la cerisaie - theatre de narbonne

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DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT AU SPECTACLE
LA CERISAIE
LA CERISAIE
D’ANTON TCHEKHOV
Théâtre
À partir de 14 ans
Du mardi 2 au 3 février 2016 / Théâtre / Scène Nationale de Narbonne
Durée : environ 2 h
SOMMAIRE
DISTRIBUTION
LE SPECTACLE
-
L’histoire
Les personnages
NOTE D’INTENTION
BIOGRAPHIE D’ANTON TCHEKHOV
NOTE POUR LA SCÉNOGRAPHIE ET LES COSTUMES
QUELQUES NOTES DRAMATURGIQUES
BIBLIOGRAPHIE
BIOGRAPHIE DU METTEUR EN SCÈNE
LA COMPAGNIE
FICHE PÉDAGIQUE DU SPECTACLE
ATELIER DU REGARD
LES ACTIONS CULTURELLES AU THÉÂTRE
AVANT LE SPECTACLE
1. Le petit lexique théâtral
2. Les coulisses du théâtre
3. Autour de l’affiche du spectacle
DISTRIBUTION
mise en scène Gilles Bouillon
traduction André Markowicz et Françoise Morvan
dramaturgie Bernard Pico
scénographie Nathalie Holt
costumes Cidalia Da Costa
lumières Pascal Di Mito
son Julien Baillod
assistanat mise en scène Albane Aubry
régie générale Nicolas Guellier
© Cosimo Terlizzi
avec
Nine de Montal : Lioubov
Coline Fassbind : Ania
Julie Harnois : Charlotta
Barbara Probst : Douniacha
Emmanuelle Wion : Varia
Robert Bouvier : Gaev
Thibaut Corrion : Lopakhine
Dorin Dragos : Pichtchik
Etienne Durot : Iacha
Antonin Fadinard : Trofimov
Xavier Guittet : Epikhodov
Roger Jendly : Firs
Production : Compagnie G. Bouillon et Compagnie du Passage
Coproduction : Centre dramatique régional de Tours - Théâtre Olympia, Théâtre de Châtillon, Théâtre d’Angoulême
- Scène Nationale, Anthéa -Antipolis Théâtre d’Antibes, L’Odyssée – Scène conventionnée de Périgueux, Espace
Marcel Carné de Saint-Michel-sur-Orge - La Compagnie G. Bouillon est subventionnée par Le Ministère de la Culture
et de la Communication, La Communauté d’agglomération Tour(s) Plus, La Région Centre-Val de Loire. La
Compagnie du Passage bénéficie du soutien des Départements des Affaires culturelles de la Ville et du Canton de
Neuchâtel, du Syndicat intercommunal du théâtre régional de Neuchâtel et de la Loterie Romande. Avec la
participation artistique du Jeune Théâtre National.
LE SPECTACLE
L’HISTOIRE
Lioubov et les siens se retrouvent dans la maison familiale, une immense et belle propriété qui
donne sur une cerisaie. L’heure est à la vente du domaine, seul moyen de sauver Lioubov de
la ruine. Si cette perspective ne fait pas l’unanimité elle a surtout le don de réveiller chez les
protagonistes des interrogations sur le passé, l’attachement aux lieux de l’enfance, le bien
fondé qu’il y a à tourner la page et à parier sur l’avenir. Intimiste et universelle, drôle et
poignante, bien plus que l’histoire de la vente d’une maison La Cerisaie met en scène les
choix existentiels.
Acte I : Retour de Lioubov à la cerisaie
Fuyant la cerisaie et le souvenir de son petit garçon mort noyé, Lioubov a pendant cinq ans
trouvé refuge à Paris et y a dilapidé sa fortune au profit de son amant.
Au moment où la pièce commence, Lioubov, Ania (sa fille) et Charlotta (la gouvernante)
sont de retour à la Cerisaie, tard dans la nuit.
Lioubiv retrouve Douniacha sa nourrice, Varia sa fille adoptive, Firs le vieux laquais et
Trofimov, l’ancien précepteur de son fils. Avec bonheur, elle reconnait sa chambre d’enfant,
le souvenir attaché à chaque objet. Sa mère lui apparaît comme dans un songe.
Seulement, Lopakhine, fils de moujik ayant fait fortune, lui apprend qu’au mois d’août, le
domaine doit être vendu aux enchères car il n’y a plus d’argent pour payer les traites. Il
propose une alternative à la vente : raser la cerisaie, y construire des lotissements que
Lioubov pourra louer à des estivants. Lioubov et Gaev (son frère) jurent que le domaine ne
sera pas vendu et refusent d’adapter leur chère Cerisaie aux nouvelles contraintes de la
Russie en pleine émergence.
Acte II : L’attente
L’acte se passe à l’extérieur, à la lisière de la cerisaie. Lopakhine se montre de plus en plus
pressant pour vendre la cerisaie à des promoteurs immobiliers. Mais Gaev espère toujours
l’aide financière d’une vieille tante ou d’un général.
Dans cet acte, une attention particulière est portée aux autres personnages : Epikhomov,
personnage étrange, veut se brûler la cervelle ; Trofimov, l’éternel étudiant, disserte sur la
fierté de l’homme ; Lopakhine qui reconnaît ne pas avoir suivi d’études se moque de lui. On
découvre le tempérament dépensier mais généreux de Lioubov qui distribue son argent de
manière spontanée : elle peut donner une pièce d’or à un mendiant alors qu’elle est ruinée.
Est évoqué le mariage entre Lopakhine et Varia.
Varia, quant à elle, soupçonne une relation amoureuse entre Trofimov et Ania qui serait
prête à quitter la Cerisaie contrairement à sa mère qui y est viscéralement attachée.
