joyeux hanouka 5776

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N° 24 - KISLEV 5776 – DÉCEMBRE 2015
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REVUE CULTURELLE DES COMMUNAUTÉS JUIVES DU VAL DE MARNE
JOYEUX HANOUKA 5776
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Sommaire
Édito
u,HST
De la nécessité de la révolte !
Le premier livre des Maccabées* relate une révolte contre les opposants à la tradition.
On peut se demander légitimement, qui ils étaient et quelles étaient leurs aspirations.
Mattathias est un dirigeant politico-religieux juif du IIe siècle, avant l’ère courante.
Il est le fondateur de la dynastie des Hasmonéens. Le texte des Maccabées oppose
constamment ceux qui font preuve de zèle pour la Loi, la Torah, et les Hellénistes qui
ne sont pas hostiles à la Loi, mais en proposent une interprétation moderne. Le roi
d’alors, Antiochos IV en déduisit une mesure politique radicale et désastreuse, mais
logique : si les Juifs se disputent au sujet de la Loi, supprimons la Loi ! D’ailleurs, il est
habituel qu’un peuple révolté perde le privilège de s’administrer selon ses propres lois.
La mise en perspective du passé permet d’appréhender les conditions de la modernité,
pour les Juifs traversant leur histoire, que ce soit en Israël ou en diaspora. L’affirmation
d’une tradition forte, non diluée d’aspirations empruntées aux courants symbolisant
une évolution, entraine la révolte nécessaire, comme celle que livrent alors les
Maccabées, à l’encontre des souverains séleucides, ou celle menée contre leur propre
camp, à propos du choix de la prêtrise. Appartenir à une nation implique nécessairement
fidélité sans réserve, mais ne contraint pas aux mimétismes des pratiques séculaires, du
lieu de nos pérégrinations successives.
La façon dont nous nous envisageons « juifs » provoque des répercussions sur l’attitude
que les autres, non-juifs ont envers nous.
À l’automne -168, Antiochos IV promulgue un édit pour abolir la Torah. C’est ce que
l’on nomme abusivement l’édit de persécution, qui aboutit de fait à l’interdiction
du judaïsme. Les Juifs sont sommés d’abandonner les pratiques essentielles de leur
religion : le sacrifice juif est interdit, les fêtes et la circoncision sont mises hors-la-loi,
avec peine de mort pour ceux qui continuent à observer le Chabbat.[
Cette perception qu’ont les autres de la pratique juive, contraire à l’idée de division,
doit permettre de développer et faire connaitre notre identité, comme témoignage
de nos valeurs. Quelle lecture proposer à un non-juif (s’approchant du judaïsme), sans
qu’au préalable nous n’ayons convenu la règle de nos aspirations profondes ? Hillel
l’ancien résumant cette tradition l’exprime en substance à un homme lui posant la
question sur les fondamentaux de la loi juive : « aime ton prochain comme toi-même »
et « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’il te fasse » fut sa réponse.
Là où Antiochos IV commettait une magistrale erreur politique, c’est qu’il n’avait pas
compris qu’abolir la Torah ne revenait pas seulement à priver les Juifs de leurs lois
civiles, mais conduisait à l’abolition du judaïsme. Nombre de Juifs pieux préférèrent le
martyre, d’où les récits édifiants de Maccabées, alors que d’autres fuirent dans le désert.
A l’égal des judéens se sentant menacés, le peuple juif se place toujours dans
l’alternative de la faisabilité de la transmission de la Torah. Et en cas de danger, non
seulement sur sa propre existence mais sur son engagement pris au mont Sinaï, il
a pour obligation de se soucier de l’avenir de ses enfants. Ce message était celui de
Mattathias à ses fils et celui que l’on délivre de génération en génération. A La lueur des
bougies que nous allumons chaque année durant huit jours** au cœur de la période
hivernale, nous faisons savoir aux nations que ces petites flammes, non seulement
embellissent le peuple juif, mais éclairent le monde.
Joëlle BOKOBZA
* Le livre I couvre une période s’étendant du déclenchement de la révolte des Maccabées, à l’accession au pouvoir
de Jean Hyrcan. Ce récit constitue une épopée dynastique à la gloire des Hasmonéens. Il s’agit d’une traduction
grecque d’un livre en hébreu. Le livre II se veut un abrégé d’une chronique de Jason de Cyrène. Il s’étend de la
grande prêtrise d’Onias III à la victoire de Judas Macchabée contre Nicanor. Il donne une large part au miraculeux
et aux considérations théologiques.
De l'obscurité jaillit la lumière
p. 4
Le miracle de Hanouka
p. 5
L'intifada des couteaux
p. 6
L'immobilier en Israël
p. 8
Alyah, le livre d’Eliette Abecassis
p. 12
Tsdédaka par Gabriel Vadnai
p. 14
Le juste équilibre
p. 15
Les intellectuels juifs
p. 16
Hommages
p. 17 et 18
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** Date hébraïque qui correspond cette année au soir du dimanche 6 décembre 2015.
Eden 94 est une publication bimestrielle
éditée par l’Association culturelle Eden 94.
Directrice de la publication : Joëlle BOKOBZA
Rédacteurs : Paul BENKIMOUN, Caroline BENSOUSSAN,
Chmouel BOKOBZA, Annie-Rose COHEN, Gérard GARCON,
Bernard-Henri LEVY, Sacha MARCIANO, Ilanit SAGAND-NAHUM,
Rebecca SAMAMA, Sandrine SZWARC, Gabriel VADNAI.
Directeur de la publicité et de la communication : Armand BOKOBZA.
Conseillère particulière : Ninon LANQUAR.
Conseillères auprès de la rédaction : Noémie MARCIANO
et Claire DRIGUES.
Imprimerie et conception : Griffe Industries
La page de couverture a été réalisée par
Jacques Afriat, Artiste-Peintre.
Les économistes les plus prestigieux vous diront que pour se
développer, une entreprise doit investir dans
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n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 3
DE L’OBSCURITÉ JAILLIT LA LUMIÈRE
Par Chmouel BOKOBZA
L
e peuple juif vit depuis quelques mois des moments
difficiles. L’heure de la peur, de l’inquiétude, fait
surface. Enfin, est-ce aussi inhabituel ?
Malgré les persécutions et les mises à l’écart,
ce peuple continue à grandir, à se renforcer dans ses
convictions.
La question qui ne cesse de se faire entendre par de
nombreux ennemis retentit de toute part, mais comment
ce peuple existe-t-il toujours ? D’où ce peuple tire-t-il sa
force, pour faire face à l’oppression qu’il subit ?
Cela peut s’expliquer précisément par sa foi inébranlable,
pure et simple, en son puissant Créateur. Plus le peuple juif
est oppressé, plus il renforce sa confiance et se rapproche
de ses racines.
