Dispositif pour l`emploi et l`économie à Genève

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REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE
Dispositif pour l'emploi et l'économie à Genève
La crise financière mondiale du deuxième semestre de l'année 2008 a débouché sur une crise
économique rapide et brutale dont la profondeur s'est fait ressentir dans le premier trimestre
de l'année 2009. Tous les grands espaces économiques étant concernés, les répercussions
sur l'économie suisse se sont fait rapidement ressentir, le pays étant entré en récession au
cours du troisième trimestre 2008, principalement en raison de l'effondrement de la demande
étrangère. La contraction attendue du PIB, qui a reculé de 0,6% au quatrième trimestre 2008,
devrait être de l'ordre d'environ 2% pour l'année 2009.
Le canton de Genève vit une situation identique et devra faire face à une année 2009
marquée par la récession, essentiellement importée. En effet, la déstabilisation du secteur
financier maintient le secteur bancaire sous pression et la crise économique frappe l'ensemble
des activités exportatrices, qu'il s'agisse de biens ou de services; ainsi, l'industrie genevoise,
fortement tournée vers l'exportation, connaît également des difficultés grandissantes en raison
du manque de débouchés internationaux.
Malgré ce constat, la santé robuste de l'économie genevoise, qui sort de cinq années de forte
expansion, lui permet d'affronter cette crise avec davantage d'atouts et une assise plus solide
que d'autres places. Afin de passer le cap délicat, le Conseil d'Etat a mis sur pied un dispositif
comprenant 31 mesures destinées à soutenir vigoureusement l'emploi et l'économie à
Genève. Ces mesures se veulent en adéquation avec les spécificités de l'économie
genevoise, cohérentes avec celles prises au niveau de la Confédération et concordantes avec
les projets de développement à long terme du canton. Elles s'inscrivent dans la cohérence de
l'action gouvernementale depuis le début de la législature. Elles visent clairement à soutenir
l'emploi, les entreprises et le pouvoir d'achat des ménages, particulièrement au cours des
années 2009 et 2010.
1. ANALYSE DE LA CRISE ET INDICATEURS DE SUIVI
En tant que petite économie très ouverte au monde, la Suisse est touchée de plein fouet par
la crise économique en raison de l’importance de son secteur financier, de sa spécialisation
relative dans la production de biens d’investissement et de la part importante de ses
exportations. Toutefois, l’économie suisse et genevoise aborde cette crise en « pleine santé »,
après une phase de forte expansion de plus de cinq ans qui a reposé sur des assises
particulièrement larges, la situation ayant été favorable pour l’ensemble des secteurs
d’activité.
Très concurrentielle à l’échelon international, notre économie se caractérise par une grande
flexibilité et s’est bien positionnée dans les secteurs innovants. Globalement, la santé
financière des entreprises est encore bonne; la Suisse n’a pas de bulle immobilière à
l’échelon national; les finances publiques sont globalement saines; la consommation privée se
porte mieux qu’à l’étranger en raison d’une situation encore peu dégradée sur le marché du
travail et des hausses salariales substantielles accordées en 2008, ainsi que du faible
endettement des ménages. Enfin, le renchérissement est maîtrisé.
C’est dans ce contexte que la contraction de la demande mondiale, la chute des échanges
internationaux et la restructuration du secteur financier international provoquent un choc
conjoncturel d’une ampleur inconnue depuis la crise du début des années septante dans
notre pays.
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Pour mesurer l'amplitude de la crise économique, suivre ses effets au plus près et piloter ainsi
l'action gouvernementale, le canton de Genève peut s'appuyer sur un grand nombre
d'indicateurs statistiques. C'est ainsi que l'indicateur avancé LEA-Pictet-Ocstat, qui mesure
les tendances de l'économie genevoise pour les 6 à 9 mois à venir, s'est fortement replié
entre septembre 2008 et janvier 2009. Cet indicateur avancé laisse donc augurer un repli qui
se poursuivra jusqu'à la fin de l'année 2009, aucune reprise n'étant anticipée d'ici là.