Acte III : Acte du bal et de l’achat de la cerisaie par Lopakhine
L’acte se passe au salon et s’ouvre sur un air de fête. Les gens dansent au son d’un orchestre
yiddish. Pourtant, Lioubov attend le retour de son frère Gaev qui doit lui dire si le domaine a
été vendu. Elle est au bord du désespoir : « s’il faut vendre, qu’on me vende avec la
cerisaie». Dans le même temps, elle reçoit un télégramme de son amant parisien la suppliant
de rentrer...
Finalement Lopakhine et Gaev arrivent au domaine. A la surprise de tous, Lopakhine leur
annonce que c’est lui qui a racheté la cerisaie. Il va pouvoir mettre ses plans à exécution.
« J’ai acheté le domaine où mon père et mon grand-père étaient esclaves... Venez tous
regarder comment Iermolaï Lopakhine va entrer à la hache dans la cerisaie, comment les
arbres vont tomber par terre... ».
Acte IV : Départ de Lioubov et destruction de la Cerisaie
L’action se passe dans les décors de l’acte I mais il ne reste que quelques meubles rangés
dans un coin. Tous les paysans sont venus faire leurs adieux à Lioubov, très pâle, qui est sur le
point de partir à Paris. Lopakhine propose du champagne pour fêter le départ mais
personne n’en veut.
Trofimov refuse l’argent que Lopakhine se propose de lui prêter. On apprend que finalement
Lopakhine et Varia ne se marieront pas. Tous finissent par partir. Lioubov et Gaev se jettent
dans les bras l’un de l’autre et sanglotent, tout bas, de peur qu’on ne les entende. Firs, le
vieux serviteur qui n’a jamais quitté la cerisaie reste seul dans la maison. Au lointain, on
perçoit le son sourd des arbres qui tombent.
LES PERSONNAGES
Ranevskaïa, Lioubov Andreevna : propriétaire de la cerisaie. Mère de Varia et Ania. Sœur de
Gaev.
Sa vie toute entière est attachée à la cerisaie. Seulement, par excès de générosité, elle a
dilapidé sa fortune et n’a plus les moyens de payer les traites de la cerisaie. « C’est vraiment
quelqu’un de bien. Quelqu’un de facile, de simple... » dit Lopakhine en parlant de Lioubov.
Comme ses deux filles, Lioubov porte une robe en soie très claire.
Ania : fille de Lioubov âgée de 17 ans. Contrairement à Varia qui est restée à la cerisaie, Ania
a accompagné sa mère à Paris. A son retour à la cerisaie, une relation ambiguë s’installe
entre elle et Trofimov.
Varia : fille adoptive de Lioubov âgée de 24 ans. Varia est la gardienne de la cerisaie
pendant l’absence de Lioubov. C’est elle qui a les clés. Consciente des problèmes financiers
de sa mère, elle a un vrai souci d’économie. Pendant toute la pièce, il est question de son
mariage avec Lopakhine mais aucun d’eux ne se déclare clairement.
Gaev, Leonid Andreevitch : frère de Lioubov. C’est un vieux garçon resté célibataire, un laissé
pour compte, un aristocrate un peu rêvassant, un peu bavard. Il est vêtu un beau costume
qu’il ne porte pas très bien.
Lopakhine, Iermolaï Alexeevitch : son père était moujik (domestique) à la cerisaie. Il n’a pas
fait d’études mais a réussi à faire fortune. Il va racheter la cerisaie pour la découper en
lotissements qu’il louera à des estivants. Il est élégant et soigné, porte un costume de laine et
une veste de travail (sans doute celle de son père). Il se voit comme « le groin d’un porc dans
les petits fours ». Il est sensible, mais il parle de lui comme d’un cochon. Il est prisonnier de
cette dualité et n’arrive pas à se défaire de ses origines.
Trofimov, Piotr Sergueevitch : il fut le précepteur du petit garçon de Lioubov mort noyé.
Eternel étudiant, il disserte sur l’avenir de l’humanité et la fierté de l’homme. C’est un
personnage visionnaire qui s’est laissé aller. Il parle beaucoup mais n’agit pas. Son costume
est mal porté, trop serré.
SImeonov-Pichtchik, Boris Borissovitch : Propriétaire terrien, il appartient à la noblesse rurale. Il
est obsédé par l’argent. Couvert de dettes, il passe son temps à réclamer de l’argent à
Lioubov. Son domaine est menacé par les Anglais.
Epikhodov, Semione Panteleevitch : c’est un employé de maison, toujours à dire qu’il va se
brûler la cervelle. C’est un original. On l’appelle « le mille malheurs ». Il est question d’une
relation amoureuse entre lui et Douniacha, mais celle-ci a des vues sur Iacha. Au moment de
la vente de la cerisaie, il va devenir le « Firs » de Lopakhine. Il porte un pantalon sarouel,
oriental.
Douniacha : C’est la femme de chambre. Personnage très délicat qui se donne des allures
de demoiselle.
Firs : vieux serviteur. Il a passé toute sa vie à la cerisaie. Il s’est beaucoup occupé de Gaev. Il
marmonne, on ne comprend pas toujours ce qu’il dit. C’est un peu l’âme du domaine. La
cerisaie, c’est lui. Il porte un costume d’époque usé par le temps.
Iacha : jeune laquais. C’est le disparu de la Russie, un migrant, assez élégant et oriental. Il
accompagne Lioubov et n’attend qu’une chose : repartir à Paris. Il joue les pique-assiettes.
Charlotta Ivanovna : c’est la gouvernante d’Ania. Elle est d’origine allemande mais elle n’a
pas de passeport, ne connaît pas son âge. C’est un personnage assez mystérieux qui fait des
tours de magie. Son costume est masculin-féminin : pantalon très ample et veste.