C’est le message que nous tirons de ce mois de Kislev,
au cours duquel nous célébrons la fête de Hanouka, qui
marque la victoire des Maccabim sur le peuple grec.
La lumière qui éclairait le temple venait précisément d’une
petite fiole d’huile. Retrouvée au sein de débris du Temple,
sous l’autel des offrandes, celle-ci était encore scellée, alors
que toutes les autres avaient été souillées. Cependant, elle
gardait toute son intégrité. Son état apte à éclairer le temple
permit aux Juifs de retrouver une source de lumière. Elle fut
une source de lumière dans l’obscurité pesante.
On voit à travers cette fiole, comme une source d’espoir,
une source de renouveau, qui alimente la confiance des
Juifs en D.ieu, alors occultée par l’Hellénisme.
Le miracle ne s’arrête pas là. Bien des siècles plus tard,
l’Admour Hazaken, connu sous le nom de Rabbi Chnéor
À la mémoire
de Chalom Charles ATTIAS (zal)
Zalman, vainquit ses opposants.
L’Admour Hazaken fut libéré de prison le 19 Kislev 1798,
lavé de toutes les accusations dont il avait fait l’objet, des
prisons tsaristes.
Son prénom « Chnéor » - deux lumières - inspire l’éclat, le
rayonnement. Durant toute sa vie, comme le témoignent ses
écrits, il ne se préoccupa que de la vérité. Sa détermination
à la recherche du Divin, le lien fondamental qui unit le Juif
à « Celui qui le fait être », fut la pièce maitresse de toute
son œuvre.
Cette libération ne représente pas seulement un fait
physique, mais il faut bien y voir une libération plus
intérieure qui nous touche au plus profond de nousmêmes.
C’est ainsi que les secrets de la Torah deviennent plus
parlant. La dimension profonde, je dirais, même cachée,
celle qui n’était réservée qu’à une élite intellectuelle, se
trouve être diffusée, à la portée de tous.
C’est ainsi que le Tanya (son œuvre maîtresse) place
l’Homme dans l’unité absolue avec son Créateur.
De simples corps humains que nous soyons, le Tanya
montre, qu’au-delà de la matière qui nous constitue,
l’homme juif possède une composante spirituelle, divine.
C’est cette âme divine qui le lie à D.ieu, lui permet de
l’aimer et de le craindre.
Le Juif devient alors « Sujet du Divin » ; sujet disposé à
élucider le paradoxe même de la création, où tout son être
tire son existence, d’une force créative providentielle et
suprême.
Toute l’équipe du journal EDEN 94 vous souhaite un joyeux hanouka 5776.
Notre revue n’étant pas subventionnée, elle a pu être éditée grâce au précieux concours
de nos amis annonceurs publicitaires que nous remercions de tout cœur.
Vous pouvez soutenir l’association EDEN 94 et vous abonner pour la modique somme de 50 € par an,
en téléphonant et en communiquant vos coordonnées à Armand au 06 18 31 17 27.
Avec tous nos remerciements aux rédactrices et rédacteurs du journal,
à notre dévouée conseillère et correctrice Ninon Lanquar, à notre talentueux maquettiste Frédéric
et à notre cher ami Jacques Afriat qui a réalisé la première page de couverture.
page 4 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
LE MIRACLE DE HANOUKA
À la mémoire
de Muguette Taïta SALA (zal)
Par Sacha MARCIANO, 11 ans
O
Le miracle fut que cette fiole dura huit jours.
On se pose la question : « D’où venait cette fiole ?»
Dans le chapitre de la lecture de la Torah, Paracha de
Toldoth, Yaacov achète le droit d’ainesse à son frère
Essaü et se fait bénir par son père Isaac. Essaü est fou
de rage et de colère quand il entend que son frère
a reçu à sa place la bénédiction de son père. Rivka, la
mère de Yaacov et d’Essaü, proposa à son fils Yaacov
d’aller chez son frère Lavan, le temps qu’Essav se calme.
Yaacov part pour Haran. C’est dans la Paracha Vayetsé
que l’on apprend que Yaacov s’arrêta à Louz pour passer
la nuit. Il prit une pierre, la mit sous sa tête et se coucha.
Il rêva d’une échelle dressée sur la terre, son sommet
atteignant le ciel, des anges (malahims) montèrent et
descendirent sur cette échelle.
Il vit au sommet D.ieu qui lui
disait que cette terre serait
destinée à sa postérité. Quand
il se réveilla, il affirma que D.ieu
DE VOTRE
E NO
NOUVELLE AGENCE
était présent en cet endroit
et que ce lieu serait plus tard
la maison de l’Éternel. On
dit qu’il prit la pierre avec
laquelle il avait dormi, l’érigea
en monument et répandit
de l’huile à son faîte (comme
les rois d’Israël). Il appela cet
endroit Bethel (Louz).
■ 4 000 ag
agences
genc dans le monde
D’où provenait cette huile ?
Car on dit qu’il partit
■ 1 200 a
agences
genc en europe
seulement avec un bâton.
■ 400 age
agences
ence en France
En fait, Rivka sa mère avait versé
de l’huile dans le bâton (en sa
... et maintenant à
cavité), car elle savait que son
frère Lavan allait lui prendre
ses biens. Elle lui mit de l’huile
afin qu’il puisse s’éclairer la nuit
pour étudier la Torah parce que
durant la journée, il surveillait
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les moutons et réalisait des
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Yaacov l’avait laissée. On voit
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que Yaacov allait combattre un
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Israël. Il revient à l’endroit où il
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avait dormi, car là-bas, Yaacov
avait oublié une fiole trouvée
sur place. Le tampon du Cohen
Gadol provenait de Yaacov,
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Rachi expliquant que c’était un
Cohen.
n raconte qu’à
Hanouka, il y
eut un miracle
(ness) dans le
Temple de Jérusalem
(Beth
Hamikdach),
qui avait été souillé
par Antiochus et les
Grecs. Les Maccabis
avaient trouvé une
seule fiole d’huile avec le tampon du Cohen Gadol,
dans le Beth Hamikdach, qui devait servir à allumer
le chandelier (la ménorah) pendant un seul jour.
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n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 5
L’INTIFADA DES COUTEAUX
Par Bernard-Henri LÉVY
I
l est inacceptable de renvoyer dos à dos les
kamikazes et leurs victimes, et de laisser croire que
cette nouvelle flambée de violence est spontanée.