L'ensemble des secteurs économiques analysés reflète d'ailleurs cette tendance. Alors qu'elle
était estimée encore positivement en octobre 2008, la marche des affaires dans l'industrie
s'est détériorée dès le mois suivant, et de façon plus marquée en mars 2009. Les exportations
sont en recul pour la première fois depuis 2005. En ce qui concerne plus spécifiquement les
exportations horlogères, qui représentent près de 50% du total, elles sont en légère
diminution, de même que celles de l'industrie chimique. Il faut toutefois relever que les années
2007 et 2008 ont battu des records en termes d'exportations.
Dans le commerce de détail, hors secteur alimentaire, la marche des affaires est jugée
mauvaise par les commerçant-e-s, et de façon nettement plus marquée dès le mois de mars.
Dans les services (services immobiliers exceptés), elle est jugée encore positive, mais
néanmoins touchée par le ralentissement conjoncturel. Dans le secteur de la construction, la
marche des affaires est contrastée : jugée bonne dans le gros œuvre, elle est considérée
comme mauvaise dans le second œuvre (travaux d'aménagement). Enfin, l'indice genevois de
prix à la consommation a reculé en glissement annuel de -0,7% en mars 2009.
L'aéroport international de Genève connaît aussi un fléchissement de la fréquentation, après
sept années consécutives de records historiques. Les chiffres restent toutefois plus élevés
qu'en 2007. La baisse enregistrée sur les trois premiers mois de l'année ne peut par ailleurs
être entièrement attribuée à la crise car nous devons tenir compte d'éléments de calendrier
(les vacances de Pâques étaient en avril au lieu de mars, le mois de février comptait 28 jours
contre 29 l'an dernier, etc.). Même remarque dans l'hôtellerie, où les nuitées enregistrées au
mois de février sont en diminution de -15,9% par rapport au même mois en 2008. Il faut
relever que là aussi, les années 2007 et 2008 ont battu des records, le nombre total de
nuitées approchant les 3 millions l'an dernier.
Conséquence de cette détérioration générale du climat économique, le taux de chômage du
canton de Genève est reparti légèrement à la hausse (6,3% en mars 2009), après plus de
deux ans de décrue, alors que le nombre de demandeurs d'emploi s'est remis à progresser en
février 2009. Dans l'optique de conserver leurs employé-e-s et les compétences, les
entreprises ont toutefois largement préféré faire appel aux réductions d'horaire de travail, qui
ont fortement progressé depuis le début de l'année pour concerner plus de 2200 travailleuses
et travailleurs. Pour faire face à cet afflux de demandes, le Bureau emploi-entreprises de
l'Office cantonal de l'emploi dispose d'une ligne téléphonique hotline permettant aux
entreprises d'obtenir tous les renseignements nécessaires sur l'octroi des réductions d'horaire
de travail (RHT, chômage technique ou partiel). Les annonces de licenciements collectifs se
situent, depuis le début de l'année à environ 180 employé-e-s par mois (556 fin mars, dont
317 domicilié-e-s à Genève, 67 dans d'autres cantons et 172 frontalières et frontaliers). Par
ailleurs, la croissance générale de l'emploi, bien que toujours positive, a ralenti au quatrième
trimestre 2008.
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Enfin, pour connaître plus spécifiquement les difficultés vécues par les entreprises en matière
de financement, le service de la promotion économique (SPEG) a également mis sur pied une
hotline auprès de laquelle, à la mi-avril, plus de 200 entreprises s'étaient déjà adressées. Au
niveau des problèmes rencontrés, ces entreprises faisaient essentiellement état de besoins
de fonds de roulement et d'une baisse de la demande.
La crise ayant débuté par le secteur financier, il faut relever que le recul des indices boursiers
observé depuis le début de l'année 2008 a été particulièrement marqué à l'automne 2008.
Des corrections massives sont encore apparues au premier trimestre 2009, le SMI retombant
à son niveau de juillet 2003. Toutefois, les indices boursiers ont repris une légère tendance à
la hausse depuis la mi-mars 2009, sous l'effet de massifs plans de relance et de mesures
conjoncturelles.
En ce qui concerne le secteur bancaire, et en dehors de tout investissement financier de la
part de l'Etat, le Conseil d'Etat tient à témoigner de sa confiance envers la place financière
genevoise, pourvoyeuse de très nombreux emplois et retombées économiques. La place
financière genevoise est connue pour sa capacité d'évolution, comme elle l'a démontré dans
son histoire. En ces temps chahutés, il convient de rappeler avec force la compétence et
l'exemplarité de notre secteur financier, qui a pris, plus que dans tout autre pays, des mesures
drastiques en terme de lutte contre le blanchiment et qui reste une valeur sûre, stable et
enviée en ce qui concerne ses activités de gestion patrimoniale.