Le chef de gare
Le passant
NOTE D’INTENTION
1904. Entre un monde qui finit et un monde qui va naître, La Cerisaie est pour moi le chef
d’œuvre de Tchekhov. Autour d’une maison qu’on perd, d’une cerisaie à l’abandon,
s’affrontent des êtres aimantés par le profit et l’avenir, d’autres en proie aux souvenirs et à la
passion de l’inutile.
Il n’y a pas de héros dans La Cerisaie. La Cerisaie est une pièce chorale qui offre une
partition pour des ensembles, et convoque le collectif.
Je suis un metteur en scène animé par l’esprit de troupe et j’aime travailler avec les acteurs.
C’est le temps qui est le personnage principal : le temps des saisons, l’enfance, le temps
d’aimer, le temps qui passe, le temps perdu, la vieillesse, la mort. Ce que j’écris c’est la vie,
confie Tchekhov à sa femme.
Comme dans Shakespeare qu’il aimait par dessus tout, Tchekhov orchestre les timbres, les
rythmes, les tempi – temps blancs et galops. Les gestes, les objets, les sons, les mouvements,
les situations, les voix se croisent, s’entrecroisent, se chevauchent parfois, s’interrompent
brusquement, suggèrent à peine avant de s’évanouir. Mosaïque.
Dramaturgie en éclats, en figures chorégraphiques sans cesse recomposées, décentrées,
dans le tissu serré du dialogue et des silences, dans le mouvement même de la vie.
Le génie de Tchekhov, c’est que le drame est aussi une comédie.
Un défi pour le metteur en scène aujourd’hui : jouer l’un et l’autre à la fois. En même temps
cocasse et triste. Grave et léger.
Gilles Bouillon
BIOGRAPHIE ANTON PAVLOVITCH TCHEKHOV (1860-1904)
Prosateur et auteur dramatique russe
Dans ses articles et ses lettres Tchekhov critique le théâtre commercial de son temps qui
pervertit les auteurs, les acteurs et le public. Parmi ses nouvelles, plusieurs traitent du théâtre ;
il en adapte lui-même à la scène : Le Chant du cygne (1887), Tragique malgré lui (1889), Le
Jubile (1891). La Mouette renvoie des échos de ce monde des coulisses, cruel et frelaté. En
1880-1881, Une pièce sans nom, connue grâce à Vilar sous le titre de Ce fou de Platonov,
offre, malgré le relâchement de la forme, la plupart des thèmes et des types du théâtre
tchekhovien. Ivanov (1887, remaniée en 1889) apporte un ton nouveau : le mal de vivre de
l’intellectuel russe, coincé entre son aspiration à transformer le monde et son inaction
congénitale dans une société médiocre. Des années quatre-vingt datent la plupart des
pièces courtes, comiques non sans l’arrière-plan trivial et étroit de la vie russe : L’Ours (1888),
La Demande en mariage (1889), La Noce (1890), Les Méfaits du tabac (1886, remaniée en
1904), souvent écrites à la demande de comédiens. Le Sylvain ou l’Esprit des bois, transformé,
devient Oncle Vania autour de 1896, contemporain de La Mouette qui subit un échec à
Saint-Pétersbourg.
Tchekhov et le Théâtre d’Art de Moscou
Les Trois sœurs (1900) et La Cerisaie (1904) sont composées pour le MHAT, le Théâtre d’Art de
Moscou, qui a été fondé en 1897 par Constantin Stanislavski et Vladimir NemirovitchDantchenko. Les deux metteurs en scène y dirigent une jeune troupe d’avant-garde.
L’écriture de Tchekhov est neuve : simplicité, pour ne pas dire banalité des situations et des
dialogues recouvrent la réalité sociale de l’époque et dissimulent une vie intérieure qui
affleure dans des correspondances subtiles avec les gestes, les comportements, les sons, le
cadre de vie. Des thèmes récurrents (le départ, le suicide ou ses substituts) semblent donner
du mouvement à une action nulle. Les personnages subissent des faits venus de l’extérieur
sans tenter d’avoir une prise sur eux ; les rares initiatives sont un échec dans le marécage du
manque de chaleur humaine et d’une société bloquée, à l’exception de La Cerisaie, avec
la montée dynamique et destructrice de la bourgeoisie. Le symboliste Biely considérait ce
théâtre à la fois comme l’aboutissement ultime du réalisme et une première approche du
symbolisme, donc unique et sans postérité possible. Le mérite du MHAT est d’avoir su faire
sentir par des procédés scéniques les particularités de l’écriture tchekhovienne à un public
souffrant des mêmes maux. Les pièces de Tchekhov ont joué un rôle dans l’élaboration du «
système » de Stanislavski : recherche du non-dit du texte, justification intérieure des silences et
des gestes, qui traduisent la vie profonde des personnages indépendamment des paroles et
mieux qu’elles.
NOTES POUR LA SCENOGRAPHIE ET LES COSTUMES
Premières notes de travail : Nathalie Holt, scénographe
La Cerisaie, c’est la maison et l’histoire des habitants.
Travailler par métonymie, la partie pour le tout.
L’armoire pour la maison plutôt que l’armoire dans la maison.
Donner les quatre espaces des quatre actes de La Cerisaie. Quatre rituels « sociaux » :
l’arrivée dans la chambre des enfants, la partie de campagne, le bal du 22 août, jour de la
vente aux enchères de la Cerisaie, le départ et la destruction du verger. Des actions
domestiques, familières, concrètes, et leur prolongement poétique, onirique.
