© TNS - Mai 2011
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Les résultats de l’étude réalisée par TNS Sofres pour la Mutualité Française montrent que l’inquiétude
des Français envers la sécurité des médicaments qui s’est accrue pendant l’affaire du Mediator est
désormais profondément ancrée dans l’opinion. Toutefois, certaines solutions permettant d’améliorer
la situation leurs paraissent envisageables.
Une inquiétude profonde
En effet, plus des trois-quarts des Français (77 %) estiment que le problème du Mediator n’est pas
un cas « exceptionnel et limité à ce médicament », mais bien une « défaillance globale du
système » mettant en doute la sécurité de l’ensemble des médicaments. Ce chiffre est en hausse de
8 points par rapport à une précédente étude réalisée pour Canal+ au mois de janvier 2011. Les plus
inquiets sont les personnes âgées de 50 à 64 ans (84 %). A l’inverse, les jeunes de 18 à 24 ans (63 %) et
de 25 à 34 ans (70 %) se disent moins inquiets que la moyenne des risques pesants sur les
médicaments.
Cette inquiétude générale concernant la sûreté des médicaments est liée notamment à une défiance
forte envers la capacité des pouvoirs publics à éviter des affaires similaires à celles du Mediator.
Seuls 35 % des Français font confiance aux pouvoirs publics dans ce domaine, 63 % se déclarant
de l’avis inverse. On retrouve sur ce point des chiffres assez divergents selon l’âge et la préférence
partisane. Ainsi, respectivement 70 % et 71 % des 35-49 ans et des 50-64 ans ne font pas confiance aux
pouvoirs publics en matière de sécurité des médicaments, des chiffres qui tombent à 51 % et 55 % pour
les 18 à 24 ans et les 25 à 34 ans. Enfin, notons que les sympathisants de l’UMP sont la seule catégorie
à majoritairement faire confiance aux pouvoirs publics (50 % contre 47 %), ceux de gauche se situant
près de la moyenne des Français.
Une information mal répartie selon les différents publics
Cette inquiétude se double chez une majorité de Français du sentiment de ne pas être
suffisamment informés au sujet des médicaments. Ainsi, ils sont 84 % à juger que les patients sont
dans l’ensemble insuffisamment informés (14 % sont d’un avis contraire). De la même façon, les
personnes interrogées ont le sentiment que les pouvoirs publics sont assez mal informés, ce qui explique
sans doute leur manque de confiance relevé plus haut : 54 % (contre 42 %) estiment que les autorités
publiques sont mal informées. A l’inverse, les professionnels de la santé détiendraient plus
d’informations sur les médicaments, mais les chiffres restent globalement peu élevés. Ainsi, 57 %
des Français jugent que les pharmaciens sont bien informés (contre 39 % d’un avis inverse), et 55 %
émettent la même opinion en ce qui concerne les médecins (contre 41 %).
Des pistes de solutions qui sont globalement jugées utiles et réalistes
Interrogés sur plusieurs propositions susceptibles d’améliorer la sécurité des médicaments, les
Français se prononcent systématiquement en leur faveur. Ainsi, 74 % des Français estiment qu’il
serait à la fois utile et réalisable de permettre aux professionnels de santé de signaler aux pouvoirs
publics les effets indésirables des médicaments, seuls 5 % d’entre eux jugeant cette proposition inutile.
Ils sont nettement majoritaires à émettre des avis positifs sur l’idée de faire un bilan scientifique et
médical tous les cinq ans de l’utilité et des effets des médicaments (59 %), de permettre à l’Etat de
contrôler plus étroitement la promotion et la publicité des groupes pharmaceutiques (55 %) ou de mettre
à la disposition du public un site renseignant les informations sur chaque médicament en vente (55 %).
Dans les trois cas, notons toutefois qu’entre 21 % et 30 % des personnes interrogées jugent ces
propositions irréalistes.
Enfin, l’idée de réduire l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur les professionnels de santé est
jugée utile par 87 % des personnes interrogées, mais 40 % d’entre-elles estiment qu’elle est par ailleurs
irréaliste.
Fiche technique : Enquête réalisée par TNS Sofres par téléphone pour la Mutualité Française les 3
et 4 mai 2011, auprès d'un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de
la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef
de ménage) et stratification par région et catégorie d’agglomération.