2. LE DISPOSITIF GENEVOIS
Ce constat et l'évolution rapide de la crise économique, de même que ses premiers effets
perceptibles, nécessitent l'adoption de mesures rapides et anticycliques et la mise sur pied
d'un dispositif pour l'emploi et l'économie à Genève, destiné à apporter un soutien efficace et
ciblé.
Compte tenu de la petite taille de notre pays et de l’importance des activités exportatrices de
biens et services, la reprise économique sera largement déterminée par l’évolution favorable
de la conjoncture des principaux partenaires de la Suisse. Mais les mesures de stabilisation
de la Confédération et les mesures prises par la BNS sur les taux et contre la cherté du franc
sont d’importance pour préserver l’emploi, soutenir l’activité de diverses branches
économiques, procéder à diverses adaptations et modernisations nécessaires et améliorer les
infrastructures.
En Suisse, la politique conjoncturelle est de la compétence de la Confédération. C'est donc de
cette dernière que dépendent notamment la politique monétaire ou toutes autres mesures de
soutien à l'exportation. Les secteurs actuellement les plus touchés par la crise, comme la
finance ou l'horlogerie, sont donc les principaux concernés par les mesures mises en place
sur le plan fédéral. La marge de manœuvre des cantons dans ce domaine est quasi
inexistante.
En revanche, et de façon coordonnée avec la Confédération, les cantons peuvent agir
principalement par le biais des finances publiques, qu’il s’agisse des dépenses budgétaires ou
des impôts. A l’échelon des cantons, il est surtout possible de développer des mesures de
type structurel, qui favoriseront le redéploiement de l’activité économique une fois le choc
conjoncturel passé.
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2.1 Des investissements déjà en cours
Le Conseil d'Etat rappelle par ailleurs que des décisions récentes, mais antérieures aux
préoccupations actuelles provoquées par la crise économique, et concrétisées notamment
dans l'adoption du budget 2009 avec une augmentation de plus de 15% du volume des
investissements, qui atteignent F 720 millions, déploieront rapidement des effets bénéfiques
sur les acteurs économiques du canton. L'action complémentaire que propose le Conseil
d'Etat pour mener cette politique anticyclique repose donc sur deux principes de base :
1. Mesures pouvant être appliquées rapidement afin de soutenir l'emploi et le pouvoir
d'achat, particulièrement au cours des années 2009 et 2010.
2. Mesures très clairement orientées dans une optique de développement durable,
permettant à notre canton de favoriser les économies d'énergie et de se doter
d'infrastructures nécessaires depuis longtemps afin de lui permettre de sortir de la
crise dans une situation beaucoup plus compétitive.
Bien avant de connaître la profondeur de la crise actuelle, le Conseil d'Etat avait pris un
certain nombre de décisions relatives à sa politique conjoncturelle, qui avaient consisté à
anticiper des dépenses ou des diminutions de recettes qu'il souhaitait de toute façon
concrétiser. C'est ainsi qu'une augmentation du volume des investissements inscrits au
budget 2009 va permettre le démarrage de projets votés, tels que les 5ème et 6ème étapes
du Centre Médical Universitaire, les rénovations des bâtiments Uni-Bastion, de l'Ancienne
Ecole de Médecine et de l'Hôpital des Enfants, le nouveau bâtiment des lits de l'hôpital,
plusieurs EMS, le Nouvel Hôtel de Police, l'Etablissement pénitentiaire Psychiatrique, la
rénovation de la prison de Champ-Dollon, la Maison de la Paix et le collège de Frontenex.
Ces mesures décidées par anticipation concernaient également les investissements
conséquents consentis à l'Aéroport International de Genève, à Palexpo SA et aux Ports
Francs et Entrepôts de Genève SA, qui ont le double mérite de soutenir le secteur de la
construction et de renforcer considérablement la capacité concurrentielle de ces
infrastructures. Les investissements consentis par les Services Industriels de Genève
participent également à cette dynamique.
