FONCTIONS L 3
extensions finies de Q). Soient Fun corps de nombres et OFson anneau
d’entiers, la fonction zêta de Dedekind du corps Fest
ζF(s) = X
I
1
N(I)s=Y
p 1−1
N(p)s!−1
,
la somme étant suivant les idéaux non nuls de OFet le produit suivant
ses idéaux maximaux, avec N(I) = (OF/I). Pour F=Qon retrouve
la fonction zêta de Riemann. L’étude de ces fonctions produisit des
informations sur la répartition des idéaux maximaux d’un corps de
nombres.
L’idée naturelle fut alors de faire pour les fonction zêta de Dedekind
l’analogue de l’apport de Dirichlet à la fonction zêta de Riemann. Hecke
proposa la notion de Großencharacter d’un corps de nombres F, c’est
à dire essentiellement de caractère χdu groupe des idéaux, et définit
les fonctions suivantes, appelées aujourd’hui les fonctions Lde Hecke,
ζF(s, χ) = X
I
χ(I)
N(I)s,
mais, y compris pour la définition de χ, il y a des difficultés ; cela s’est
simplifié par la suite, avec l’introduction du bon point de vue, c’est à
dire des adèles.
Toutes ces fonctions ont pour objet l’études des corps de nombres
et du principal d’entre eux, le corps des nombres rationnels, de leurs
idéaux premiers, que l’on appelle aujourd’hui leurs places finies, et de
leurs extensions. Parallèlement, mais aussi parfois sous l’impulsion des
mêmes personnes, se développa à partir de 1850 et pendant presque un
siècle la Théorie algébrique des nombres et l’un de ses aboutissements
majeurs, la Théorie du corps de classes abélien, c’est à dire la descrip-
tion des extensions abéliennes finies de corps de nombres en termes
du corps de base. Il est vrai cependant que la Théorie algébrique des
nombres n’a pas abouti à une théorie du corps de classes (i.e. à la des-
cription des extensions non abéliennes), cette question est toujours en
débat, c’est l’objet du Programme de Langlands, dont on dit quelques
mots dans ces notes.
L’introduction des idèles et des adèles (des idèles additifs), due pour
beaucoup à Chevalley, a permis une interprétation nouvelle de la théo-
rie abélienne du corps de classe et des fonction L de Hecke, tout en
laissant entrevoir ce que pourrait être une théorie du corps de classes
non abélien. Les idèles fournissent une vision synthétique du groupe
des idéaux d’un corps de nombres, ils permettent aussi de constater,
par exemple que les formes modulaires, qui conduisent aussi à des fonc-
tions L (cf l’exemple de la fonction ∆de Ramanujan § 6.2), sont en