12ème Congrès de Mécanique 21-24 Avril 2015 Casablanca (Maroc) ETUDE DE STABILITE DE L'ECOULEMENT PULSE D'UN FLUIDE DE MAXWELL EN GEOMETRIE DE TAYLOR-COUETTE EN PRESENCE D'UNE MODULATION PERIODIQUE DE LA VITESSE DE ROTATION DU CYLINDRE INTERIEUR RIAHI M. *, ANISS S. *, OUAZZANI M. T.*, SKALI LAMI S.^ * Laboratoire de Mécanique, faculté des Sciences Aîn-Chock, BP 5366 Mâarif, Casablanca, Maroc ^ LEMTA-UMR CNRS 7563-ENSEM, 2 avenue de la Forêt de Haye, BP 160, Vandoeuvre_les Nancy.54504, France INTRODUCTION L'étude des écoulements à paroi oscillante en présence de fluides viscoélastiques a connu un intérêt considérable durant la dernière décennie [1]. Bien que ce problème est actuellement peu maîtrisé à cause de la complexité des modèles, quelques solutions exactes sont utilisées comme un moyen de validation et de développement des calculs numériques relatif aux écoulements pulsés. Nous nous intéressons dans ce travail au cas de l’écoulement pulsé de type Taylor-Couette dont le but est de caractériser l'influence d’une modulation sinusoïdale de vitesse de rotation du cylindre intérieur et de la nature viscoélastique d’un fluide de Maxwell sur les paramètres critiques d’instabilité de cet écoulement. Notons que des études récentes ont porté sur cet aspect lorsqu’il s’agit d’une modulation en phase ou en opposition de phase de vitesses de rotation des deux cylindres aussi bien pour le cas d’un fluide de Maxwell [2] que pour le cas d’un fluide de Newton [3]. I. ECOULEMENT DE BASE On considère un fluide viscoélastique, de densité ρ et de viscosité cinématique ν, confiné entre deux cylindres coaxiaux de rayons et = + . Le cylindre extérieur est fixe et le cylindre intérieur est animé d’une vitesse angulaire définie par Ω(t) = Ω cos(ωt ∗ ) où Ω et ω sont respectivement l'amplitude et la fréquence de pulsation. Les équations régissant l'écoulement sont l'équation de conservation de la quantité de mouvement et l'équation de conservation de la masse : 1 + . ∇ = − ∇ + ∙ t∗ . = 0 où est le vecteur vitesse, est le tenseur de contrainte et P est la pression. Le fluide consideré est supposé de type Maxwell linéaire dont le comportement est donné par : + λ = !"# t∗ le coefficient λ désigne le temps de relaxation, η la viscosité dynamique et "# le tenseur de déformation. Sous les hypothèses d’invariance par rotation et translation le long de l’axe des cylindres, et lorsque la largeur de l’espace annulaire d est faible devant le rayon du cylindre intérieur, la vitesse de l’écoulement de base possède une seule composante azimutale %& donnée par %& (', )) = % (') cos(*)) + % (', ))sin(*)) où * = '= -. / 1234 . 0 est le nombre de fréquence adimensionnelle. étant la coordonnée radiale adimensionnelle à l’intérieur du gap(0 ≤ ' ≤ 1) et 6∗ ) = ./ 87 le temps. Les expressions de % et de % sont données par : % (') cos(9:') cosh<9=(1 − ')> ?@Aℎ(9=) + cos(9:(1 − ') cosh(9=')) cos(9:) = ?@Aℎ (9=) − cos (9:) % (') sin(9:') sinh<9=(1 − ')>?@Aℎ(9=) + sin(9:(1 − ') sinh(9=')) cos(9:) = ?@Aℎ (9=) − cos (9:) où 9 = CD , : = E1 − √1 + Γ * , = = E1 + √1 + Γ * H)Γ = ℎI2 Le paramètre adimensionnel Γ désigne le nombre de Deborah caractérisant le rapport du temps de relaxation du fluide au temps de diffusion visqueux et le nombre de fréquence. II. ANALYSE DE STABILITE LINEAIRE Pour l'étude de la stabilité linéaire de l'écoulement de base défini précédemment, nous appliquons la procédure classique des perturbations qui consiste à superposer à cette écoulement des perturbations infinitésimales en vitesse et en pression de telle sorte que: = (0, VL , 0) + <u(x, z, t), v(x, z, t), w(x, z, t)> P = PL + p(x, z, t) Le comportement de l'écoulement perturbé est contrôlé par deux paramètres: le nombre de fréquence, *, et le nombre de Taylor défini par : Ta= (R1Ω0d / υ)E / . On considère par la suite que les perturbations s'écrivent en modes normaux (u,v,w,p)=(UV(x,t),WV(', )), X Y(', )), ZV(', )))exp(\]^) où q désigne le nombre d'onde. En éliminant la pression et la vitesse axiale, le système perturbé se réduit à : _` − _` − a a6 a a6 − b − b a/ a/ a6 / a/ a6 / a c `UV = 2] de _1 + b c %& a c WV = _1 + b c WV a6 afg a6 ah où ` = / − ] . ah Les conditions aux limites sont : Y ai UV = WV = ah = 0 en x=0,1 Ce système associé aux conditions aux limites constitue un problème aux valeurs propres. Compte tenu du fait que les coefficients de ces équations sont des fonctions périodiques du temps, la théorie de Floquet permet de présenter la solution du problème sous la forme nopq (UV, WV) = exp(j)) k _Ul ('), Wl (')c H'Z(\m*)) no2q Nous désignons l'exposant de Floquet par j = j + \j qui est un nombre complexe. Nous limitons notre étude à la détermination des courbes de stabilité marginale 12ème Congrès de Mécanique 21-24 Avril 2015 Casablanca (Maroc) correspondant aux solutions harmoniques