« Les Muses »

Objet d’étude N°3
Comme pour les deux autres objets d’étude, on trouvera en fin de documents les mots-clés attendus,
ainsi que certains objectifs de travail pour le jour de l’épreuve.
« Les Muses »
On entend souvent dans le langage courant l’expression « Que les Muses soient avec toi ! », « Ce
travail est le fruit de ma Muse !», « Si j’ai réussi c’est grâce à ma Muse ! » et bien d’autres formules
encore. Le terme même de « Musique » vient également du mot «muse », et le mot trouve des
prolongements fréquents et dans tous les domaines… songeons au nom d’une célèbre voiture : la
Clio, et d’un célèbre groupe pop-rock anglais du moment : Muse.
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Muses sur un sarcophage grec, premier siècle av J-C
Nicolas Poussin, « Apollon et les Muses », 1632

Les sculptures de Muses au fronton du Grand Théâtre de Bordeaux (Victor Louis, architecte)
Représentation des Muses dans « Hercule » de Disney en 1997

Alors qu’est-ce qu’une muse ?
Qui étaient-elles ? Dans la mythologie grecque, il y a deux traditions concernant les Muses, mais les
deux affirment qu’elles étaient les filles de Zeus et de Mnémosyne.
La variante se situe donc dans leur nombre : la première version dit que les Muses étaient au nombre
de trois. Il y avait Mélété (le Soin), Mnémé (la Mémoire) et Aoidé (le Chant).
La seconde version avance le nombre de neuf filles: Clio, muse de l'histoire; Euterpe, muse de la
musique; Thalie, muse de la comédie; Melpomène, muse de la tragédie et du chant; Terpsichore,
muse de la danse; Érato, muse de l'élégie; Polymnie, muse de la poésie lyrique; Uranie, muse de
l'astronomie; Calliope, muse de l'éloquence.
C’est le grand philosophe Platon (vers – 400 av J-C) qui attribue à ces neuf Muses le rôle de
médiatrices entre les Dieux et le poète, l’artiste, ou tout autre créateur intellectuel.
De fait, dans la conception de l'art des Grecs, l’artiste, par l’intermédiaire de la Muse devient comme
momentanément possédé par un ou des Dieux, du moins par sa force, son esprit. Mais cette possession
se fait par l’intermédiaire de telle ou telle Muse, qui vient comme souffler à l’oreille de l’artiste le
génie absolu de Dieu. Dès lors la Muse devient le symbole de l’inspiration, donc des idées créatives et
originales de l’artiste.
Chaque Muse a donc un rôle précis, un registre d’inspiration qui lui est attribué.
Pour briller dans un art il faut alors parfois avoir l’aide inspiratrice de plusieurs Muses. Par exemple
pour être un bon orateur (ce que chaque élève devra essayer d’être le jour de l’épreuve HDA qui est
orale) il te faudra certainement l’assistance de : Mnemé (la Mémoire) de Callioppe (l’éloquence), si
tu comptes émouvoir le jury ou faire un sacré numéro souhaite aussi que Polymnie (la poésie lyrique)
et Thalie (la comédie) soient de bonnes copines, ou au moins qu’elles trainent un peu dans les
parages…

Dès lors, maintenant que tu sais tout cela, tu comprends alors aisément le sens des expressions
courantes comme « Ce que j’ai réussi à faire c’est grâce à ma Muse », ou « J’ai été porté par les
Muses », etc.
Voilà, dans les grandes lignes, ce que l’élève qui a choisi cet objet d’étude devra connaître sur le
rôle et la fonction des Muses dans la Mythologie Grecque (mais il n’y a évidemment pas
d’obligation à retenir leurs noms)…
Pour autant, en restant là, serait un peu trop simple.
En effet, s’il faudra tout de même en préambule expliquer au jury ce qu’est la notion de « Muse », on
comprend bien que celui-ci ne pourra en rester là.
Pour aller plus loin il faudra répondre à une attente. Celle d’un certain engagement de l’élève qui
témoignera d’une recherche active de sa part. Face à un élève de troisième, qui est maintenant un
« grand », le jury est en droit de vouloir repérer des compétences en termes d’autonomie, de méthode,
d’esprit critique et de curiosité.
Pour cela il va falloir étendre cette définition du terme de « Muse », qui appartient au territoire de la
mythologie grecque, à celui de la réalité concrète des Hommes…
Expliquons :
Comme nous l’avons déjà dit plus haut le terme de « Muse » est rentré dans plusieurs expressions de
la vie courante. Bien que les Muses soient évidemment des personnages mythologiques, de nombreux
artistes ont ainsi qualifié des personnes vivantes et concrètes de « Muse ».
Ces « Muses », souvent les femmes, les compagnes ou les maitresses de ces artistes sont des sources
« d’inspiration ». De véritables sujets de créations, d’énergie artistique, des tremplins à imagination.
De fait, l’Histoire de l’Art est parsemée de créations qui sont ouvertement liées à l’inspiration créatrice
que telle ou telle femme suscitait chez l’artiste.
Ci-dessous tu trouveras plusieurs exemples d’œuvres motivées par des « Muses », bien réelles, et dont
le nom est mentionné.
A toi donc, en élève autonome, de chercher des informations sur ces Femmes-Muses, sur la nature des
liens qu’elles entretenaient avec les artistes, et sur les raisons pour lesquelles elles les ont inspirés à ce
point.
Juste en dessous tu pourras donc trouver différentes œuvres qui ont été « portées », « engagées »,
« provoquées » par toute l’inspiration suscitées par des « Muses », femmes bien réelles, gravitant dans
la vie d’artistes.
Les attentes de travail et de méthode :

Bien entendu il ne s’agît pas d’accumuler des informations sur chacune de ces « Muses » (femmes
bien réelles dans ce cas), il te revient d’en choisir UNE seule sur les trois qui sont proposées dans la
liste plus bas.
Il faudra donc lire des informations à leur propos, comprendre dans les grandes lignes qui elles
étaient, et pourquoi elles inspiraient ces artistes.
Au passage, il appartient aussi à l’élève de lire un peu au sujet de ces artistes inspirés par ces muses,
afin de savoir quel était leur style artistique (mouvement, registre, postérité). (On ne choisit également
qu’UN seul artiste).
A leur sujet, il y a d’innombrables informations au CDI, à l’Alcazar et sur internet…
C’est donc sur ces éléments de recherche que le jury posera aussi quelques questions.
Et c’est sur cette base de recherches personnelles que vous pourrez engager un dialogue intelligent
qui s’engagera dans telle ou telle direction. A l’élève, et aux membres du jury de se montrer créatif
dans la nature de ce dialogue qui doit viser le repérage de connaissances mais aussi d’une intelligence
sensible.
Enfin, dépassant les recherches sur la Muse et l’artiste choisis dans la liste des trois propositions,
chaque élève est invité à chercher dans ses propres « références », dans ses propres centres d’intérêts,
dans « son propre univers » culturel, une autre femme/muse, ou encore un homme/muse (voire même
un animal) qui a inspiré sur la durée l’œuvre d’un artiste.
Il serait souhaitable qu’il s’agisse d’un artiste qui intéresse particulièrement l’élève, afin qu’il puisse
en parler en détails et avec conviction.
Ajoutons que cet artiste peut appartenir à n’importe quel domaine d’arts visuels : peinture, sculpture,
photo, publicité, cinéma, mode, jeux vidéo, etc.
Voici les « Muses » proposés (en choisir qu’une seule):
1. Simonetta Vespucci (1453-1476)