2.2 Les mesures de soutien à l'économie et l'emploi
Dès le début de l’année, le Conseil d’Etat s’est doté d’un instrument de suivi de l’évolution de
la crise économique et financière. Puis il a constitué un groupe de travail interdépartemental
chargé de piloter les travaux de mise en œuvre des mesures de soutien à l’économie
adoptées. Ce groupe est également chargé d’établir un rapport mensuel au Conseil d’Etat, qui
comprend une analyse qualitative et quantitative de la situation économique, ainsi qu’un point
de situation sur l’avancement des travaux de mise en œuvre des mesures adoptées et une
mesure trimestrielle des montants investis.
Le Conseil d'Etat n'a pas pris l'optique d'annoncer un train de mesures spectaculaires
comprenant des montants de dépenses publiques élevés qui s'apparenterait davantage à un
catalogue d'intentions sans être certain que les moyens envisagés pourraient être engagés
dans des délais suffisamment courts permettant de mener une véritable politique anticyclique.
Les mesures proposées se veulent donc adéquates pour répondre aux caractéristiques de
l'économie genevoise, cohérentes avec les mesures prises à l'échelon de la Confédération et
concordantes avec les projets de développement à long terme du canton et s'inscrivent dans
la cohérence de l'action gouvernementale depuis le début de la législature.
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A l'exception des secteurs financiers et horlogers, touchés de plein fouet par la chute de la
demande au niveau international, l'économie genevoise résiste encore aujourd'hui de manière
admirable à la crise économique. Les activités intérieures ou purement locales, comme les
services ou la construction, tirent encore leur épingle du jeu. Les commerces n'ont pas pour
l'instant à affronter une chute massive de la consommation. Le dispositif pour l'emploi et
l'économie mis sur pied par le Conseil d'Etat est dont justement destiné à répondre aux
besoins de l'économie locale.
En ce qui concerne les mesures adoptées, elles portent clairement sur les leviers que l'Etat
possède pour accélérer ou faire démarrer immédiatement des travaux publics qui permettront
de soutenir de manière directe le secteur de la construction, engendrant également des
retombées économiques indirectes appréciables auprès d'autres secteurs économiques. Ces
mesures sont également clairement orientées en direction des entreprises, soit pour leur
permettre de pouvoir accéder au crédit, de conserver leur ligne de crédit ou pouvoir financer,
de manière temporaire, des fonds de roulement destinés à surmonter des difficultés
passagères.
Aides et soutiens aux entreprises
Afin de soutenir l'emploi dans les entreprises, le Conseil d'Etat a ainsi déposé un projet de loi
dotant la Fondation d'aides aux entreprises (FAE) de moyens supplémentaires lui permettant
d'accorder davantage de cautionnements, de possibilités d'audit, de coaching et de prises de
participation. Une ligne de crédit globale annuelle de F 8,9 millions est ainsi sollicitée, de
même que l'augmentation globale des engagements totaux de l'Etat envers la FAE, qui
devraient passer de F 75 à 95 millions.
Comme précisé, un dispositif spécial a été mis sur pied dans deux services de
l'administration. Le Service de la promotion économique dispose ainsi d'une ligne
téléphonique hotline permettant de recenser les difficultés des entreprises genevoises en
matière de financement, de les diriger vers l'organisme approprié et de leur délivrer tout appui
logistique et technique dans le domaine de la recherche, de l'administration ou la levée de
fonds.
Soutien à l'emploi
Le Bureau emploi-entreprises de l'Office cantonal de l'emploi dispose lui aussi d'une ligne
téléphonique hotline permettant aux entreprises d'obtenir tous les renseignements
nécessaires sur l'octroi des réductions d'horaire de travail (RHT, chômage technique ou
partiel). Ces dispositions permettent aux entreprises touchées par une baisse conjoncturelle
de conserver des collaboratrices et collaborateurs en prévision d'un prochain redémarrage de
l'économie, la durée d'indemnisation venant d'être portée de 12 à 18 mois. Une lettre
cosignée par les Conseillers d'Etat en charge du Département de l'économie et de la santé
(DES) et du Département de la solidarité et de l'emploi (DSE) a été envoyée aux entreprises
du canton afin de les informer de ce dispositif.
D'autres mesures favorisant le maintien ou la création d'emplois peuvent encore être
proposées par l'Office cantonal de l'emploi. Ce dernier avisera en fonction de l’évolution de la
situation au cours des prochains mois et sur la base des propositions de la Confédération en
la matière. A ce stade, le Conseil d’Etat maintient son opposition au projet de réforme de la loi
fédérale sur l’assurance-chômage, dont la mise en œuvre alourdirait considérablement les
charges sociales et pénaliserait l’emploi.
