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Le Diagnostic
Le DiagnosticLe Diagnostic
Le Diagnostic
Les critères diagnostiques des troubles de l’alimentation, tels qu’ils sont décrits dans le DSM-
IV (4), ne s’appliquent peut-être pas tous aux adolescents. En effet, la variation énorme entre le
taux, le rythme et l’importance de la prise de poids et de taille des divers adolescents pendant une
puberté normale. L’absence de menstruations au début de la puberté et le caractère imprévisible
des cycles peu après l’apparition des premières règles ainsi que l’absence de prise de conscience
psychologique de concepts abstraits (comme l’idée de soi, la motivation de perdre du poids ou les
états affectifs) imputables au développement cognitif normal limitent l’application de ces critères
diagnostiques officiels aux adolescents. En outre, des caractéristiques cliniques comme le retard
pubertaire, le retard staturopondéral ou l’acquisition insuffisante de minéraux osseux peuvent se
présenter de manière infraclinique (5,6). Le recours à des critères stricts peut favoriser l’exclusion
des premières manifestations et de la forme infraclinique (une condition préalable à la prévention
primaire et secondaire) des troubles de l’alimentation et celle d’adolescents à l’attitude et aux
comportements alimentaires très anormaux, comme ceux qui vomissent ou prennent régulièrement
des laxatifs mais n’ont pas de fringales (7-9). Enfin, des habitudes alimentaires anormales
peuvent détériorer la santé (10), même en l’absence des critères officiels de maladie. Pour toutes
ces raisons, il est essentiel de diagnostiquer les troubles de l’alimentation chez les adolescents en
tenant compte des aspects multiples et variés de la croissance pubertaire normale, du
développement de l’adolescent et de la perspective d’une vie adulte en santé plutôt qu’en se
fondant sur des critères officiels.
Position
PositionPosition
Position
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: En pratique clinique, il faut songer à un diagnostic de trouble de l’alimentation
lorsque le patient adolescent adopte des pratiques malsaines de contrôle du poids ou se montre
obsessif face à son alimentation, à son poids, à sa silhouette ou aux exercices physiques, et non
seulement lorsqu’il correspond aux critères diagnostiques. On doit envisager la présence d’un
trouble lorsque l’adolescent ne réussit pas à atteindre ou à conserver un poids, une taille, une
constitution ou une étape de maturation sexuelle conformes à son sexe et à son âge.
Les complicati
Les complicatiLes complicati
Les complications médicales
ons médicalesons médicales
ons médicales
Aucun système organique n’échappe aux effets des troubles de l’alimentation (11-15). Bien que
les signes et les symptômes physiques d’un patient dépendent surtout des comportements relatifs
au contrôle du poids, le professionnel de la santé doit tenir compte de la fréquence, de l’intensité
et de la durée de ces complications ainsi que de la vulnérabilité biologique conférée par la
maturité sexuelle du patient. La majorité des complications physiques des adolescents atteints
semblent diminuer avec le rétablissement et la guérison du trouble de l’alimentation, mais
certaines sont peut-être irréversibles. Les conséquences à long terme restent encore à établir.
Les complications médicales au potentiel irréversible chez les adolescents incluent le retard
staturopondéral si le trouble se présente avant la fermeture de l’épiphyse (15-18), le retard ou
l’arrêt pubertaire (6, 16,17) et l’acquisition défectueuse du pic de la masse osseuse pendant la
deuxième décennie de vie (6, 20,21), ce qui accroît le risque d’ostéoporose à l’âge adulte. Ces
facteurs mettent en lumière l’importance de la prise en charge médicale et d’une évaluation
continue par des médecins qui comprennent la croissance et le développement normaux des
adolescents.