Pas de réalisme à tout prix. Mais une légèreté, une fluidité spatiale et temporelle. La troupe
qui change elle-même son propre espace. Comme des enfants qui jouent.
Pas une maison avec toutes ses portes et toutes ses fenêtres.
La géométrie d'un plateau, des meubles et des objets.
Il y aura des objets.
Une armoire pleine de rien, de plumes, de neige ?
Des chaises, des draps, des lampes, une surabondance de lampes pour dire la nuit dans la
maison quand on danse jusqu’au jour.
Il y aura une fausse fenêtre convoquée comme pour un plan de cinéma, une porte... Il y
aura la lumière d’un film de famille qu’on a trop regardé et qui fait en défilant le bruit du
temps.
Il y aura l’ordre et le désordre des objets.
Une maison d'enfance qui se brise.
Une cerisaie rêveuse, lacunaire.
Comme des enfants qui jouent ?
Des acteurs qui jouent comme des enfants et s'emparent des meubles de la maison pour
raconter l'histoire de leur Cerisaie.
Un plancher de bois brut pour dessiner les limites d’un monde qui n'est déjà plus qu'un
souvenir.
Désigner un dedans, désigner un dehors mais avec les moyen lacunaires et rêveurs des
enfants qui jouent.
Nathalie Holt, scénographe
LES COSTUMES
L’action se situe au tout début du XX° siècle. Plus d’un siècle nous en sépare, d’autres
conditions économiques, politiques, esthétiques, sociologiques. Je tiens à préserver cette
distance temporelle, essentielle à la compréhension de la pièce, sans pour autant être
asservi à une quelconque « reconstitution historique » qui fasse écran entre le texte et le
spectateur. Au contraire, je veux éclairer l’universalité de cette comédie, sa dimension
onirique, poétique : pas d’uniforme, la stylisation, la légèreté...
QUELQUES NOTES DRAMATURGIQUES, BERNARD PICO
« Sans la cerisaie je ne comprends pas ma vie... »
« Le 22 août, la cerisaie est mise en vente »
En 1904, Tchekhov écrit la plus parfaite de ses pièces : sans héros, sans coup de feu !
Qui tient uniquement par sa construction, son écriture
musicale, par le tissu léger des
relations qui se nouent et se dénouent avec tant de facilité, dans un tel désordre familier.
Banalité et excentricité. Il ne se passe rien dirait-on, mais ça avance ! C’est le mouvement
de la vie même, ce désordre, cet humour et cette tendresse que doivent restituer les acteurs
sur la scène. La réalité échappe aux personnages, tous ces distraits, rêveurs éveillés, dormeurs
debout qui soliloquent, se souviennent, hallucinent, rêvent plus qu’ils ne communiquent entre
eux.
Sourds-aveugles qui s’affrontent brutalement, s’agitent ou s’endorment intempestivement,
on dirait sans conséquences, sans suite dans les idées. Par caprice, par jeu. Bonbons et
billard. Comme des enfants qui jouent, comme des acteurs, qui font et défont leur terrain de
jeu, avec une étrange légèreté. Insouciants du présent, ils vivent dans le souvenir du passé,
dans une enfance prolongée, dans un monde qui semble tangible mais dont la splendeur
heureuse n’existe peut-être déjà plus que
dans les images tremblantes d’un vieux film
d’amateurs ou la chambre claire de leur espace mental.
La cerisaie : l’enjeu réel du drame et son enjeu symbolique.
Le jardin aux cerisiers enveloppe un drame vrai, humain, avec ses petits et grands
rebondissements, une histoire d’êtres dépossédés, d’une famille dispersée. Ce n’est qu’en
sourdine qu’on entend le bruit de l’Histoire avec un grand H, bien réel, Tchekhov a l’ouïe fine,
mais bruit de fond seulement, assourdi par le cycle des saisons de la vie, par une poétique de
l’irréversible et de la perte, passée au filtre de la comédie.
Nos vies sont faites de départs, de ruptures, d’attachements et de détachements,
de
dénouements incertains, de cerisaies perdues, retrouvées, perdues aussitôt. Banalité de nos
existences sans héroïsme, sans tragédie, sans mélo. Le temps qui passe. C’est cela le motif de
Tchekhov. Justement, pas de quoi en faire un drame. Et pourtant le sujet de la Cerisaie est un
sujet tragique, dans la mesure où il donne à une histoire privée une dimension universelle,
publique, historique : toute la Russie est notre cerisaie. Le monde et notre existence sont une
cerisaie. Avec la cerisaie c’est un monde qui finit, les personnages vont se disperser,
continuer à vivre (mal) dans le non sens de l’existence, continuer à faire la même chose
ailleurs, comme Lioubov, Gaev et tous les autres, sans renoncer à ces attachements qui
constituent notre vérité profonde : attachement aux êtres, aux lieux de l’enfance, aux rêves
qui persistent au delà de l’enfance, à notre art. Bons qu’à ça ! Non vraiment, pas de quoi en
faire un drame.
Courant alternatif
Nous avons choisi la traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan pour son souci de
précision, de concision, de netteté, de rapidité, son souci d’être au plus près non seulement
du sens, mais de la couleur sonore des mots, des rythmes, du phrasé tchekhovien. Pas de
sentimentalisme, pas de « lenteur », pas de « flou » romantique.
Tchekhov soucieux de dire l’essentiel et de le dire vite.
