165 O 180 O ALASKA 165 O O c é a n A r c t i q u e C M T S H Be ri C K B E S Fairbanks CANADA Mont Mc Kinley-Denali E H A on Yuk E D L ' A L A S K A CIRCUIT EFFECTUÉ PAR L’AUTEUR Anchorage Valdez ule P é n i n s Seward Kenai T K A Palana D E K C I A Jamsk Magadan N ro it R E I A L A S K A de E ts M 60 O D A R ét D Magique, envoûtante, mystérieuse, grandiose, exubérante, démesurée : les superlatifs manquent pour décrire l’Alaska ! La dernière M e r d ' O k h oème frontière avant le pôle Nord, 49 t s kÉtat des États-Unis d’Amérique, est un cadeau de Dame Nature. Qu’une vie entière ne suffirait pas à explorer tant le territoire est indompté et obstinément sauvage. LA H O ng T O Mer de Beaufort CERCLE POLAIRE ARCTIQUE S K 120 O RUS S I E La dernière frontière M Prudhoe Bay O Srednekolymsk LY 135 O Barrow Ambar{ik Ust'-Nera 150 O Î N 150 O Juneau Golfe d'Alaska T C H A Île Kodiak K A M ri le s o u es s o s e d o s le ri u K K il ur o K l ^Î es s e F l est des pays au destin singulier. Celui de l’Alaska en est un. Hokkaidò Possession russe à partir de 1746, l’extrême nord-ouest du JAPON continent américain fut vendu par le tsar Alexandre II aux États-Unis, en 1867, quelque 7,2 millions Tokyo de dollars. Soit 5 cents par hectare ; une broutille dans l’absolu mais « un achat stupide, coûteux et inutile » pour le Sénat américain. Il est vrai qu’à l’époque, ce désert de glaces infranchissables et de montagnes inaccessibles ne fait la fortune que de quelques trappeurs et négociants en peaux de loutres marines et autres phoques. Sapporo 150 O 165 O Mais, rapidement, ce qui semblait une mauvaise affaire à l’achat allait rapporter le jackpot aux pionniers venus de tous horizons : en moins d’un siècle, chasse, pêche et exploitation minière rapporteront 457 fois la mise initiale ! La découverte d’or, en 1896, sur les rives du fleuve Klondike, un affluent du Yukon, marquera l’apogée de la ruée vers l’Alaska. Longtemps considéré par les Américains comme une terre sans foi ni loi, l’Alaska adhérera à l’Union en 1958, en devenant le 49ème État du pays. L’année 1968 sera celle du boom de l’or… noir, avec la découverte d’immenses réserves pétrolières aux confins du Grand Nord, sur la côte de l’océan glacial Arctique. Une région peuplée par quelques rares tribus esquimaudes mais refuge d’importantes hardes de cervidés. La mer est prise par les glaces neuf mois par an, empêchant de fait le transport maritime du précieux liquide ? Qu’à cela ne tienne : on construit à travers la toundra un oléoduc de quelque 1 300 kilomètres, de Prudhoe Bay à Valdez, dans le sud, aux portes de l’océan Pacifique. L’or noir constitue la ressource quasi exclusive de l’État le plus vaste des États-Unis (un cinquième du pays, et… près de 700 fois La Réunion !). Quatre-vingt-dix pour cent des recettes du budget de l’Alaska proviennent des taxes et royalties sur le pétrole et le gaz ! Grâce à l’or noir, ses 740 000 habitants ne paient ni impôts sur le revenu ni TVA. Il y a quelques années ils recevaient même un gros chèque signé du gouverneur, fruit des intérêts des placements réalisés par l’État grâce aux recettes pétrolières. L’Alaska est une pièce stratégique sur l’échiquier énergétique américain. Avec 17% de la production pétrolière nationale, il contribue à l’indépendance énergétique du pays. De nouvelles zones de prospection et d’extraction sont à l’étude. Qui remettent en cause le fragile équilibre écologique du nord de l’État. Dans un conflit ouvert entre compagnies pétrolières, Indiens et défenseurs de l’environnement, or noir ou caribous, il faudra choisir ! D’aucuns considéreront le combat inégal. D’un côté quatre milliards de barils en attente dans le sous-sol de la toundra, de l’autre, un