Inaudible, de plus en plus inaudible, la formule
« loups solitaires » au sujet de ces poignées, peut-être
demain de ces dizaines et, après-demain, de ces centaines,
d’assassins de juifs « likés » par des milliers d’« amis », suivis
par des dizaines de milliers de « twittos » et connectés à une
constellation de sites (l’« Al-Aqsa Media Center », la page
« La troisième intifada de Jérusalem »…) qui, pour partie au
moins, orchestrent le ballet sanglant. Inaudible, de plus
en plus inaudible, le refrain sur la « jeunesse palestinienne
échappant à tout contrôle » quand on a vu la série de
prêches, opportunément mis en ligne par le Memri, où
des prédicateurs de Gaza, poignard à la main, face à la
caméra, appellent à descendre dans la rue pour supplicier
le maximum de juifs, faire couler le maximum de sang ; ou
quand on se souvient de Mahmoud Abbas lui-même, il y
a quelques semaines, au début de la séquence tragique,
trouvant d’abord « héroïque » l’assassinat des époux
Henkin en présence de leurs enfants, puis s’indignant de
voir des juifs « souiller » de leurs « pieds sales » l’esplanade
des Mosquées et, dans la même déclaration, décrétant
« pure », à l’inverse, « chaque goutte de sang » de « chaque
chahid » tombé pour Jérusalem.
Insupportable et surtout, irrecevable, le couplet connexe
sur la « désespérance politique et sociale » expliquant, ou
excusant, ces actes criminels quand tout ce que l’on sait
des nouveaux terroristes, de leurs mobiles et, souvent, de la
fierté des proches transmuant, après leur mort, le crime en
martyre et l’infamie en sacrifice est beaucoup plus proche,
hélas, du portrait-robot du djihadiste parti se sacrifier, hier
au Cachemire, aujourd’hui en Syrie ou en Irak. Pas sûr, du
coup, que soit toujours approprié le mot d’« intifada » pour
désigner ce qui ressemble davantage à un énième épisode
de ce djihad mondial dont Israël est une des scènes, mais
une des scènes seulement.
La cause palestinienne n’a rien à gagner à cette montée
aux extrêmes
Pas sûr que les doctes analyses sur l’occupation, la
colonisation, l’intransigeance netanyahesque expliquent
encore grand-chose d’une vague de violences qui compte
au nombre de ses cibles prioritaires les juifs à papillotes ;
donc les juifs les plus visiblement et ostensiblement juifs ;
donc ceux que leurs assassins doivent tenir, j’imagine, pour
l’image même du juif et qui, soit dit en passant, se tiennent
parfois eux-mêmes à grande distance de l’État d’Israël,
quand ce n’est pas en sécession ouverte avec lui.
Pas sûr, d’ailleurs, que la question même de l’État, celle des
deux États et, donc, du partage négocié de la terre qui est,
pour les modérés des deux bords, la seule question qui
page 6 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
vaille, ait quoi que ce soit à voir avec cet embrasement où le
politique cède la place au fanatisme, voire au complotisme,
et où on décide de poignarder un passant, n’importe quel
passant, à l’aveugle, du fait d’une vague rumeur rapportant
que l’on aurait ourdi le plan secret d’interdire à tout jamais
l’accès au troisième lieu saint de l’islam. Pas sûr, en d’autres
termes, que la cause palestinienne gagne quelque chose à
cette montée aux extrêmes – et sûr, absolument sûr, qu’elle
a tout à y perdre ; que ce sont les esprits raisonnables qui,
en son sein, achèveront d’être laminés par ce déferlement ;
et que ce sont les derniers partisans du compromis qui,
avec ce qui reste du camp de la paix en Israël, paieront
au prix fort les imprécations irresponsables des imams de
Rafah et Khan Younès.
Irrecevable encore, la formule « cycle de violences », ou
« spirale des représailles », qui, en renvoyant dos à dos les
kamikazes et leurs victimes, entretient la confusion et vaut
incitation à recommencer.
Insupportable, pour la même raison, la rhétorique
de l’« appel à la retenue », ou de l’invitation à ne pas
« enflammer la rue », qui renverse, elle aussi, l’ordre des
causes et fait comme si le militaire ou le civil en situation
de légitime défense avaient les mêmes torts que celui qui
a pris le parti de mourir après avoir semé la plus grande
terreur autour de lui.
Étranges indignations embarrassées
Étranges, oui, ces indignations embarrassées et dont on ne
peut s’empêcher de penser qu’elles seraient probablement
plus fermes si c’était dans les rues de Washington, de Paris
ou de Londres que l’on se mettait à occire le premier venu
ou à lancer des voitures béliers sur les arrêts de bus.
Plus qu’étrange, troublante, la différence de ton entre ces
réactions et l’émotion mondiale, la solidarité internationale
sans faille ni nuance, suscitées, le 22 mai 2013, par la mort
d’un militaire, en pleine rue, à Londres, assassiné à l’arme
blanche et selon un scénario pas très différent de celui qui
a cours, aujourd’hui, à Jérusalem et Tel-Aviv.
Insupportable encore que la plupart des grands médias ne
portent pas aux familles israéliennes endeuillées le dixième
de l’intérêt qu’ils portent aux familles des Palestiniens.
Et insupportable enfin, la petite mythologie en train de se
constituer autour de cette histoire de poignards : l’arme du
pauvre, seulement ? Celle dont on se sert parce qu’elle est
là, sous la main, et qu’il n’en est point d’autre ? Quand je vois
ces lames, je pense à la lame de la mise à mort de Daniel
Pearl ; je pense à celle des décapitations d’Hervé Gourdel,
James Foley ou David Haines – je pense que les vidéos de
Daesh ont, décidément, fait école et que l’on se trouve là
au seuil d’une barbarie qu’il faut inconditionnellement
dénoncer si l’on ne veut pas qu’elle exporte partout, je dis
bien partout, ses procédures.
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ACQUISITION D’UN BIEN IMMOBILIER EN ISRAËL
L
es démarches légales à accomplir avant la
signature définitive
Tout d’abord l’acheteur par l’intermédiaire de son
avocat devra s’assurer que le vendeur fournisse
un extrait de propriété délivré en principe par le Tabo (équivalent du cadastre en France) ou tout document
prouvant que le vendeur est bien propriétaire du bien
concerné, comme un extrait de propriété auprès de
l’administration des domaines si tel est le cas.
En effet, tout bien immobilier
doit être enregistré en
Israël soit auprès du fichier
immobilier du cadastre soit
auprès de l’administration
des domaines soit encore
dans les bureaux des sociétés
de logement selon le type
d’appartement.
La
délivrance
de
ces
documents permettra à
l’avocat de procéder aux
vérifications
nécessaires
dans l’intérêt de son client
acheteur.
L’acheteur devra en effet
obtenir des informations capitales sur le bien comme
savoir si le bien est grevé d’une hypothèque, s’il est
vendu libre ou occupé, s’il existe un règlement de
copropriété (vérifier quelles sont les parties communes
et les parties privatives de l’appartement : toit, jardin,
cave, terrasse…).
Il devra aussi vérifier l’identité des contractants par
exemple s’il s’agit de personnes physiques : savoir si la
vente a lieu directement par son propriétaire ou par ses
ayants droits dans le cadre d’une succession, connaître
leur nationalité… et s’il s’agit de personnes morales
comme un constructeur : s’assurer de leur solvabilité et
de leur inscription régulière au registre des sociétés par
exemple.