Concision quasi chirurgicale, rapidité du trait, choix de l’ellipse, de la suspension. Respect du
tempo. Cela ne signifie pas qu’il faille à tout prix jouer à toute vitesse comme l’a fait
Benedetti, ni qu’il faille sacrifier les silences et les pauses indiquées par Tchekhov, mais à
l’instar de Peter Brook : « pour Tchekhov, aujourd’hui, ce n’est ni la continuité d’un temps
long, ni la précipitation d’un temps rapide qui convient, mais l’énergie d’un courant alternatif
qui assure le passage constant d’un rythme à l’autre. Comme dans Shakespeare. » (cité par
Georges Banu).
Concision
Ce souci du tempo, du rythme se conjugue avec le souci de la concision scénique, contre la
surcharge décorative, le réalisme pointilliste, le remplissage méticuleux de
l’espace visuel et sonore cher a! Stanislavski. Certes, Tchekhov donne des conseils précis
pour la scénographie : ici presque comme une concession (« A gauche, sur l’avant-scène –
les foins et une petite meule auprès de laquelle toute la compagnie se tiendra d’un bout à
l’autre de l’acte. Cela c’est pour les acteurs – et ça les aidera à vivre leurs rôles », demande
Stanislavski), là pour corriger ou alléger (« Les grenouilles restent silencieuses... il n’y a pas de
cimetière, il y en a eu un Jadis... »), ailleurs pour préciser (« la ruine et l’endettement n’ont
pas touché au cadre ») ou encore pour redire ce qui est l’essentiel : « tous ces détails avec
les accessoires distraient le spectateur, l’empêchent d’écouter. » Ce n’est certainement pas
seulement une pierre dans le jardin du metteur en scène, s’il affirme (propos rapportés par
Evtikhi Karpov) : « Vous savez, je voudrais qu’on me joue d’une façon toute simple, primitive...
Comme dans l’ancien temps... Une chambre... Sur l’avant-scène, un divan, des chaises... Et
puis de bons acteurs qui jouent... C’est tout... Et sans oiseaux, et sans humeurs accessoires...
Ca me plairait beaucoup de voir ma pièce représentée de cette façon là... »
Une pièce de troupe : « de bons acteurs qui jouent... c’est tout » (Tchekhov)
La Cerisaie est une pièce de troupe. Comme toujours chez Tchekhov il s’agit d’un théâtre de
l’intime : la maison de Lioubov et la cerisaie qui la jouxte, la maison et ses habitants. La
maisonnée. C’est pourquoi il n’y a pas de personnage principal dans La Cerisaie. Chaque
personnage à tour de rôle a « son moment » et devient protagoniste. Il y a bien sûr des
premiers pupitres, Lioubov, Lopakhine, Gaev, oui, mais dans une polyphonie. La cerisaie est
une pièce chorale. Partition pour douze acteurs, douze voix égales, et qui repose sur
l’équilibre ou le contraste des voix, l’alternance rythmée des paroles et des silences.
Mosaïque
Tchekhov orchestre les motifs, les timbres, les rythmes, les tempi – temps blancs et galops. Les
gestes, les objets, les sons, les mouvements, les situations, les voix se croisent, s’entrecroisent,
se chevauchent parfois, s’interrompent brusquement, suggèrent à peine avant de
s’évanouir.
Structure
fragmentaire.
Mosaïque.
Dramaturgie
en
éclats,
en
figures
chorégraphiques sans cesse composées, recomposées, décentrées, dans le tissu serré du
dialogue et des silences, dans le mouvement même de la vie.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
1 – LES ŒUVRES DE TCHEKHOV
Anton Tchekhov, La Cerisaie, traduction Markowicz-Morvan, Actes sud Babel
Le théâtre de Tchekhov traduit par André Markowicz et Françoise Morvan : Platonov,
Ivanov, L’homme des bois, Oncle Vania, La Mouette, Trois sœurs, Pièces en un acte
(Actes Sud Babel, sauf Platonov aux Solitaires Intempestifs)
Les écrits sur le théâtre : Tout ce que Tchekhov a voulu dire sur le théâtre (L’Arche
éditeur)
Les nouvelles de Tchekhov sont éditées dans la collection de la Pléiade, Tchekhov,
Œuvres, tomes I II, III
- Quelques nouvelles, notamment La dame au petit chien ou Le duel ou Le moine noir
publiées en collection de poche (Folio, Solitaires intempestifs)
2 - POUR UNE BIOGRAPHIE DE TCHEKHOV
Henri Troyat, Tchekhov, Flammarion
Irène Némirovsky, La vie de Tchekhov, Albin Michel
Roch Côté, Anton Tchekhov, une vie illustrée, éditions FIDES
3 - QUELQUES ETUDES SUR TCHEKHOV
Maxime Gorki, Trois Russes : Tolstoï, Tchekhov, Andreev, Gallimard
Jovan Hristic, Le théâtre de Tchekhov, L’âge d’homme
Roger grenier, Regardez la neige qui tombe, Folio Gallimard
Alexandre Minkine, Une âme douce, Editions des Syrtes
Georges Banu, Notre théâtre, La Cerisaie, Actes sud
Peter Stein, Mon Tchekhov, Actes Sud-Papiers
Les Voies de la création théâtrale XIII, Brook, Editions du CNRS
Revue Silex N°16, Presses Universitaires de Grenoble
BIOGRAPHIE
GILLES BOUILLON, MISE EN SCÈNE
En juin 2004, Gilles Bouillon, directeur du Centre Dramatique Régional de Tours, inaugure le
Nouvel Olympia avec Le songe d’une nuit d’éte" de Shakespeare; suivront : Léonce et Lena
de Büchner – Des Crocodiles dans tes rêves ou sept pièces en un acte de Tchekhov et
Kachtanka d’après Tchekhov adaptation Nathalie Holt – Hors jeu de Catherine Benhamou –
Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac - Othello de Shakespeare – Le jeu de l’amour
et du hasard de Marivaux – Atteintes à sa vie de Martin Crimp – Peines d’amour perdues de
Shakespeare – Cyrano de Bergerac de Rostand (200 représentations en France et en Europe)
– Kids de Fabrice Melquiot.
