épi-
ces étaient également utili-
sées lors de la momification,
pour embaumer l’air et parfu-
mer l’haleine.
Les épices faisaient aussi partie des habitudes
alimentaires de la Grèce Antique. Les conquêtes
d’Alexandre le Grand permirent l’établissement de
routes entre l’Europe et l’Orient et facilitèrent
l’introduction des épices en Occident.
A Rome, on utilisait les épices rapportées d’expé-
ditions d’Asie, en médecine et en cuisine.
Ce furent les arabes, grands navigateurs et grands
conquérants, qui servirent de trait d’union entre
l’Orient et l’Occident, et firent découvrir à leurs con-
temporains le poivre, la cannelle et le gingembre.
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Groupe Solabia Clin d’œil ethnobotanique Oct. 00 – N° 25
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