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Formation professionnelle et insertion
Le Conseil d'Etat veut maintenir une offre importante de places de formation dans notre
canton en développant des mesures incitatives pour les entreprises. Celles-ci concernent
notamment l'introduction du critère de formation dans les procédures d'adjudications
publiques, l'obtention d'allègement fiscal pour les entreprises formatrices, la prise en compte
de perte de gain pour les petites entreprises qui favorisent la validation des acquis de leurs
employé-e-s, l'introduction d'allocation aux entreprises lors de l'engagement d'un diplômé, le
développement de programmes visant à décharger les petites entreprises formatrices de
toutes les charges administratives, afin qu'elles puissent se concentrer sur la formation.
En matière d'insertion, le Conseil d'Etat veut sortir les jeunes de l'aide sociale et du chômage
en privilégiant le retour des jeunes non diplômés en formation professionnelle. Une task force
réunissant les offices cantonaux concernés et les partenaires des communes et de la FASe
sera mise sur pied dès septembre 2009. L'ensemble des jeunes concernés seront recensés et
ceux qui en ont besoin pourront bénéficier de mesures de suivi.
Baisse d'impôt pour les familles
Pour soutenir la consommation, le Conseil d'Etat souhaite l'adoption rapide de son projet de
loi sur l'imposition des personnes physiques prévoyant une substantielle baisse d'impôts pour
les couples mariés et les familles avec enfants. Ce projet de loi doit entrer en vigueur en 2010,
moyennant son adoption rapide par le Grand Conseil puis son acceptation par le peuple
(référendum obligatoire). Pour ces catégories, la baisse est en moyenne de 14% et elle est
nettement plus prononcée pour les revenus bruts compris entre F 30'000 et F 200'000. Elle
permettra de maintenir - voire d'augmenter - le niveau de dépenses des familles à petits et
moyens revenus. Cette contribution à la stabilisation du niveau de consommation - l'une des
composantes majeures du PIB - se traduira par une baisse des recettes fiscales de l'ordre de
300 millions de francs. Elle n'est évidemment efficace que si elle n'est pas compensée par
une diminution des dépenses de l'Etat dans d'autres secteurs.
Entretien et assainissement des bâtiments publics, bonus à la rénovation, économies
d'énergie et travaux publics
Le Conseil d'Etat souhaite lancer des programmes de travaux publics ciblés, portant sur
l'entretien et l'assainissement des bâtiments publics. Il prévoit en outre d'engager le montant
de F 10 millions du bonus à la rénovation au cours des années 2009 et 2010. Il compte aussi
favoriser et accélérer les travaux de désamiantage et lancer des programmes d'impulsion
pour permettre des économies d'énergie dans les bâtiments privés.
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En ce qui concerne les travaux liés au tramway Cornavin-Bernex-Onex (TCOB), qui ont
démarré en fin d'année 2008, le Conseil d'Etat souhaite qu'ils soient menés à un rythme élevé
afin que les F 100 millions annuels prévus sur 3 ans puissent être injectés le plus tôt possible
dans l'économie genevoise. Il en va de même pour les travaux de la Maison de la Paix, dont
le début est prévu en 2010, et pour lesquels l'Etat subventionne à hauteur de F 43 millions un
budget global de construction devisé à F 110 millions.
Pour les mesures concernant plus particulièrement les infrastructures et la compétitivité,
l'objectif est de renforcer les conditions-cadres du canton afin de permettre aux secteurs
économiques moteurs de notre économie (horlogerie, finance, organisations internationales,
sièges de multinationales, industries technologiques de pointe) de poursuivre leur essor et
engendrer ainsi des retombées profitables pour l'ensemble de l'économie, des commerces et
des services du canton.
Développer les infrastructures
Le Conseil d'Etat entend développer rapidement les infrastructures dont Genève a besoin.