Le prix du bien immobilier et les frais inhérents à
l’acquisition
Le prix d’achat du bien immobilier est négocié
directement entre l’acheteur et le vendeur en cas
d’achat auprès d’un promoteur immobilier ou bien il est
négocié par l’intermédiaire d’un agent immobilier dans
les autres cas.
Il faut savoir qu’en général un achat sur plan auprès d’un
promoteur permet une diminution du prix de l’ordre
d’environ 20 % par rapport au prix du marché israélien
à condition que la construction du programme n’ait pas
encore démarré.
L’avocat de l’acheteur devra également négocier
certains éléments déterminants comme par exemple
les sommes qui seront conservées sur un compte
séquestre jusqu’à ce que le vendeur ait acquitté les
impôts et taxes le concernant, ou bien l’échelonnement
page 8 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
Par Maître Ilanit SAGAND-NAHUM*
des paiements ou encore des pénalités de retard en cas
de violation du contrat…
Outre le prix du bien en principal à savoir le prix de
vente annoncé, il ne faut pas omettre l’ensemble des
frais accessoires qui viennent augmenter le coût total
de votre future acquisition, à savoir :
– Les frais d’agence si un agent immobilier a été
l’intermédiaire dans la vente : ils sont de l’ordre de 2 %
H.T. du montant de la vente, leur commission étant
exigible au jour de la signature
du contrat ;
– Les honoraires de votre
avocat : ils sont de l’ordre de
1 % à 2 % H.T. selon l’avocat
et selon la difficulté de
l’opération ;
– Les honoraires de l’avocat
du promoteur en cas d’achat
direct à un promoteur : ils
sont à la charge de l’acheteur
et représentent soit un forfait
de 5000 Shekels soit 0,5 % H.T.
du montant de l’acquisition,
étant précisé que le plus
faible montant des deux sera
appliqué selon la nouvelle loi du 10 janvier 2015 qui est
venue réformer le montant des honoraires de l’avocat
du promoteur.
De façon facultative pourront s’ajouter à cela :
– Les frais bancaires en cas de crédit immobilier : ils
varient entre 0,25 % et 0, 6 % du montant total de
l’emprunt ;
– Les frais du conseiller en prêt hypothécaire : il vous
proposera les meilleurs taux d’emprunt disponibles sur
le marché et sa commission varie de 1 à 1,5 % H.T. du
montant emprunté ;
– Les frais d’expert en évaluation immobilière : il vérifiera
l’aspect technique du bien mais aussi si les plans
d’urbanisme ont été respectés, les permis de construire
déposés… Le montant de ses frais correspond à un
forfait qui oscille entre 500 Shekels et 1500 Shekels
selon le bien.
Enfin, de façon générale, il ne faudra pas oublier les frais
supplémentaires lors de votre emménagement : les
frais d’acquisition et d’installation de l’air conditionné
qui ne sont généralement pas compris dans le tarif des
appartements neufs mais aussi les frais d’installation
des compteurs de gaz, eau et électricité.
Dans un prochain article, nous traiterons du mode de
financement du bien immobilier notamment du recours
à un prêt immobilier et des différentes taxes à payer lors
de l’acquisition d’un bien immobilier.
*Avocat au Barreau de Paris et au Barreau d’Israël Directrice de la communication de l’AFJAH,
Association francophone des Juristes et Avocats Hébraïsants.
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GÉRARD GARCON : « ÊTRE
CONFRONTÉ À LA RÉALITÉ SOCIALE »
Président de l’Appel National pour la Tsédaka
M
on métier de médecin généraliste me conduit
naturellement à m’intéresser aux autres.
Ce choix de profession n’est pas aléatoire,
l’empathie est une des priorités de ma vie
d’adulte. J’ai aussi, dès mon adolescence, fait le choix de
m’impliquer au travers des mouvements de jeunesse, des
organisations étudiantes, puis de l’AUJF, afin de contribuer
à l’amélioration de la vie des plus défavorisés.
Être confronté à la réalité sociale dans la communauté
juive de France a été un véritable choc. Je ne savais pas
que beaucoup d’enfants juifs étaient placés par décision
judiciaire dans des foyers d’accueil, qu’autant de personnes
âgées étaient démunies et très isolées. J’ignorais à quel
point, faute de moyens, les personnes handicapées avaient
d’énormes difficultés à bien vivre leur judaïsme. La réalité,
quand on ne la voit pas n’existe pas…
Je voudrais faire prendre conscience, au plus grand nombre,
de toute cette misère et qu’ensemble, nous trouvions des
solutions pour l’améliorer. C’est le challenge que je me
suis fixé, en acceptant la présidence de la campagne de la
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ALYAH : LE LIVRE PERTURBANT D’ELIETTE ABECASSIS
E
n ces temps difficiles, le
dernier livre d’Eliette
Abecassis
sonne
sinistrement juste.
Plus qu’un roman, une
réflexion sur la situation des
juifs parisiens. Quel avenir
y a t il en France ? Comment
choisir entre ce pays qu’on
aime tant, mais qui ne nous
garantit plus la même sécurité
qu’avant, et Israël qui nous
accueille à bras ouverts ?
Dans Alyah, Eliette Abecassis se met dans la peau
d’Esther Vidal, jeune quadra divorcée et mère de deux
enfants.
A elle seule, elle représente toutes les réflexions
et pensées qui nous travaillent, nous juifs français,
d’origines sépharades et ashkénazes, amoureux de
notre belle capitale.
Après les horreurs survenues en janvier dernier et les
attentats lourdement meurtriers du 13 novembre 2015,
le peuple français craint plus que jamais pour sa sécurité.
Les juifs, particulièrement visés sont de plus en plus
nombreux à quitter le pays pour faire leur Alyah.
Un choix parfois difficile qui nécessite réflexions.
Grâce à son livre, Eliette Abecassis pose beaucoup de
questions et relate ces situations que nous avons tous
connues un jour.
Esther Vidal incarne les juifs parisiens d’aujourd’hui, qui
cogitent sans cesse sur la situation en France, qui sont en
colère, qui ont envie de crier, de sortir hurler dans la rue,
mais qui craignent en même temps pour leur sécurité,
qui souffrent d’un profond sentiment d’injustice d’être
une fois de plus la cible de violences, d’insultes et
d’amalgames insupportables et qui finissent par devenir
complètement paranoïaques.
Lors d’un diner chez un ami d’ami, Esther Vidal se
retrouve face à un homme qui avoue sans la moindre
gêne, adhérer aux idées du Front National. « J’ai diné
avec Jean-Marie Le Pen et je peux vous dire que c’est un
homme charmant ». Est-ce une provocation, un simple
avis divergent, faut-il répondre, s’énerver, s’enfuir…?
