INTRODUCTION GENERALE Les otites fongiques, otomycoses ou

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INTRODUCTION GENERALE
Les otites fongiques, otomycoses ou encore otites mycosiques sont toutes
des appellations qui désignent toute infection fongique qui touche électivement
l’oreille externe et précisément le conduit auditif externe, dont les champignons
sont reconnus comme les principaux agents responsables. L’otite fongique est
une pathologie relativement fréquente, sa prévalence représenterait 5 à 10% [55]
(10 à 20%) [8], selon les études, de l’ensemble des otites externes, le plus
souvent chroniques, ou subaiguës. Cependant ces otites mycosiques peuvent
aussi toucher l’oreille moyenne et même dans certains cas graves l’oreille
interne.
Autrefois, l’existence des otites fongiques a été controversée, ainsi que le
rôle pathogène des champignons dans l’étiologie des pathologies de l’oreille
reste sous-estimé voire ignoré. Actuellement, il s’agit d’une pathologie bien
définie et d’un problème récurrent dont l’implication des champignons comme
agents pathogènes va en augmentation. Cette augmentation est favorisée par un
certain nombre de facteurs prédisposants à savoir : l’utilisation d’antibiotiques à
large spectre et de corticoïdes pour le traitement de l’otite bactérienne, le terrain
(diabète, immunodépression, SIDA…), le climat tropical, les traumatismes
locaux et post chirurgie.
Après quelques rappels généraux, nous analyserons les différentes
atteintes fongiques de l’oreille. Une large partie sera consacrée à la présentation
des principaux agents fongiques responsables, avant d’aborder les données
épidémiologiques et les différentes formes cliniques. Enfin, nous mettrons
l’index sur les techniques de diagnostic ainsi que les alternatives thérapeutiques
proposées.
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La deuxième partie de ce travail sera consacrée à l’étude prospective
effectuée au Laboratoire de Parasitologie et de Mycologie Médicale à l’Hôpital
d’Enfants de Rabat, en collaboration avec le service d’Oto-rhino-laryngologie
et de Chirurgie Maxillo-faciale à l’Hôpital des Spécialités de Rabat, durant une
période de sept mois, dont le but était d’étudier la prévalence des otites
fongiques durant cette période.
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I HISTORIQUE ET DEFINITION
L’histoire de la mycologie médicale commence d’abord avec Bassi (1733-
1856), puis se poursuit avec Remak, Schonlein, Gruby, Robin, Sabouraud et
Langeron. Les progrès en médecine ont permis de mieux maîtriser l’évolution de
nombreuses maladies jadis rapidement fatales. Le développement des
traitements immunodépresseurs et l’apparition de nouvelles maladies comme le
syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), mais aussi l’extension des
greffes d’organes ou de tissus (moelle osseuse) à l’origine de nombreuses
infections nosocomiales, sont autant de circonstances qui expliquent l’extension
actuelle des mycoses y compris les otites fongiques.
Mayer a été le premier, en 1844, à rapporter un cas d’otite fongique. Une
revue de littérature a montré que le premier cas publié c’était il ya 150 ans
" Relation of various fungi of otomycosis" publié en 1947 par Wolf [59] qui a
pu mettre en cause 53 espèces dont un cas de Trichophyton violaceum et 3 cas
de Trichophyton spp. En 1952, Singer et al. [59] ont rapporté 524 cas parmi
1366 (38,3%) des patients sains et 276 cas parmi 646 (42,7%) des patients
infectés, 2 cas isolés d’Epidermophyton floccosum, Roland et stroman ont
rapporté des cas d’otites fongiques externes dont Aspergillus spp et Candida spp
étaient incriminés dans 1,7% des infections auriculaires.
En 1957, English a trouvé un seul cas isolé et dont l’agent pathogène était
Trichophyton mentagrophytes.
Ces dernières années, la plupart des cas d’otites fongiques reportés du Japan
et décrits par Watanabe avec prédominance de Trichophyton rubrum (90,6%)
suivi de Microsporum canis (6,3%) et Epidermophyton floccosum (3,2%).
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L’otite fongique est une infection fongique qui touche principalement
l’oreille externe et très rarement l’oreille moyenne. Sa prévalence représente 5 à
10% (10 à 20 %) des otites externes. Elle est définie comme une infection aiguë,
subaiguë ou chronique, qui affecte l’épithélium floconneux du conduit auditif
externe. Dominée par deux groupes : les levures genre Candida dans les zones
tempérées et les champignons filamenteux dans les zones tropicales, ainsi la
fréquence et la proportion des agents pathogènes varient selon le secteur
géographique [55; 8].
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