En 2012-2013, il met en scène le Chapeau de paille d’Italie de Labiche, Dans la solitude des
champs de coton de Koltès et en novembre 2013, Dom Juan de Molière.
En décembre 2013, il quitte la direction du Centre dramatique régional de Tours et fonde la
Compagnie G. Bouillon à Tours.
En 2015 il met en scène Tristesse de la terre d’après Eric Vuillard adaptation Bernard Pico et
La Cerisaie de Tchekhov.
Dans le cadre du Voyage des comédiens (créations et tournées en Région Centre de 1995 à
1998), Il met en scène Tabataba de Bernard-Marie Koltès, Le récit d’un chasseur d’après
Tchekhov, Scène de François Bon et La Noce chez les petits bourgeois de Brecht.
En 2005, il a mis en place au sein du CDR de Tours le dispositif Jeune Théâtre en Région
Centre, affirmant le choix de la permanence artistique au cœur d’une Maison de Théâtre.
A l’opéra, Gilles Bouillon met en scène : Orlando Paladino de Joseph Haydn, Le Viol de
Lucrèce de Benjamin Britten, Monsieur de Balzac fait son théâtre sur une musique d’Isabelle
Aboulker, Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc, Don Giovanni de Mozart, Pelléas et
Mélisande de Claude Debussy, La flûte enchantée de Mozart aux Chorégies d’Orange,
Jenufa de Janacek, La Vie parisienne d’Offenbach, Un bal masque de Verdi, Don Giovanni
de Mozart, La Bohême de Puccini, Le Barbier de Séville de Rossini, Falstaff de Giuseppe Verdi,
La Bohème de Puccini, Carmen de Bizet Armida de Haydn, Tosca de Puccini, Simon
Boccanegra de Giuseppe Verdi, Macbeth de Verdi, La Voix Humaine de Poulenc à la Cité
de la Musique à Paris. Cosi fan tutte de Mozart à l’opéra de Tours.
En 2015 il mettra en scène Simon Boccanegra à l’opéra d’Avignon et à l’opéra de Toulon
ainsi que Cosi fan tutte à l’opéra de Toulon.
LA COMPAGNIE DU PASSAGE
Depuis sa création en 2003, la Compagnie du Passage a présenté quinze spectacles
dans une centaine de lieux de tournée en Suisse, France, Belgique, Maroc, Ukraine,
Guadeloupe, Russie, pour plus de 1100 représentations.
Elle est dirigée par Robert Bouvier qui y a mis en scène sept spectacles Une lune pour les
déshérités d’Eugene O'Neill, Cinq Hommes de Daniel Keene, Les Gloutons, spectacle né
d’improvisations,
Les estivants de Maxime Gorki, Les acteurs de bonne foi de Marivaux,
Doute de John Patrick Shanley
et Les deux gentilshommes de Vérone
de William
Shakespeare.
La Compagnie a aussi invité d’autres metteurs en scène suisses et français à venir y créer des
spectacles : Anne-Cécile Moser (Lorenzaccio d’après Alfred de Musset), Charles Tordjman
(Eloge de la faiblesse d’après Alexandre Jollien), Marion Bierry (24 heures de la vie d’une
femme de Stefan Zweig et Les peintres au charbon de Lee Hall), Agathe Alexis (L’épreuve de
Marivaux ), Robert Sandoz (Antigone d’Antoinette Rychner, d’après Henry Bauchau),
Françoise Courvoisier (Les fleurs du mal de Charles Baudelaire), Fabrice Melquiot (Le poisson
combattant de Fabrice Melquiot).
Elle a aussi repris la diffusion de François d’Assise de Joseph Delteil, mis en scène par Adel
Hakim et interprété par Robert Bouvier.
La Compagnie du Passage s’est ainsi imposée comme l’une des compagnies suisses
romandes aux tournées les plus étoffées, s’appuyant sur des collaborations artistiques telles
que : Bernard Ballet, Anne Benoit, Laura Benson, Joëlle Bouvier, Antonio Buil, Jean-Quentin
Châtelain, Emilie Chesnais, Thomas Cousseau, Jean-Claude Frissung, Antonio Gil-Martinez,
Nathalie Jeannet, Yves Jenny, Natacha Koutchoumov, Delphine Lanza, Guillaume Marquet,
Serge Merlin, Frank Michaux, Jacques Michel, Joan Mompart, Catherine Rich, Alain Roche,
Dorian Rossel, Josiane Stoléru, Barbara Tobola, Maria Verdi, Eric Verdin, Zobeida...
FICHE PÉDAGIQUE DU SPECTACLE
La Cerisaie
Tchekhov / Gilles Bouillon
Rappel des thèmes et pistes de réflexion
Le temps
Le changement
Les époques
Les portraits
Activités proposées dans diverses disciplines
Français :
Analyse du texte de Tchekhov
Étude de l’adaptation et de la mise en scène de G.Bouillon
Etude comparative de différentes mises en scène de La Cerisaie
Philo :
Étude des thèmes :
L’illusion
Le temps
HIDA:
Analyse de la scénographie
Histoire-géo :
Étude des thèmes :
La ruralité
L’industrialisation
ATELIER DU REGARD
J’aime, j’aime pas
Objectif : Amener le groupe à forger son jugement par un retour détaillé et collectif sur le
spectacle vu.
Méthode : Il s’agit dans un premier temps de faire un état des lieux de tous les éléments de la
représentation afin de raviver la mémoire de chacun et permettre de faire des liens entre le
jeu et les différents langages de la scène.
