Rapport au Roi 4
La pression (para)fiscale en Belgique atteint plus de 45 % du PIB, ce qui représente le deuxième taux
le plus élevé de l’UE. La Belgique est en quelque sorte le champion de l’imposition du travail ; toutes
les institutions internationales y voient la cause principale de notre position concurrentielle
déclinante et des difficultés dans la création d'emplois au sein du secteur privé. Depuis la loi de 1996
sur la norme salariale, le handicap des coûts salariaux s'est encore accru, en dépit des mesures
gouvernementales.
Ces différents éléments ont un impact négatif sur les comptes de l’État. La Belgique a approuvé un
objectif budgétaire limité à un déficit structurel de –1,4% du PIB pour 2014. Cela correspond à un
déficit nominal de -2,15 % du PIB. La réalité budgétaire montre toutefois que dans son dernier
rapport, le comité de monitoring prévoit un déficit de 2,7 % pour 2014, alors que l’on tablait encore
sur un déficit budgétaire de 2,2 % au mois d’avril. Il convient donc, cette année encore, de combler
un écart structurel proche de 1,3 milliard d’euros. À partir de 2015, selon le programme de stabilité,
le solde structurel devrait être amélioré de 0,7 % du PIB supplémentaire chaque année. En 2015, 5,9
milliards devront être économisés pour atteindre l’objectif budgétaire.
Selon la Banque nationale Les déficits se situeraient principalement – et en 2014 même
exclusivement – au niveau du pouvoir fédéral. La sécurité sociale afficherait encore un léger surplus
en 2014 (grâce au financement alternatif) mais deviendrait déficitaire à partir de 2015. Les comptes
des communautés et régions clôtureraient de nouveau pratiquement en équilibre en 2014, mais
afficheraient des déficits en 2015 et 2016. Ce dernier point est une conséquence directe de la
sixième réforme de l'État, qui a rendu les régions et les communautés responsables d'une grande
partie de l'assainissement des finances publiques.
La Banque nationale fait remarquer qu'un « programme de consolidation très important » de 10
milliards d’euros s'impose en vue de renouer avec un équilibre budgétaire structurel (13 milliards
d’euros si le medium-term budgetary objective (MTO) de 0,75 % est atteint). Il appartiendra au
gouvernement de se prononcer sur la trajectoire budgétaire à suivre, dans le cadre fixé par et en
étroite concertation avec l'Union européenne.
À titre complémentaire, on peut renvoyer aux remarques formulées dans le numéro de juin 2014 de
la Revue économique de la Banque nationale :
« À recettes inchangées, le scénario de stabilisation des dépenses nominales donnerait lieu à un
surplus budgétaire nettement supérieur à l’objectif préconisé pour 2017. Pour ce faire, des
mesures à rendement immédiat très élevé devraient toutefois être adoptées. Le scénario de gel
des dépenses en termes réels conduirait à un équilibre budgétaire en 2017, ce qui signifie qu’il
requiert des recettes supplémentaires à hauteur de 0,6 % du PIB. »
Le même article indique encore :
« L’assainissement des finances publiques en Belgique doit d’abord reposer sur un
ralentissement de la croissance des dépenses primaires. Depuis le début du millénaire, ces
dernières se sont en effet fortement accrues par rapport au PIB. Elles sont aussi plus élevées
que dans la plupart des autres pays de la zone euro, en particulier en ce qui concerne les
prestations sociales, les rémunérations du personnel des administrations publiques, ainsi que
les subventions. (…)
De ce point du vue, les dépenses destinées à encourager la participation au marché du travail
sont très efficaces. En effet, non seulement le travail soutient l’économie, mais il constitue
également la meilleure garantie contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Quant aux dépenses
d’investissement et aux dépenses en recherche et développement, pour lesquelles la Belgique
n’affiche pas de bons résultats au niveau international, elles doivent être préservées au mieux,