C'est ainsi qu'il a d'ores et déjà obtenu de la Confédération, dans le cadre du fonds
d'infrastructure, l'inscription dans la tranche A du Projet d'Agglomération (début du chantier
avant 2014), des ouvrages suivants :
-
prolongement du tram Cornavin-Meyrin-CERN jusqu'au CERN (Direttissima)
prolongement du tram Cornavin-Onex-Bernex jusqu'au giratoire de Laconnex
ligne de tram Moillesulaz-Annemasse
amélioration de la capacité ferroviaire du futur RER Genève-Coppet
aménagement des interfaces autour de chaque gare CEVA
requalification de l'espace public du projet Praille-Acacias-Vernets.
Par ailleurs, le Conseil d'Etat demande également que soient inscrites dans la tranche A du
Projet d'Agglomération, en particulier, les infrastructures suivantes :
-
prolongement du tram entre le CERN et St-Genis
route des Nations (permettant la réalisation du tram Nations-Grand Saconnex)
dénivelé de Vésenaz.
Cyberadministration et fibre optique
Au niveau des conditions-cadres, le développement de la cyberadministration, afin d'améliorer
le lien entre le citoyen et l'administration, raccourcir et simplifier les procédures, ainsi que
l'investissement dans le développement de technologie de fibre optique, visant à doter tous
les ménages d'un tel raccordement, permettront également à notre canton d'entamer d'une
part des travaux d'envergure bénéfiques aux secteurs économiques concernés, et de
renforcer d'autre part sa position concurrentielle. De tels développements structurels sont en
effet indispensables pour que Genève puisse continuer à attirer des entreprises
technologiquement avancées et permettre à celles déjà installées de développer leurs
activités dans de bonnes conditions.
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Innovation et pôle cleantech
Ces entreprises contribuent de manière significative au renforcement et au redéploiement du
tissu industriel local et leur présence est déterminante pour de nombreux sous-traitants du
secteur. Le Conseil d'Etat souhaite donc renforcer les moyens de prospection de la promotion
économique pour faire venir de nouvelles entreprises et parallèlement renforcer les
conditions-cadres spécifiques par la création de nouvelles zones d'activités et la mise à
disposition de locaux équipés. Le Conseil d'Etat souhaite enfin que Genève puisse émerger
en tant que pôle d'excellence et d'attractivité dans le domaine des cleantech, tant en termes
de savoir que d'entreprises.
L'objectif est de favoriser l'innovation dans tous les domaines permettant de développer une
industrie à forte valeur ajoutée, garante de la diversification de l'économie genevoise. Des
interventions auprès de la Confédération seront nécessaires pour passer en revue les
éléments pertinents favorisant l'innovation, comme les incitations aux investissements dans
les activités de recherche ou la facilitation de l'accès aux capitaux publics ou privés.
Maintien de l'attractivité fiscale de Genève
Le Conseil d'Etat souhaite que la mesure en faveur de l'attractivité fiscale du canton, contenue
dans son projet de loi sur l'imposition des personnes physiques, puisse entrer en vigueur en
2011. Le dispositif prévu, récemment adoptée par le canton de Vaud, pose la règle que le
total des impôts cantonaux et communaux sur le revenu et sur la fortune ne peut dépasser
60% du revenu net imposable. Il induira une perte de recettes fiscales de l'ordre de
F 35 millions de francs, mais il est indispensable pour que Genève - qui connaît le plus fort
taux d'imposition de la fortune en Suisse - reste concurrentielle.
3. CONCLUSION
Dans la mise sur pied de ce dispositif, le Conseil d'Etat a privilégié très clairement la rapidité
et l'efficacité de son intervention afin que ces mesures puissent avoir l'effet escompté lorsque
les besoins se feront sentir de la façon la plus aiguë, c'est-à-dire lors des années 2009 et
2010. Malgré le fait que les plans de relance massifs n'aient de pertinence qu'à l'échelon
international, malgré le fait que la politique conjoncturelle soit essentiellement du ressort de la
Confédération, malgré le fait que l'économie suisse - et a fortiori l'économie genevoise aborde cette crise en pleine santé après cinq années d'expansion, le Conseil d'Etat a estimé
nécessaire de prévoir un dispositif de soutien à l'emploi et l'économie à Genève afin
d'absorber au mieux ce choc conjoncturel d'une ampleur inconnue à ce jour.
Ce dispositif de soutien comprend 31 mesures qui ont pour vocation essentielle de privilégier
le développement durable et de doter notre canton d'infrastructures et de conditions-cadres lui
permettant de préserver et renforcer sa position concurrentielle.
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