Dossier de presse Novembre 2004 Folates et femmes en désir de grossesse CONTACT PRESSE : INPES : Sophie Decroix Tél : 01 49 33 23 06 Email : [email protected] SOMMAIRE INTRODUCTION.................................................................................................................................................. P.3 I. L’AMELIORATION DU STATUT EN FOLATES DES FEMMES EN AGE DE PROCREER 1. Une relation établie entre Anomalies de fermeture du tube neural et déficit en folates en amont et en tout début de grossesse ............................................................................................................................ P.4 2. Corriger les carences en amont et en tout début de grossesse ................................................................ P.4 3. Le rôle essentiel des professionnels de santé........................................................................................... P.5 II. LA CAMPAGNE D’INFORMATION 1. Des annonces dans la presse professionnelle .......................................................................................... P.6 2. Le site www.mangerbouger.fr comme relais d’information auprès des professionnels de santé .............. P.6 3. La mise à disposition en 2005 d’un kit d’information destiné aux femmes ................................................ P.6 ANNEXES Annexe 1 : Apport des folates par l’alimentation .......................................................................................... P.7 Annexe 2 : Visuel du publi-rédactionnel professionnel.................................................................................. P.8 Annexe 3 : Le PNNS : Objectifs, principes et repères de consommation...................................................... P.9 Annexe 4 : Pour en savoir plus .................................................................................................................. P.12 2 INTRODUCTION Conduit par les pouvoirs publics, le PNNS (Programme national nutrition santé) a pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition. C’est dans ce cadre que s’inscrit la campagne de prévention visant à améliorer le statut en folates des femmes en âge de procréer, notamment en cas de désir de grossesse. L’apport de folates (encore appelés vitamine B9 ou acide folique), avant et en tout début de grossesse, permet en effet de réduire significativement les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN) chez l’embryon, qu'il existe ou non des antécédents ou des facteurs de risque. C’est aussi dans ce cadre que le Ministère de la santé et de la protection sociale et l’INPES lancent dès décembre 2004, une campagne de sensibilisation et d’information auprès des professionnels de santé pour les inciter à relayer l’information auprès de leurs patientes et assurer les conseils et prescriptions appropriés. Informer les femmes en âge de procréer de l’effet protecteur des folates sur une éventuelle grossesse et, en cas de désir de grossesse, les inciter à une consommation appropriée, dans leur alimentation, et à prendre une supplémentation à dose adéquate, est en effet un enjeu de santé publique. 3 I. Amélioration du statut en folates des femmes en âge de procréer Une alimentation assure un apport suffisant en acide folique lorsqu’elle est conforme aux repères de consommation du PNNS1. Mais, actuellement, de très nombreuses femmes en âge d’être enceintes ont une alimentation qui demeure éloignée de ces pratiques. Selon Geneviève Potier de Courcy (Unité 557 Inserm / Inra / CNAM), l’alimentation pauvre en folates concerne plus spécifiquement les 15 / 24 ans, et d’une façon générale, les jeunes femmes présentant un IMC inférieur à 18 en début de grossesse (petites mangeuses dites pressées et/ou soucieuses de leur ligne). En conséquence, un certain nombre de femmes ont un apport insuffisant en acide folique, ce qui augmente le risque pour leur enfant, en cas de grossesse, de présenter une anomalie de fermeture du tube neural. 1. Une relation établie entre Anomalies de fermeture du tube neural et déficit en folates en amont et en tout début de grossesse L’Anomalie de fermeture du tube neural ou AFTN est une anomalie très grave, souvent mortelle in utero ou à la naissance. Elle peut aussi être invalidante pour le reste de la vie (spina bifida) quand elle n’est pas opérable. Les AFTN concernent environ 1 grossesse sur 1000 en France. Plus de la moitié de ces grossesses font chaque année l’objet d’une interruption volontaire ou spontanée. Ces anomalies se constituent très tôt lors de la troisième ou quatrième semaine de vie embryonnaire, donc souvent au moment seulement où la femme apprend qu’elle est enceinte. Ce défaut n’est alors pas réversible. Il faut donc agir en amont, en prévention, avant que la femme ne soit enceinte. L’effet protecteur d’une supplémentation en folates avant même le début de la grossesse est démontré, même si la prévention n’est pas totale car des facteurs génétiques peuvent aussi intervenir. 