Ce travail « d’étiquetage » du réel apportant une clarification et une classification des signes
de la mise en scène qui pourront nourrir et étayer le jugement personnel ; le fameux « j’aime,
j’aime pas ».
On commencera donc par tenter de nommer précisément et concrètement ce qui s’est
passé sous nos yeux et nos oreilles de spectateur, puis on essayera de classer nos
observations en catégories (le texte, le jeu des acteurs, le décor, le costume, la musique,
l’éclairage…) pour parler enfin de ce que tous ces choix ont provoqué en nous.
Préférer, par exemple, dans un premier temps « J’ai entendu un long son aigu » à « j’ai eu
peur », ou « J’ai vu des lumières bleues » à « ça se passerait la nuit », ou encore « à un
moment il dit : « Tout le monde est comme tout le monde, personne n’est comme tout le
monde. » à « j’ai aimé ce texte ».
Le degré d’interprétation des signes par chacun ne doit pas nous empêcher, même si notre
intelligence transforme les signes en sens souvent très vite, de (re)partir volontairement de la
perception des manifestations réelles du plateau de théâtre.
Démarches :
Premièrement, faire la liste aux yeux de tous, de ce que chacun veut et peut se rappeler, de
la représentation.
Deuxièmement, regrouper dans cette liste les choses vues ou entendues qui utilisent le même
langage artistique. Toutes les observations liées à la lumière, par exemple, peuvent être
soulignées d’une même couleur ou réécrites pour être regroupées. On s’apercevra très vite
que ces regroupements sont parfois difficiles à faire.
Troisièmement, s’assurer d’une part qu’on a pas d’observations complémentaires à ajouter
dans une catégories et d’autres part s’il ne manque pas une catégorie entière dans nos
observations. (Nous n’avons rien dit, peut-être, sur les mots ou phrases du texte, sur les actions
des acteurs, les costumes ou les éclairages…).
Quatrièmement, constater si une catégorie l’emporte sur les autres par la quantité
d’observations et se demander si cela a un sens.
Si une catégorie est absente de la représentation est ce que cela signifie également
quelque chose ?
A cette étape de mise à plat collective, chacun arrive à une meilleure compréhension de
ses souvenirs et sensations de la représentation et peut interpréter plus complètement la mise
en signes opérée par la mise en scène.
On est entré alors dans une phase d’analyse plus pointue qui mène au jugement plus
personnel. Pendant ce moment seulement chacun pourra, en s’appuyant sur la valeur qu’il
accorde à chaque catégorie, à son usage, à son absence ou à son imbrication avec les
autres langages, émettre un jugement plus étayé de sa sensation globale à la sortie du
spectacle.
Boîte à outils
l’Artifice
Compagnie
LES ACTIONS CULTURELLES AU THÉÂTRE
Saison
2015-2016
A NOTER / sur ce spectacle / Les Rencontres en bord de scène
 Mardi 2 février à l’issue de la représentation
L'éducation artistique et culturelle : une priorité pour la jeunesse
Les projets mis en œuvre s’élaborent et s’adaptent avec les partenaires selon les objectifs. Nous
travaillons avec les collectivités, établissements scolaires, structures culturelles et socioculturelles,
médiathèques, associations, comités d'entreprise, compagnies de théâtre…
Accompagnement à la venue au théâtre, ateliers de pratique artistique, échanges avec les artistes de
la saison, visites spécifiques des coulisses du théâtre, formations des enseignants, stages et ateliers,
Conseils et outils pour vous accompagner dans la découverte de notre programmation… sont les
nombreuses actions que nous mettons à disposition de nos publics

ACTIONS EN DIRECTION DU TOUT PUBLIC
LES STAGES-ATELIERS
Le Théâtre vous propose des ateliers sur une journée, afin de permettre une immersion rapide, par la
pratique, dans l’univers d’un artiste ou d’une compagnie. Cette saison encore, les artistes qui animeront
les ateliers viennent de la France entière, enrichissant ainsi cet outil pédagogique et artistique par leur
générosité, leur motivation et leur approche singulière.
- Stages à destination des adultes : stage de danse (Cie Pourquoi le chat ? avec Camille Cau,
Cie Vilcanota, Cie Julien Lestel), stage de clown (Cie Galapiat).
- Stages à destination des enfants, stages de théâtre (Cie de la Loue).
LES RENCONTRES APRÈS SPECTACLE (bord de scène)
ACCÉS AUX REPÉTITIONS
Le Théâtre offre la possibilité aux groupes d’organiser une visite gratuite des coulisses du Théâtre et fait
bénéficier au-delà de 10 personnes d’une offre tarifaire préférentielle.
Informations « Tout public » / Déborah Ung-Pak – 04 68 90 90 13 / [email protected]

ACTIONS SCOLAIRES – ÉCOLE DU SPECTATEUR
Le « parcours d'éducation artistique et culturel » de l'élève, instauré par la loi de refondation de l'école
permet chaque jour à plus de jeunes d'accéder à la culture sous toutes ses formes et de développer
une pratique artistique.
Les établissements écoles maternelles et primaires bénéficient
- de nombreuses séances scolaires (avec le soutien du Grand Narbonne).
- du dispositif mis en place en partenariat avec la médiathèque du Grand Narbonne et
l’Inspection Académique de l’Aude avec l’action « Lire, Dire, Ecrire du théâtre ».
- des « Mercredis chorégraphiques » pour 1er dégré (liaison CM2-6ÈME) financé par le Rectorat de
l’Académie de Montpellier.
- du dispositif « Écoles au cinéma » (avec le soutien des Mairies des établissements participants à
ce dispositif).