Quand Eliette Abecassis parle de judaïsme, elle le relie
toujours à la culture française. De la beauté de Paris,
du talent des écrivains et poètes français, de l’Histoire
très riche de ce pays auquel nous sommes, malgré nous,
attachés mais qui nous pousse chaque jour un peu plus
en dehors de ses frontières.
Elle parle aussi d’amour et de cette barrière, même
infime, qu’il y aura toujours entre une juive et un non
juif qui tombent amoureux.
Et bien-sûr de maternité, des doutes et des peurs que
l’on a pour ses enfants, pour leur éducation, pour leur
page 12 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
Par Caroline BENSOUSSAN
avenir dans un pays où la haine des juifs ne fait que
croître.
A travers le regard d’Esther Vidal, l’écrivain dénonce la
désinformation des médias français. Ces journalistes
qui rabâchent sans cesse les mêmes discours, sans se
rendre compte que leurs informations sont erronées,
mal interprétées, voire totalement fausses et réveillent
chaque jour un peu plus l’antisémitisme en France.
Elle dénonce cet antisionisme devenu de
l’antisémitisme violent.
Elle dénonce ces non-juifs qui se sentent totalement
en dehors de ces « histoires de religions qui ne servent
à rien, de toute façon on va tous mourir un jour alors
qu’on soit juif, chrétien ou musulman… ».
Alors faut-il partir ? Faut-il faire son Alyah ? Peut-être.
Voilà cet écrivain répond en nous livrant une réflexion
poignante, qui fait mal au cœur, car elle nous montre
une réalité que l’on tente de ne pas voir ou de relativiser.
Sans tomber dans le pessimisme, Eliette Abecassis nous
rappelle tout au long de son livre, ce que les écrivains et
penseurs ont écrit à propos du judaïsme. « Je suis juif
parce qu’en tout temps où crie une désespérance, le
juif espère », écrivait Edmond Fleg.
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TsÉdaka : aumône personnelle ou action concertée ?
Par Gabriel VADNAI*
commune et efficace. Elle répond aux exigences de la
‘halakha (la loi juive) de nourrir, de loger, de vêtir et de
soigner les plus pauvres. Elle sert d’intermédiaire entre
les nécessiteux et les donateurs, préservant la dignité
des premiers et garantissant aux seconds une gestion
rigoureuse, une action sociale conforme aux besoins.
Ce que le donateur ne peut faire seul, la Fondation CASIPCOJASOR le réalise au profit de plus de 20 000 personnes
en difficulté de notre communauté. Peut-on aider une
famille avec un don de 200 € ou même de 500 € ? Non,
mais grâce au budget de 3,5 millions d’euros, produit de
la générosité des donateurs, le CASIP-COJASOR met en
place des milliers de repas, des locations de logements,
des inscriptions à une « mutuelle santé » de groupe, des
activités pour les jeunes, pour les handicapés, pour les
seniors. Ce sont 15 établissements d’accueil pour les
personnes âgées, pour les personnes en situation de
handicap, pour les enfants qui ont été créés.
Nous devons prendre conscience que nous pouvons
agir, efficacement, en unissant nos efforts et nos
moyens dans une institution solide et reconnue comme
la Fondation CASIP-COJASOR.
* Gabriel VADNAI, délégué général aux dons et aux legs
de la Fondation CASIP-COJASOR
8 rue de Pali Kao 75020 Paris
Tél. 01 44 62 13 13 – www.casip.fr
Expertise comptable
CONTRAT D’APPRENTISSAGE
Le Lycée ORT Daniel Mayer (Montreuil)
recherche pour un cabinet d’expertise comptable
parisien un(une) collaborateur(trice), en contrat
d’apprentissage (DSCG).
URGENT
C
ertains ne voient
dans la Tsedaka qu’un
geste personnel de
charité à l’égard d’un
pauvre de passage. Il est vrai
qu’il nous est enjoint de ne
pas refuser une aide à celui
qui tend la main, bien que,
précisent nos textes, cette
aide doit être minime dans
la mesure où l’on ne peut
pas toujours vérifier le bienfondé de la sollicitation.
Mais l’étude de nos textes est
à l’opposé de cette forme de charité. Maïmonide rappelle
qu’il y a toujours eu dans les communautés juives
des institutions chargées de la Tsedaka. Pourquoi des
organismes intermédiaires ? La façon la plus appropriée
de faire un don, dit-il, implique que : « le donateur ne
connaisse pas le bénéficiaire et celui-ci ne connaisse
pas le donateur ». Cela afin de préserver la dignité du
demandeur d’une part et, d’autre part, d’insérer le
donateur dans une relation de justice (Tsedek) avec le
pauvre, et non pas de compassion ou de pitié.
En outre, donner une piècette, est-ce utile ? N’est-ce pas
simplement se donner bonne conscience ?
Un verset d’Isaïe (59-17) dit : « D.ieu s’est revêtu de la
Tsedaka comme d’une cotte de maille ». La Tsedaka est
comme une cuirasse. Elle protège les plus pauvres et
les donateurs. Mais de même qu’une seule maille n’a ni
force, ni pouvoir de protection, la Tsedaka d’un seul est
insuffisante. C’est l’ensemble des mailles qui forme un
vêtement résistant et protecteur
Le ‘Hafetz Hayim (1838-1933) disait qu’en participant
à une œuvre commune, en donnant à une institution,
le donateur rend son don efficace. Ce n’est que grâce
à l’ensemble des dons que l’action peut être menée.
Aussi, le mérite de cette action revient dans sa totalité à
chacun des donateurs.
La Fondation CASIP-COJASOR, héritière des caisses
de Tsedaka, est l’illustration même de cette action
Vous êtes titulaire du DCG, du DECF ou d’un Master
ou diplôme conférant le grade de Master,
contactez Madame Partouche
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Annie-Rose COHEN
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page 14 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
LE JUSTE ÉQUILIBRE
V
Par Annie-Rose COHEN*
ous rappelez-vous vos premiers essais à vélo ? Et
votre difficulté à tenir l’équilibre pour éviter de
tomber ? Il ne suffisait pas de s’assoir et de pédaler,
encore fallait-il comprendre un tant soit peu, le
mécanisme de la bicyclette. Pour avancer sans tomber, il
faut tour à tour, exercer une pression sur le pied gauche
et sur le pied droit, ainsi pour le poids du corps que nous
devons porter alternativement, sur la gauche et sur la
droite et ainsi de suite, jusqu’à trouver notre équilibre. A
un moment donné, on finit par oublier l’enchaînement
des gestes et par rouler naturellement et machinalement.
Théoriquement, c’est l’équilibre entre ces forces opposées
qui nous maintient sur la selle. Ne pas prendre de virage
trop rapidement et ne pas appuyer trop fort sur un pied,
ou sur une partie du corps, au risque de perdre l’équilibre.
