I HISTORIQUE ET DEFINITION
L’histoire de la mycologie médicale commence d’abord avec Bassi (1733-
1856), puis se poursuit avec Remak, Schonlein, Gruby, Robin, Sabouraud et
Langeron. Les progrès en médecine ont permis de mieux maîtriser l’évolution de
nombreuses maladies jadis rapidement fatales. Le développement des
traitements immunodépresseurs et l’apparition de nouvelles maladies comme le
syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), mais aussi l’extension des
greffes d’organes ou de tissus (moelle osseuse) à l’origine de nombreuses
infections nosocomiales, sont autant de circonstances qui expliquent l’extension
actuelle des mycoses y compris les otites fongiques.
Mayer a été le premier, en 1844, à rapporter un cas d’otite fongique. Une
revue de littérature a montré que le premier cas publié c’était il ya 150 ans
" Relation of various fungi of otomycosis" publié en 1947 par Wolf [59] qui a
pu mettre en cause 53 espèces dont un cas de Trichophyton violaceum et 3 cas
de Trichophyton spp. En 1952, Singer et al. [59] ont rapporté 524 cas parmi
1366 (38,3%) des patients sains et 276 cas parmi 646 (42,7%) des patients
infectés, 2 cas isolés d’Epidermophyton floccosum, Roland et stroman ont
rapporté des cas d’otites fongiques externes dont Aspergillus spp et Candida spp
étaient incriminés dans 1,7% des infections auriculaires.
En 1957, English a trouvé un seul cas isolé et dont l’agent pathogène était
Trichophyton mentagrophytes.
Ces dernières années, la plupart des cas d’otites fongiques reportés du Japan
et décrits par Watanabe avec prédominance de Trichophyton rubrum (90,6%)
suivi de Microsporum canis (6,3%) et Epidermophyton floccosum (3,2%).