2. Corriger les carences en amont et en tout début de grossesse Si la prévention du risque d’AFTN doit intervenir en amont de la grossesse, c’est en effet que la fermeture – ou le défaut de fermeture – du tube neural se produit de manière irréversible dès la 4ème semaine de grossesse. Les apports en folates indispensables peuvent être fournis par l’alimentation quotidienne (conformément aux repères de consommation du PNNS2) ou plus sûrement par le biais d’une supplémentation médicamenteuse, globalement pendant 8 semaines avant et 4 semaines après la conception. 1 La santé vient en mangeant, le guide alimentaire pour tous distribué gratuitement par l’Inpes. Voir aussi les repères de consommation en annexe 3. 2 Programme National de Nutrition Santé présenté sur www.sante.gouv.fr et sur www.mangerbouger.fr 4 Trois grandes catégories de femmes nécessitant une intervention particulière ont été identifiées: les femmes en âge de procréer, les femmes sans antécédent particulier et qui désirent concevoir, les femmes à risque élevé. - Femmes en âge de procréer : il est nécessaire de consommer des aliments riches en folates3 : légumes verts, agrumes, oeufs, fromages… - Femmes sans antécédent particulier et qui désirent concevoir : une supplémentation systématique est préconisée, à une dose de 0 ,4 mg/jour4, pendant les 3 mois entourant la conception. La prise orale d’acide folique sous la forme médicamenteuse est totalement absorbable. Femmes à risque élevé (grossesse antérieure présentant ce type d’anomalie, prise d’un traitement anti-épileptique) : une supplémentation en acide folique à la dose de 5 mg/jour3, doit être prescrite dès qu’une grossesse est envisagée. - Certains cas font l’objet d’une surveillance particulière : - antécédents d’AFTN évoquant une prédisposition génétique, - insuffisance nutritionnelle majeure (régime alimentaire «anarchique», grande multiparité...), - traitement médicamenteux de type anticonvulsivant (hydantoïnes, valproate ...). 3. Le rôle essentiel des professionnels de santé Les professionnels de santé en contact avec les populations exposées au risque d’AFTN ont un rôle essentiel dans la mise en œuvre d’une politique de prévention : - Informer avant les premières grossesses, Conseiller une alimentation conforme aux repères de consommation du PNNS, Prescrire une supplémentation dès la manifestation d’un désir de grossesse : 0,4 mg/jour en cas d’absence de risque particulier et 5 mg /jour si la femme présente un risque élevé. Cf Annexe 1 : Apport en folates des aliments Les risques d’excès en chronique sont pratiquement nuls aux doses nutritionnelles indiquées dans le cas de la (future) grossesse, à savoir 0,4mg/jour, qui représente l’apport nutritionnel conseillé en France (ANC, 2001) pour les femmes enceintes. 3 4 5 II. LA CAMPAGNE D’INFORMATION L’objectif de cette campagne est de sensibiliser, d’informer et d’inciter les professionnels de santé à relayer l’information auprès de leurs patientes et assurer les conseils et prescriptions appropriées. 1 Des annonces dans la presse professionnelle Afin d’informer au mieux les professionnels de santé des enjeux liés à l’amélioration du statut en folates des femmes en âge de procréer, un publi-rédactionnel informatif sera publié dans certains titres de la presse professionnelle (Le Quotidien du Médecin, Le Généraliste et Impact médecine, La revue du Praticien-médecine générale, Abstract Gynécologie et la revue du Praticien – Gynécologie & obstétrique, Profession Sage femme). Par ailleurs, un e-mailing adressé à 28 400 médecins généralistes et 1142 gynécologues les renverra sur le site www.mangerbouger.fr pour avoir un contenu détaillé de l’information. 2 Le site www.mangerbouger.fr comme relais d’information auprès des professionnels de santé Entièrement dédié au programme d’éducation nutritionnelle, le site www.mangerbouger.fr va relayer l’ensemble des actions menées par l’INPES dans le cadre de cette campagne sur la rubrique destinée aux professionnels de santé. 3 La mise à disposition en 2005 d’un kit d’information destiné aux femmes Afin d’informer au mieux les femmes de 15 à 45 ans en âge de procréer, des kits d’information sur les folates seront réalisés et mis à la disposition des professionnels de santé à l’attention de leurs patientes. 