Je voudrais vous inviter à saisir l’analogie entre l’apprentissage
du vélo et l’apprentissage de la vie ou comment maintenir
notre propre équilibre tout au long de notre existence. Nous
cherchons, durant toute notre vie, à trouver et à garder
le bon équilibre, le juste équilibre pour nous, celui qui
nous fait croire que nous sommes au bon endroit, au
bon moment avec la bonne personne et que nous nous
dirigeons dans la bonne direction.
Parce que trouver le juste équilibre à vélo et dans notre
existence, ça s’apprend et cela demande une attention
particulière, une grande vigilance, même si aujourd’hui
nous ne décomposons plus chaque mouvement à chaque
promenade, jusqu’à identifier notre centre de gravité : le
point central de la plénitude. L’être humain, de sa naissance
à sa mort, tend (du mot tension) en permanence vers
cinq forces, que nous allons appeler ses cinq dimensions.
La dimension physique, la dimension spirituelle, la
dimension affective, intellectuelle et sociale.
Nous sommes tous constitués d’un corps, avec tout le cortège
de ses besoins physiques : nourriture, sommeil, hygiène
etc. Le nourrisson, puis l’enfant et l’adulte développent et
investissent, avec plus ou moins d’énergie et de vitalité,
ces cinq dimensions. Le bébé, d’abord et essentiellement,
manifeste ses besoins corporels, physiologiques (d’où
sa grande dépendance). Très rapidement, il exprime ses
besoins d’amour et d’attention : nourritures toutes aussi
vitales, à une différence près que le bébé ne fait que
recevoir. L’adulte est dans un circuit permanent de prendre
et de donner, uniquement quand il se trouve en position
d’équilibre, c’est-à-dire à un point entre deux forces qui le
tiraillent, parfois, dans deux directions opposées, mais au
centre desquelles il va pouvoir se maintenir sur sa selle.
En équilibre, mais pas à l’arrêt ! Le mouvement doit rester
continu et la tension permanente.
L’être humain est à regarder dans sa globalité et dans sa
singularité, car le centre d’équilibre est spécifique à chacun,
à un moment donné. Il est juste et bon pour moi dans ma
situation. Investir et nourrir sa dimension spirituelle lui
permet aussi de trouver l’équilibre entre sa dimension
physique et sa relation au divin. L’âme fait vivre le corps
et la Torah précise qu’elle est une partie de D… lui-même.
Si elle pouvait s’exprimer avec des mots, elle signifierait
sa préférence pour une vie uniquement céleste. Elle aussi
exerce une tension et une forte attirance, pouvant nous
faire oublier le but de notre vie ici-bas : faire de ce monde
une demeure pour D… Le judaïsme ne prône pas une vie
d’ascète, mais « un esprit sain dans un corps sain ». C’est
dire l’importance que nous devons accorder à une vie
équilibrée. L’esprit sain, c’est la dimension intellectuelle,
de l’exploration à la découverte du monde, en passant par
l’apprentissage de nouveaux concepts et de nouveaux
savoirs. L’être humain nourrit son esprit et alimente son
cerveau. Nous avons besoin d’apprendre, de connaître,
de comprendre, nous-mêmes, la vie et le monde. Ainsi,
chaque jour, notre cerveau se développe, donne un sens
à la vie et le diffuse dans tout le corps, comme une pluie
vivifiante.
Continuons le chemin de la vie tout en regardant le paysage,
toujours curieux de notre environnement et des personnes
qui nous entourent. Profitons de la balade, tout en
nourrissant notre dimension sociale et relationnelle, sans
laquelle l’équilibre resterait bancal. Nous tous, cherchons à
vivre des relations humaines, riches et harmonieuses et ce
à quoi nous consacrons beaucoup de temps et d’énergie.
Nous avons conscience de l’importance de la relation à
l’Autre, dans notre équilibre existentiel. Et peu importe
la cadence avec laquelle nous voyageons, pourvu que ce
déplacement soit agréable, pour tous ! A chacun d’investir
et d’exploiter ses cinq dimensions, avec force et constance.
C’est d’ailleurs souvent au tournant d’une étape de la vie,
ou au carrefour des chemins que se posera la question
du sens et de la cohérence de l’existence. Quand on sent
que quelque chose manque, ou qu’on penche trop fort
dans un domaine au détriment d’un autre, alors tout
notre être bascule, porté par un investissement trop
important, dans une de ces dimensions. Ce tiraillement
et ce questionnement nous prouvent que nous avons
délaissé un des aspects de notre personnalité, d’où la
perte d’équilibre ! C’est précisément là que nous avons
perdu les pédales.
Comment faire alors pour rétablir le juste équilibre?
Nous devons passer en revue les chemins et les traverses
empruntés. Nous avons dû manquer un virage. Il est temps
de prendre le moment de se poser, de méditer, de savoir
où nous en sommes de notre vie. Qu’avons-nous fait ? Estce que nous savons où se trouve notre juste équilibre ?
Notre centre de gravité ?
Et pour cela, il faudra parfois accepter de revenir, un tant
soit peu, en arrière et corriger sa trajectoire.
Donnons un exemple : je décide de procéder à un
rééquilibrage, ce qui peut m’amener à revoir certaines de
mes attitudes, vis-à-vis de mon conjoint ou d’un membre
de ma famille. Je choisis de m’investir dans des activités
ludiques et gratifiantes, ou de m’impliquer dans une action,
en relation avec mes valeurs et mes principes. Ou encore de
ménager un espace/temps, pour m’élever spirituellement
et améliorer ma relation au divin. L’essentiel est de garder
le cap et de ne pas perdre de vue la direction.
Alors, restons bien en phase avec toutes ces dimensions et
soignons le cœur même de notre être avec bonheur. C’est
peut-être cela la « bonne heure » !
Bonne route à tous…
* Conseillère conjugale et familiale
n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 15
VIE ET ÉCLIPSE DES INTELLECTUELS JUIFS EN FRANCE
Par Sandrine SZWARC
L
’ouvrage
« Les
intellectuels
juifs
de 1945 à nos
jours » écrit par
l’historienne
Sandrine
Szwarc définit pour la
première fois le concept
et ouvre des perspectives
inédites. (1)
Après la Shoah, de
nombreux
penseurs
juifs développèrent dans l’Hexagone une expérience
intellectuelle inédite qui fut connue sous le nom
d’École de pensée juive de Paris. Le Colloque des
intellectuels juifs de langue française en
fut le prolongement. De 1957 à 2007,
quarante-et-une rencontres de haut
niveau furent organisées, reposant sur
l’étude des textes de la Tradition juive
et leurs questionnements. En initiant
un mouvement de réconciliation
identitaire et en se rapprochant
des valeurs religieuses, morales et
culturelles du judaïsme, le Colloque des
intellectuels juifs de langue française les
inséra dans une pensée universelle et
permit d’inscrire le judaïsme dans le
grand débat des cultures occidentales.