j . L'écriture de la solution de base %& sous sa forme complexe est donnée par : s∗ (') exp(−\*)) %& = r(') exp(\*)) + r s∗ son conjugué. En avec F(x) = <V (x) − iV (x)> et r substituant ces expressions dans notre système, nous obtenons une hiérarchie infinie de systèmes : (u − ] − \m* + bm ] )(u − ] )vn = 2] d e (r%n2 + r ∗ %np )(1 + \bm*) (u − ] − \m* + bm ] )%n r r∗ = w Un2 + % x (1 + \bm*) ' ' np y où u = yz . Les conditions aux limites associées sont : Un = Wn = uUn = 0Hm' = 0 Ce système d'équations différentielles est transformé en un système d'équations différentielles du premier ordre dont les inconnues sont u{ , Du{ , (D − q )u{ , D(D − q )u{ , v{ , Dv{ . Un ensemble de solutions indépendantes vérifiant les conditions aux limites en x = 0 sont construites à partir d'un schéma numérique de Runge-Kutta du quatrième ordre, une combinaison linéaire de ces solutions satisfaisants les conditions aux limites en x=1, mène alors à un systéme algébrique homogène dont les inconnues sont les coefficients d'une telle combinaison. Une condition nécéessaire d'existence de solutions non nulles est que le déterminant de ce système homogène soit nul. Ceci mène à une relation de dispersion de la forme :~<*, ], de,, b> = 0 . III. RESULTATS ET DISCUSSION Les valeurs critiques du nombre de Taylor et du nombre d’onde critiques, de• et ]• , en fonction de 9 sont présentées dans les figures ci-dessus, (I), (II) et (III) pour différentes valeurs du nombre de Deborah. Nous observons les figures (I) et (II) une stabilisation de l'écoulement dans la limite de hautes fréquences. Le nombre de Taylor critique, dans ce cas limite et pour Γ ≠ 0, atteint des valeurs constantes et varie indépendamment de la fréquence 9. Les valeurs asymptotiques sont : de• = 866,25, 223,12 et 162,12 respectivement pour Γ = 0,001, 0,006 et 0,01. Contrairement au cas du fluide de Maxwell, Γ ≠ 0, le nombre de Taylor critique tend vers l’infinie lorsqu’il s’agit d’un fluide Newtonien ( Γ = 0). Figure I : Evolution du nombre d’onde critique et nombre d’onde en fonction du nombre de fréquence 9. Figure II : Evolution du nombre de Taylor critique en fonction du nombre de fréquence 9 . Les résultats sur l'effet du nombre de Deborah sont résumés sur la figure II. Dans cette figure nous représentons l'évolution du nombre de Taylor critique en fonction de 9 pour différentes valeurs du nombre du Deborah. Dans la limite de basses fréquences, quand 9 ⟶0, le nombre de 12ème Congrès de Mécanique 21-24 Avril 2015 Casablanca (Maroc) Deborah n'a aucun effet sur le nombre de Taylor critique qui tend vers la valeur asymptotique : de• = 42,63 et qui correspond à celle d'un fluide Newtonien avec une vitesse de rotation du cylindre uniforme [4]. Aussi, le nombre de Deborah n'a aucun effet sur cette évolution pour les fréquences intermédiaires. Contrairement aux cas des faibles fréquence et des fréquences intermédiaires, un effet déstabilisant notable se produit lorsque 9 > 3 et qui devient de plus en plus accentué lorsque la fréquence de modulation augmente. En ce qui concerne le nombre d'onde critique, nous représentons, dans la figure III, son évolution en fonction du nombre de fréquence 9 pour différentes valeurs du nombre de Deborah Figure III : Evolution du nombre d’onde critique en fonction du nombre de fréquence 9. Dans la limite de basses fréquences, le nombre d'onde critique reste constant ]• = 3,12 et varie faiblement dans les fréquences intermédiaires. Dans le régime de hautes fréquences, le nombre d'onde critique atteint des valeurs asymptotiques: ]• = 16,1, 6,5 et 5,6 pour Γ, 0,001, 0,006 et 0,01 IV. CONCLUSION Nous avons étudié la stabilité linéaire d'une couche fluide viscoélastique confinée entre deux cylindres coaxiaux. Le cylindre extérieur est fixe et le cylindre intérieur oscille sinusoïdalement dans le temps avec la vitesse angulaire Ω(t) = Ω cos(ωt). Les résultats numériques présentés sont en bonne concordance avec l'analyse asymptotique élaboré aussi bien pour les basses que pour les hautes fréquences pour le cas où les deux cylindres oscillent en phase et avec la même amplitude [3]. REFERENCES [1] S. Asghar, T. Hayat, A. M. Siddique, "Moving boundary in a non-Newtonian fluid." Int J Non-Linear Mech, 37, pp. 75-80, 2002. [2] M. Riahi, S. Aniss, M. T. Ouazzani, and S. Skali Lami, ‘’Linear stability analysis of Taylor-Couette flow in a viscoelastic fluid under out-of phase modulation’’, Inter Journal of Innov and App Studies, Vol. 8 No. 1 Sep. 2014, pp. 364-371. [3] Mehdi Riahi, Saïd Aniss, Mohamed Ouazzani Touhami, Salah Skali Lami., ‘Stability of a Pulsed Taylor-Couette Flow in a Viscoelastic Fluid ’’, Journal of The Society of Rheology, Japan. Vol. 42 (2014) No. 5 p. 321-327. [4] S. Chandrasekhar, Hydrodynamic and and Hydrodynamic Stability, Oxford Science Press, 1961.