6 ANNEXE 1 : APPORT DES FOLATES PAR L’ALIMENTATION TENEUR en µg/100g très forte * >1000 forte 100-200 moyenne 50-100 ALIMENT (µg/100g) levure INTERET REDUIT (très faible consommation moyenne) épinards, cresson, chicorée, pissenlit, mâche, RELATIF melon (fréquence de consommation 100-150 graines (noix, châtaigne, pois chiche,... ) et/ou portions modestes) fromages affinés (brie, bleus, chèvre...) 20-50 TRES IMPORTANT lié à la fois à la forte poireau, artichaut), haricots verts, petits pois, représentation des aliments de radis, asperges, betteraves, courgettes, cette catégorie, à leur grande avocat, lentilles fréquence de consommation carottes, tomates, oignon, potiron, maïs, et à la taille moyenne assez poivron élevée des portions agrumes, banane, kiwi, fruits rouges, dattes, autres légumes à feuille (laitue, endive, choux, figues oeufs, autres fromages, frites, pains faible 5-20 concombre, céleri, aubergine, champignons, olives pommes de terre, riz, pâtes, laitages frais, viandes, poissons 5-10 pommes, poires, prunes, pêches, abricot IMPORTANT lié à la fréquence et à la régularité de consommation et à la taille des portions moyennes * Il convient par précaution de déconseiller aux femmes enceintes ou désireuses de procréer, la consommation de foies (quelle qu'en soit l'espèce) ou de produits à base de foies. Rapport Afssa Evaluation des besoins nutritionnels des animaux en vitamines A, D et E ainsi que des risques pour la santé animale et la santé du consommateur, liés à des apports élevés chez les animaux producteurs d'aliments. 7 ANNEXE 2 : PUBLI – REDACTIONNEL PRESSE PROFESSIONNELS DE SANTE 8 ANNEXE 3 : LE PNNS : OBJECTIFS, PRINCIPES ET REPERES DE CONSOMMATION 1 Objectifs du PNNS Prenant en compte les différents rapports d’experts, le PNNS s’est fixé pour objectifs entre 2001 et 2005 d’amener la population française à consommer, en moyenne, plus de fruits et légumes, de calcium et de glucides (tout en réduisant l’apport de sucres simples), moins de lipides et d’alcool. Parallèlement, il paraît nécessaire d’accroître l’activité physique pour rééquilibrer les apports et les dépenses d’énergie. Les objectifs nutritionnels prioritaires fixés par le PNNS sont donc les suivants : ! Augmenter la consommation de fruits et légumes afin de réduire le nombre de petits consommateurs de fruits et légumes d'au moins 25 %5, ! Augmenter la consommation de calcium afin de réduire de 25 % la population des sujets ayant des apports calciques en dessous des apports nutritionnels conseillés6, tout en réduisant de 25 % la prévalence des déficiences en vitamine D, ! Réduire la contribution moyenne des apports lipidiques totaux à moins de 35 % des apports énergétiques journaliers, avec une réduction d'un quart de la consommation des acides gras saturés au niveau de la moyenne de la population (moins de 35 % des apports totaux de graisses), ! Augmenter la consommation de glucides afin qu’ils contribuent à plus de 50 % des apports énergétiques journaliers, en favorisant la consommation des aliments sources d’amidon, en réduisant de 25 % la consommation actuelle de sucres simples, et en augmentant de 50 % la consommation de fibres, ! Réduire l’apport d'alcool chez ceux qui consomment des boissons alcoolisées. Cet apport ne devrait pas dépasser l’équivalent de 20 g d’alcool pur par jour (soit deux verres de vin de 10 cl ou deux bières de 25 cl ou 6 cl d’alcool fort). Cet objectif vise la population générale et se situe dans le contexte nutritionnel (contribution excessive à l'apport énergétique); il n'est pas orienté vers la population des sujets présentant un problème d'alcoolisme chronique, redevable d'une prise en charge spécifique ; En ce qui concerne les femmes enceinte, la consommation d’alcool est très fortement déconseillée. ! Réduire de 5 % la cholestérolémie moyenne dans la population des adultes, ! Réduire de 10 mm de Hg la pression artérielle systolique chez les adultes, ! Réduire de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité (IMC > 25 kg/m²) chez les adultes et interrompre l’augmentation particulièrement élevée au cours des dernières années de la prévalence de l’obésité chez les enfants, ! Augmenter l'activité physique quotidienne par une amélioration de 25 % du pourcentage des sujets faisant, par jour, l’équivalent d'au moins 1/2h de marche rapide par jour. La sédentarité étant un facteur de risque de maladies chroniques, doit être combattue chez l’enfant. 