
Au commencement était la liberté …
Certains choix difficiles que l’on opère, à des moments précis de notre vie, impliquent tout
naturellement, directement ou indirectement, l’avènement en avalanche d’autres choix
coûteux, capitaux et déterminants pour notre devenir.
Depuis quelques années maintenant, le choix du questionnement systématique, permanent
et inaltérable, m’accompagne. Je m’en félicite par ailleurs pour cette chance qui m’est
offerte à un moment précis de mon existence, lorsque que bien d’autres, une majorité sans
doute, refusent de prendre ce risque et préfèrent se soumettre volontairement à des
réponses toutes faites, consomment des fatwas à la demande et se passionnent, naïvement,
devant un prêt-à-pratiquer pseudo-religieux infantilisant.
Ce choix de vie, en dehors des effets secondaires indésirables qu’il a pu engendrer depuis,
m’a permis, malgré tout, de reconquérir cette liberté de pensée concédée au fil des années
précédentes, et d’être simplement moi-même, face à l’absurdité de certains dires et à
l’intolérance de certains actes.
La vie ainsi menée se refuse alors à la routine et à la désespérance. Pas un jour ne se lève
sans son lot d’interrogations restées sans réponses. L’espace de l’Inconnu s’accroît sans fin,
et certaines affirmations, religieuses particulièrement, qui paraissaient hier vraies et
immuables, se montrent aujourd’hui, sous les projecteurs d’un raisonnement critique
assumé, moins évidentes.
Combien de questions refusons-nous de nous poser car paraissant douloureuses ? Combien
de sujets tabous n’osons-nous pas briser et approcher par manque de courage intellectuel,
et par crainte du blâme ou de la réprobation ? Combien de compromis maladroits avons-
nous conclu, au mépris de nos convictions les plus intimes, sous l’effet de la peur de ce
« Que dira-t-on » communautaire terrifiant ?
Une des questions qui me tourmente l’esprit depuis quelques temps, est cette tradition que
l’on insiste à perpétuer à coup de « paires de ciseaux » et de « couteaux » bien aiguisés,
assez souvent sans en connaître l’origine et dont le sens religieux exact – s’il y en a un –
nous échappe complètement : Il s’agit, vous l’avez compris, de la fameuse circoncision !
Circoncision : sixième pilier de l’islam ?
Cette question, qui au départ, me paraissait secondaire et subsidiaire face à d’autres
questions, tenues pour prioritaires, remonte aujourd’hui à la surface de mes préoccupations
religieuses et intellectuelles. Elle représente à mon sens, et de manière très profonde,
l’occasion rêvée me permettant de cerner, relativement, le sens que l’on donne, au sein
d’une religion ou d’une communauté de foi ou d’un système de valeurs quelconque, à l’être
humain, à son intégrité physique et à sa dignité de manière générale.