sanctuaire animalier, l’ANWR, le refuge national arctique de vie sauvage (77 000 km2), protégé depuis 1960. L’Alaska présente des régions très distinctes, six au total. La Panhandle. La côte sud-est, un étroit ruban montagneux de 640 kilomètres, entre l’océan Pacifique et le Canada, est coupée du reste de l’État par les monts Saint-Elias. Les îles et les détroits frangés d’immenses forêts humides tempérées bénéficient d’un climat très doux : de 15 à 20° C en été, le mercure descendant rarement au-dessous de zéro en hiver. Îles eur m pe r V olc a n s de l' E 45 O d s r u Aléo n tie Prince George s ne C h. I de Ri es Fr a 0 km 300 600 900 km Vancouver Victoria de s l i n e h a S a k PetropavlovskKam{atskij Ju≠noSachalinsk P a c i f i q u e e Ocha Poronajsk O c é a n Seattle Portland Salem Le Centre-Sud. Bordant le golfe d’Alaska, cette région de montagnes, ETATS-UNIS fjords, glaciers et forêts comprend la péninsule Kenai, Prince William Sound, Cook Inlet, l’île Kodiak et la fertile vallée Matanuska. Sacramento L’Intérieur. Ces vastes plaines, contenues entre montagnes de la Brook Range et de l’Alaska Range, englobent les grands bassins du Yukon, de la Tanana et du Kukokwin. Si les bouleaux et les épicéas prospèrent dans certaines zones, une immense et aride toundra se déploie en d’autres endroits. Le mercure peut descendre jusqu’à – 50° C en hiver et atteindre 25° C en été. 180 O 165 O 150 O 135 O Le Grand Nord. Des contreforts de la Brooks Range à la mer de Beaufort, d’immenses zones de toundra s’épanouissent en une floraison éblouissante sous le soleil de minuit. En termes de précipitations, l’Arctique est un désert : 130 mm à Barrow, moins que la moyenne enregistrée dans le Sahara ! Le Sud-Ouest. Aux confins de la péninsule d’Alaska, les îles Aléoutiennes s’égrènent sur 200 kilomètres dans la mer de Bering. C’est un chapelet de volcans émergés, souvent actifs, partie septentrionale de la fameuse ceinture de feu du Pacifique. Le courant chaud qui remonte du Japon, en butant sur les vents polaires des Aléoutiennes, est à l’origine de pluies et brouillards continuels. L’Ouest et les côtes de la mer de Bering. Du cercle polaire arctique à Bristol Bay, cette région est dominée par la toundra aride couverte de permafrost. Cette exposition n’a pas la prétention de présenter de façon exhaustive une région du monde aussi grande et difficile d’accès. Ces images ont été réalisées en septembre 2014, lors d’un périple de quatre semaines dans le sud de l’Alaska, en « mode touriste », là où quelques routes et pistes permettent de découvrir nombre de merveilles naturelles de l’État, sans trop de difficultés. Bonne découverte du dernier territoire sauvage d’Amérique. J.-L. A. BIOGRAPHIE Jean-Luc Allègre, photographe autodidacte passionné par la nature et les sciences de la Terre, n’a de cesse de parcourir le monde depuis trente ans, en quête d’ambiances, de paysages et de lumières exceptionnels. Ses nombreuses pérégrinations sur les six continents, parfois aux côtés de Nicolas Hulot dans le cadre de l’émission de TF1 Ushuaïa Nature, l’ont conduit à travers une soixantaine de pays ; des sables brûlants du désert de l’Atacama aux glaces du Groenland, de la forêt canadienne au cœur d’une colonie de manchots royaux aux Kerguelen, de la savane africaine aux volcans cracheurs de feu du Kamtchatka. L’édition de beaux-livres, ses parutions dans la presse magazine nationale comme GEO, et ses expositions de plein air grand format contribuent à la notoriété de ce photographe épris de grands espaces. Pour une acquisition de tirages, contactez l’auteur au 0692 65 24 14 [email protected] - www.jeanlucallegre.com Un livre d’or est à votre disposition dans cette salle. San Francisco 120 O