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Introduction
Quel bonheur de se promener en pleine nature, enivré par les douces odeurs des forêts
et campagnes dont les arômes nous bercent et nous emportent vers un Nirvana sensoriel aux
senteurs apaisantes, décontractantes, relaxantes. Mais d’où nous proviennent ces émanations
volatiles si magiques? Depuis des temps immémoriaux, les organismes végétaux eucaryotes et
procaryotes communiquent avec l’environnement qui les entoure. En effet, les plantes étant
des organismes sédentaires, elles ont été obligées au cours du temps de développer maintes
techniques et mécanismes leur permettant de survivre dans les conditions les plus hostiles de
cette planète et de compenser leur immobilité pour s’adapter. Les plantes ont alors synthétisé
des métabolites secondaires qui sont principalement des phénols (tanins, lignine, flavonoïdes),
des composés azotés (alcaloïdes, hétérosides cyanogènes et glucosinolates) ou encore des
terpènes (Hémi-, mono-, sesqui-, di-, tri-, tétra- et polyterpènes). Les métabolites secondaires
– qui sont les outils principaux de la coévolution plantes-êtres vivants - dont font partie des
molécules volatiles, permettent une communication aussi diversifiée que stupéfiante avec leur
environnement. Depuis 1980 (Price et al.) avec des études sur l’existence, puis plus tard sur le
rôle de ces VOC (volatile organic compounds), plus de 1700 composés volatiles ont déjà été
décrits dans plus de 90 familles. Ils peuvent provenir des feuilles, des fleurs ou encore des
fruits de ces plantes sécrétrices. La composition chimique et l’intensité du mélange de ces
substances volatiles sont très révélatrices du statut physiologique dans lequel se trouve la
plante et du stress qu’elle subit. Les molécules volatiles possèdent des rôles divers et variés.
Elles peuvent en effet servir comme un guide jusqu’au nectar (attraction des pollinisateurs)
afin de favoriser la reproduction et la dispersion des graines ou encore jouer un rôle dans les
stress abiotiques rencontrés (les isoprénoïdes volatiles permettent de protéger la plante face à
la chaleur, en améliorant sa thermo tolérance et donc de maintenir un fort taux de
photosynthèse), dans les interactions intra- et inter-plantes ou encore dans la communication
souterraine. Mais un des buts majeurs de cette émission est de défendre la plante face à des
agresseurs de types herbivores, pathogènes ou parasites. La plante, pour se défendre, utilise
des composés allélopathiques de défense contre les prédateurs, qui peuvent être insecticides,
des antifongiques, des anti-pathogènes (les phytoalexines). Il existe deux types de défenses :
les défenses directes, qui peuvent être les épines, les cires, les trichomes, raphides, domaties,
pilosité, silices ou quand les composés volatils interagissent directement avec le prédateur de