S’intéresser à cette étape historique,
encore
étonnamment
largement
méconnue, permet de définir le rôle des
intellectuels juifs. Leurs noms résonnent
encore aujourd’hui avec admiration :
Edmond Fleg, André Neher, Vladimir Jankélévitch,
Emmanuel Levinas, Léon Ashkenazi, Raymond Aron,
Albert Memmi, Eliane Amado-Levi Valensi, Jean
Wahl, Jean Halperin, sans oublier de mentionner
Bernard-Henri Levy, Alain Finkielkraut, et tant d’autres,
participèrent à ces rencontres.
page 16 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
L’immigration en Israël de penseurs juifs siégeant au
Comité préparatoire après la guerre des Six-Jours en
1967 ainsi que la crise du modèle intellectuel tel qu’il
s’était mis en place après la Seconde Guerre mondiale
entamèrent le déclin du Colloque des intellectuels
juifs à la fin des années soixante-dix. Avec la fin des
enjeux idéologiques, la notion d’intellectuel français
s’était amoindrie face à des débats secondaires qui
n’avaient plus rien en commun avec les grands projets
de société qui se heurtaient auparavant. Ainsi, la figure
de l’intellectuel, auparavant admirée, s’en est trouvée
affectée et affaiblie.
Avec la tenue du dernier Colloque des intellectuels juifs de
langue française en 2007, s’éteignait une expérience qui
avait permis la naissance d’un nouveau
type d’intellectuel, le penseur juif.
(1) Sandrine Szwarc, Les intellectuels juifs de
1945 à nos jours, Le Bord de l’Eau éditions,
collection «Clair & net» dirigée par Antoine
Spire, 260 pages, 20 euros.
Biographie de l’auteur
Docteur en histoire moderne et
contemporaine, diplômée de la section
des Sciences religieuses de l’Ecole pratique
des Hautes études (EPHE) en Sorbonne,
Sandrine Szwarc enseigne à l’Institut
universitaire d’études juives Elie Wiesel.
Le renouveau de la culture et de la pensée
juives au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale, et notamment les penseurs du
Colloque des intellectuels juifs de langue
française sont au cœur de ses recherches sur lesquelles
elle a publié des articles, donné des conférences, et
proposé des émissions à la radio. Journaliste, chef
de rubrique et membre du comité de rédaction, elle
dirige depuis plusieurs années les pages culturelles de
l’hebdomadaire Actualité Juive.
HOMMAGE À SIMON NAKACHE (ZAL)
C
'est toujours avec
une grande tristesse
et émotion que nous
parlerons de notre
cher père, Monsieur NAKACHE
Simon Moshé, disparu depuis
bientôt 2 ans.
Ses
parents,
Monsieur
Khalfa et Madame Baya
NAKACHE
étaient
un
couple extraordinairement
courageux bon généreux,
toujours dans le souci de tenir
leurs familles dans la plus grande perfection.
Né en 1931 à Constantine, dès son plus jeune âge, il se
sent responsable, et décide de s'occuper humblement de
sa famille. A 15 ans il travaille dans la menuiserie, puis,
dans la confection à la caserne militaire de Constantine.
Quelques années plus tard, étant donné les évènements
d'Algérie qui commencent à sévir sur Constantine, il
prend une sage décision pour protéger sa famille, et
part seul en 1953 à Paris. Il trouve rapidement un emploi,
puis un appartement, le meuble, et y fait venir sa famille
d'Algérie pour s'y installer. En 1955, il se marie avec une
femme d'une gentillesse extrême, Eliane ELBEZ.
Moshé a gardé l'empreinte constantinoise dans tous
les domaines, avec toutes ses traditions, il a su nous les
transmettre, sans oublier, la musique constantinoise qu'il
aimait tant dans laquelle nous avons grandi et qui a bercé
toute notre enfance.
Sans oublier les grandes fêtes, où il tenait à nous réunir,
sa femme ses enfants, petits-enfants, arrières petitsenfants, ses frères, sa soeur, ses neveux et nièces,
ses belles-sœurs, notre tante Lise qui nous a quitté il y a
quelques mois , avec qui nous passions entre autre les
fêtes de pessah où nous attendions avec impatience la
lecture de la Haggadah qu'il nous traduisait en arabe sous
des mélodies typiquement constantinoises lues dans sa
fameuse Haggadah (éditée en Tunisie) qui a parcouru
plusieurs générations, c'était merveilleux.
Depuis les années 70, il fréquentait et était administrateur
de la synagogue « FONDATION FLEISHMAN » rue des
écouffes où il se donnait et s'investissait avec un grand
cœur et où il était apprécié de tous les fidèles.
Durant 35 ans il s'investit également, au sein de la Hebra
Kadicha depuis 1975 où en parallèle, il exerçait son travail
de confectionneur. Tout au long de ces années, il était
apprécié par les Rabbanims, et les familles chez qui il
se rendait. Ces familles endeuillées ne faisaient que des
éloges à son égard : c'était un homme bon, généreux,
serviable, doté d'une gentillesse remarquable, ayant un
visage serein, confiant, et qui apaisait les familles, avec
une prestance majestueuse. Il aimait aider les gens qui
étaient dans le besoin, avec une grande discrétion.
Il nous a quitté durant la semaine de Hannoucca, le
4 décembre 2013, la joie de cette fête, et la tristesse due
à son absence nous envahit. Il nous manque atrocement.
Il reste pour nous un exemple parfait par sa droiture,
son honnêteté, son bon cœur au combien sensible. Que
l'ensemble des actions qu'il a menées toute sa vie soit un
exemple pour les générations futures. Que sa nechama
repose au Gan Eden, que son zehout et la citation de son
nom, soient pour nous tous, des brahot, et protections
D'HAKADOCH BAROUH HOU.
Amen.
LETTRE INTIME À MON PAYS
Par Rebecca SAMAMA
Si je n’avais pas senti ton soleil éclatant
immiscer ses rayons
de force en mes paupières,
pour que chaque matin me ramène à la vie,
…je n’aurais pas compris
Si je n’avais pas été sensible à ta musique
ni souhaité qu’elle rythme
les battements de mon cœur,
…je n’aurais pas compris
Si je n’avais pas goûté aux sonorités
rêches de tes mots,
ni voulu enfiler ces mots-perles précieuses
sur le bijou antique et si jeune à la fois,
de ta langue éternelle qui fait vibrer mon âme
…je n’aurais pas compris
Si je n’avais pas vu les belles «ayallot»,
Bondir sur les flancs des collines dorées de Massada,
Si je n’avais pas un temps, cessé de respirer
devant les «irréelles» palmeraies du Néguev,
…je n’aurais pas compris
Pourtant j’étais rompue à ces émotions fortes,
depuis que… bouleversée,
les pieds joints, debout,
dirigée vers l’Espoir,
tant de larmes d’amour
embrouillaient mon regard,
mais mon cœur et mes lèvres
connaissaient le chemin.
et si je n’avais pas perçu toutes les couleurs,
dont D… a peint son peuple sur une unique toile,
chaque couleur à sa voix,
chacune en son octave
se confondent pourtant
en un merveilleux chant.