Les établissements collèges bénéficient
- d’un parcours culturel et artistique de l’élève décomposé en deux actes : Acte I « Collège au
Théâtre » pour les classes de 5ème (financé par le Conseil Départemental) et Acte II « Spectacle et
Histoire des Arts » pour les élèves de 3ème.
- des « Mercredis chorégraphiques » (financés par le Rectorat de l’Académie de Montpellier).
- de nombreuses séances scolaires proposées pour les classes de 6ème et 4ème et les spectacles
programmés en soirée.
- du dispositif « Collèges au cinéma » (avec le soutien du Conseil Départemental).
Les établissements lycées bénéficient
- d’un partenariat spécifique pour les lycées ayant des options artistiques (théâtre, danse, cinéma)
proposés pour la saison 2015-2016 à deux établissements audois : interventions artistiques, stages,
masterclass, présentation travaux d’élèves…
- des « Mercredis chorégraphiques » financé par le Rectorat de l’Académie de Montpellier.
- du dispositif « Lycées au cinéma » (avec le soutien de la Région).
Deux enseignantes sont missionnées par l’Éducation Nationale pour créer le lien entre les
établissements scolaires et Le Théâtre Scène nationale de Narbonne. Sarah Beyly (Service
Éducatif Théâtre) et Caroline Penneron (Service Éducatif Danse) se rendent disponibles pour
aider
les
équipes
pédagogiques
dans
l’élaboration
des
projets
culturels.
[email protected]
Des "rÈfÈrents culture" sont Ègalement nommÈs dans chaque Ètablissement afin de coordonner la
vie culturelle de l'Ètablissement et faciliter l'Èmergence de projets culturels.
Le Théâtre offre la possibilité aux groupes scolaires d’organiser une visite gratuite des coulisses du
Théâtre.
Informations « Public scolaire » / Audrey Tallieu (absente jusqu’en avril 2016) – [email protected] / Juliette Kerjean - 04 68 90 90 05 – [email protected]
AVANT LE SPECTACLE
1. Le petit lexique théâtral
Pour que les mots du théâtre et du spectacle ne soient plus un secret !
Les mots du spectacle
-
La création : Se dit d’une œuvre qui n’a pas encore été jouée et qui vient tout
juste d’être inventée par le metteur en scène ou le chorégraphe.
-
Le filage : répétition dans les conditions de la représentation.
-
La première : on appelle « première », la toute première représentation d’un
spectacle.
-
Le répertoire : ensemble de pièces de danse, de théâtre ou de musique qu’une
compagnie est en mesure de jouer.
Les mots des métiers
-
L’artiste : on appelle artiste les comédiens, danseurs, musiciens. Tous ceux qui
nous font vivre une émotion sur scène.
-
Le chorégraphe : en danse, personne qui invente des danses ou recrée des
pièces du répertoire.
-
Le scénographe : c’est une personne qui invente et imagine tous les décors et
lieux d’un spectacle.
-
Le metteur en scène : au théâtre, nom donné à la personne qui dirige les
comédiens et les prépare à jouer une pièce.
Les mots de la scène
-
-
Le plateau : c’est le terme technique qui désigne la scène.
-
Côté cour : le côté cour est le côté droit du plateau pour le spectateur.
-
Côté jardin : le côté jardin est le côté gauche du plateau pour le spectateur.
-
Le lointain : c’est la partie la plus éloignée du plateau pour le spectateur.
-
Le bord de scène : c’est la partie la plus proche du plateau pour le spectateur.
Les coulisses : parties du théâtre se trouvant de part et d’autre et derrière le
décor planté. Les artistes s’y cachent avant d’entrer en scène.
2. Les coulisses du théâtre
Se repérer sur un plateau
Comment nomme t-on les éléments scéniques suivants ?
1) CÔTÉ DROIT POUR LE SPECTATEUR
2) CÔTÉ GAUCHE POUR LE SPECTATEUR
3) ENDROIT Où LES COMEDIENS JOUENT LEURS PIÈCES
4) PARTIE LA PLUS ÉLOIGNÉE DU PLATEAU
5) PARTIE LA PLUS PROCHE DU PLATEAU
Réponses : 1) Cours, 2) Jardin, 3) Plateau, 4) Avant-scène, 5) Lointain
3. Autour de l’affiche du spectacle
Activité à proposer aux élèves avant la sensibilisation au spectacle
1. Laisser les élèves face à l’affiche
 Trouver 5 mots à l’oral, individuellement, qui vous viennent à l’esprit
 Mise en commun
2. Imaginer ce que raconte le spectacle
 À l’oral imaginer quelques exemples et émettre des hypothèses sur le
contenu du spectacle.
 Justifier : quels éléments constitutifs de l’affiche a permis à l’élève de
construire du sens.
 Débat : confronter son interprétation, prendre conscience de la
polysémie de l’affiche
3. Après le spectacle
 Relecture de l’affiche : comment la comprenez- vous ?
 Construire une nouvelle affiche.
Des annexes complémentaires
(Histoire de la danse, histoire de la marionnette...)
vous sont envoyées en complément des ces dossiers.
Elles sont aussi à télécharger sur le site du Théâtre ainsi que
les dossiers d’accompagnement aux spectacles
et des outils complémentaires (La visite du Théâtre,
Abécédaire du Jeune Spectateur)
www.letheatre-narbonne.com
CONTACTS JEUNE PUBLIC
Développement des publics : 04 68 90 90 05
Juliette Kerjean
[email protected]
2, av. Maître Hubert Mouly – 11100 Narbonne
tél : 04 68 90 90 00 / fax : 04 68 90 90 09
mail : [email protected]
site : www.letheatre-narbonne.com
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