5 Un petit consommateur de fruits et légumes est défini comme consommant quotidiennement moins d’une portion et demie de fruits et moins de deux portions de légumes (pomme de terre exclue). Les données disponibles en France actuellement font état de 55 et 64% de petits consommateurs de fruits chez les hommes et les femmes de 45-60 ans et de respectivement 72 et 64% de petits consommateurs de légumes. 6 On estime que 42% des hommes et 59% des femmes de 45-60 ans ont des apports en calcium inférieurs aux ANC de 1992. 9 Par ailleurs, certains groupes de populations ont des besoins nutritionnels spécifiques. Pour y répondre, le PNNS fixe neuf objectifs nutritionnels spécifiques : - réduire la carence en fer pendant la grossesse, - améliorer le statut en folates des femmes en âge de procréer, notamment en cas de projet de grossesse, - promouvoir l’allaitement maternel, - améliorer le statut en fer, en calcium et en vitamine D des enfants et des adolescents - améliorer le statut en calcium et en vitamine D des personnes âgées, - prévenir, dépister, limiter la dénutrition des personnes âgées, - réduire la fréquence des déficiences vitaminiques et minérales et de la dénutrition parmi les populations en situation de précarité, - protéger les sujets suivant des régimes restrictifs contre les déficiences vitaminiques et minérales ; prendre en charge les problèmes nutritionnels des sujets présentant des troubles du comportement alimentaire - prendre en compte les problèmes d’allergies alimentaires. Cette évolution des habitudes alimentaires permettra d’améliorer la santé de la population, en intervenant sur les déterminants des maladies cardiovasculaires, de certains cancers, de l’obésité, de l’ostéoporose, du diabète et des hypercholestérolémies. 2 Les principes du PNNS Les mesures et actions développées dans le cadre du PNNS s’appuient sur certaines règles : o o o o o Le choix alimentaire individuel est un acte libre. Outre sa vocation biologique, l’acte alimentaire a une forte charge culturelle, sociale, affective ; c’est, en France, un moment de plaisir revendiqué. Le PNNS prend en compte la triple dimension biologique, symbolique et sociale de l’acte alimentaire. Le PNNS prend en compte tant la composante apports nutritionnels que la composante dépenses, en particulier la dépense énergétique liée à l’activité physique, afin de maintenir un équilibre entre les deux. La nutrition recouvre donc l’alimentation et l’activité physique. Globalement, toute action visant la consommation alimentaire en général est orientée par les objectifs nutritionnels prioritaires. Aucune des actions prévues et mises en place, si elle vise un objectif particulier parmi les objectifs prioritaires, ne doit aller à l’encontre d’un autre de ces objectifs. Les stratégies et actions doivent être cohérentes, sans contradiction, ni explicite ni par omission. La nutrition ne doit pas être réduite à la seule prise en compte de l’obésité (même si le développement de cette pathologie constitue une priorité de santé publique). 10 3 Les recommandations du PNNS Des repères de consommation ont été définis à l’attention du grand public pour atteindre ces objectifs prioritaires. Ces recommandations ont été publiées dans l’ouvrage « La santé vient en mangeant : le guide alimentaire pour tous » disponible gratuitement auprès de l’Inpes. 11 ANNEXE 4 : POUR EN SAVOIR PLUS 1 Bibliographie DOCUMENTS DE REFERENCE • Rapport AFSSA. Enrichissement des farines en vitamine B en France – Proposition d’un programme pilote, 2003. • Haut Comité de la santé publique. Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France : enjeux et propositions. Rennes : ENSP, 2000. • La santé vient en mangeant, le guide alimentaire pour tous distribué gratuitement par l’Inpes. 2 Sites Internet • • • • • Le Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées : informe le public sur les grands axes du Programme national nutrition santé : www.sante.gouv.fr (cliquer sur « Nutrition » dans accès simplifié par thème) Le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales : informe sur les différents modes agricoles. www.agriculture.gouv.fr L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des aliments (Afssa) : traite différents thèmes liés à l’évaluation des risques alimentaires et nutritionnels. www.afssa.fr L’Institut de Veille Sanitaire (InVS) : évalue l’évolution de l’état nutritionnel et de la consommation en France. www.invs.fr L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) : présente des informations et des supports intéressant les intervenants en éducation pour la Santé, sur de multiples thématiques dont la nutrition et l’activité physique. www.inpes.sante.fr et www.mangerbouger.fr 12