…je n’aurais pas compris
sans avoir éprouvé
cette ardente douleur
quand le coeur brisé,
je m éloignais de toi.
Mais j’ai vécu cela, et puis tant d’autres choses
Et ce dont je suis sûre
c’est que tu brilles en moi plus vivant que moi-même,
et qu’après presque une vie passée à me chercher,
c’est toi que j’ai trouvé,
ma vie peut commencer…
Merci à Monsieur Edmond Fleg qui a écrit en 1928 le texte titré : « je
suis juif » qui m’a inspirée dans l’esprit et l’écriture de ce poème.
n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015 • page 17
HOMMAGE A MICKAEL BISSOR (ZAL)
uand Mickaël Bissor entrait dans un
service au journal Le Monde, nous avions
deux raisons de nous réjouir. La première,
parce qu’on était assurés que la panne
informatique pour laquelle il était appelé serait vite
résolue. La seconde, parce que son sourire irradiait
tout le service. Mickaël Bissor, l’un des piliers de
l’équipe informatique du Monde, est brutalement
décédé d’une crise cardiaque dans la matinée du
dimanche 8 novembre, alors qu’il participait à une
course à pied entre Nice et Cannes.
Marié et père de trois enfants, Mickaël Bissor, âgé de
35 ans, s’était rendu avec enthousiasme à cette épreuve
de course en compagnie de seize autres membres
du groupe des joggeurs du journal, avec lesquels cet
habitué de la salle de sports s’entraînait régulièrement.
Il lui arrivait aussi de courir seul, le long des bords de
Marne, ou de rejoindre son bureau à pied, depuis son
domicile de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne),
une ville qu’il appréciait beaucoup, jusqu’à la rédaction
du Monde, dans le 13e arrondissement. Raisonnable,
Mickaël avait décidé de s’inscrire à l’épreuve du semimarathon (21,1 km) plutôt qu’au marathon (42 km).
L’annonce, après la course, de son décès a plongé
dans l’incrédulité puis la stupeur ses collègues et amis
présents sur la Côte d’Azur, avant de frapper l’ensemble
du quotidien. Mickaël y était unanimement apprécié
pour sa disponibilité, sa générosité et ses compétences.
Des compétences qu’il avait encore déployées vendredi
6 novembre, lors d’une grave panne informatique qui
avait menacé la parution du journal. Méthodique, plein
de sang-froid et d’initiatives, « Micka » avait trouvé des
solutions ingénieuses, comme celle d’utiliser la 4G
de son propre téléphone portable pour transférer les
premières pages du journal à l’imprimerie. Et toujours
avec le sourire.
Titulaire d’un BTS Froid et climatisation, Mickaël
Bissor a commencé sa carrière comme technicien de
maintenance à l’imprimerie du quotidien Les Echos, de
2001 à 2003. Il a ensuite rejoint l’équipe de maintenance
du Monde Imprimerie, au sein de laquelle il est resté
dix ans. En janvier 2013, il s’est brillamment reconverti,
au sein du groupe, comme technicien informatique et
micro-réseaux. Il aimait ce nouveau poste, dans lequel il
s’est épanoui mois après mois. Cherchant constamment
la perfection, il était l’exemple réjouissant d’une
reconversion réussie d’un membre de l’imprimerie au
sein des équipes du quotidien.
« Un roc »
Mickaël était né en 1980 à Créteil, fils d’un père d’origine
tunisienne et d’une mère d’origine marocaine. Il était
l’aîné d’une fratrie de trois, précédant sa sœur Eva et son
frère André. Juif pratiquant, il était très impliqué dans
sa communauté. Toujours disponible, il ne rechignait
page 18 • n° 24 Kislev 5776 – Décembre 2015
jamais à rendre service ou à assurer discrètement la
sécurité à la sortie de l’école juive que fréquentent ses
enfants. Pour ses proches, il était « un roc ».
Le 9 janvier 2015, deux jours après la tuerie de Charlie
Hebdo, Mickaël s’était rendu dans les locaux de Libération,
qui avait accueilli la rédaction de l’hebdomadaire.
Plusieurs membres du service informatique du Monde
leur avaient prêté main-forte. Avec son compère Toufic,
ils avaient installé quatre ordinateurs avant de déjeuner
dans un petit restaurant. Au cours du repas, ses collègues
se souviennent d’avoir vu le visage de Mickaël se fermer
brutalement en apprenant qu’une prise d’otages était
en cours à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où
sa femme devait se rendre. Heureusement, elle en était
déjà repartie au moment de l’attaque.
A Nice, où il était arrivé samedi matin avec ses collègues,
« Micka » était détendu et serein, comme toujours. Sur
la ligne de départ, située au bout de la promenade des
Anglais, il plaisantait en faisant des selfies avec le groupe.
La température était douce et le soleil se levait sur la
mer quand il est passé devant l’Hôtel Negresco. Mickaël
savourait chaque instant.
Avant de transmettre le relais à sa coéquipière et alors
qu’il effectuait une course tranquille, Mickaël Bissor s’est
soudainement effondré, « foudroyé », comme l’a décrit
un chef de service du Centre hospitalier universitaire
de Nice qui courait à son côté. Ce médecin a pratiqué
un massage cardiaque dans les secondes qui ont suivi
sa chute, avant l’arrivée rapide de l’équipe médicale de
la course et des sapeurs-pompiers. Mais, malgré leurs
efforts conjugués, Mickaël n’a pu être ranimé. Il était à
500 mètres de la ligne d’arrivée.
Lundi, une cérémonie, à laquelle ont participé de
nombreux salariés du Monde, s’est tenue en son
hommage à la chambre funéraire de Thiais (Val-deMarne), avant son dernier voyage pour être enterré, le
lendemain, au cimetière d’Ashdod, en ISRAEL.
Le Monde s’associe à la douleur de la famille de Mickaël
Bissor, de ses enfants et de son épouse, Caroline, modèle
de courage et de dignité. L’ensemble des personnels du
Monde reste à ses côtés et n’oubliera pas Mickaël. L’une
des salles informatiques du futur siège du Groupe Le
Monde portera son nom.
MICHAEL DAHAN
Mohel Diplômé
[email protected]
© Illustration David Kessel - Reproduction interdite
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Par Paul BENKIMOUN, Luc CEDELLE et Pierre LEPIDI
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