III - la Dictature Montagnarde : du 2 juin 1793 au 10 juin 1794
Les Montagnards arrivent au pouvoir en héritant d’une situation d’extrême violence à
l’intérieur du pays (la moitié des départements sont en révolte fédéraliste contre
Paris et le pain manque) et d’une faiblesse inquiétante des armées aux frontières
(perte de Toulon et de la flotte française).
Le 23 août 1794, la Convention décrète la levée en masse. Le 5 septembre, sous la
pression des sans-culottes, elle décide de « mettre la Terreur à l’ordre du jour » avec
des mesures comme la Loi des Suspects, le Maximum général et la loi sur
l’accaparement.
Le gouvernement révolutionnaire.
Le gouvernement révolutionnaire a pour buts d’éradiquer ses ennemis politiques,
vaincre les armées de la coalition et nourrir le peuple.
La Convention nomme le Comité de Salut Public, composé de 12 membres, qui lui
propose les lois, mais prendra bientôt le pas sur l’assemblée elle-même. Le Comité
de défense générale, c’est à dire la police politique, centralise le réseau des
comités de surveillance chargés de repérer et d’arrêter les « suspects ». Ceux-ci
passent ensuite devant le Tribunal révolutionnaire, dont les jugements sont
exécutés en vingt-quatre heures, sans possibilité de recours.
Par ailleurs, les représentants en mission aux armées et dans les départements,
dotés des pleins pouvoirs et d’une énergie féroce, commettent les pires exactions, en
particulier dans les villes et départements soulevés par les royalistes. De son côté,
Lazare Carnot se charge du redressement militaire : l’armée française est supérieure
en nombre à ses adversaires, l’approvisionnement est fournit par les réquisitions, la
discipline est resserrée, la tactique est offensive à outrance !
La Terreur.
La Terreur, c’est l’ensemble de ces moyens de contrainte auxquels la Convention et
le Comité de Salut Public recourent sous la pression des masses populaires. C’est
l’application aveugle d’une volonté de « régénérer » le peuple, de fonder une
république idéale, de forger un homme nouveau détaché du passé, en détruisant
systématiquement tous ceux qui se mettent, ou seraient susceptibles de se mettre,
en travers du cours forcé de la Révolution.
C’est l’idéal social et politique des sans-culottes qui triomphe : lutte contre les riches,
réquisitions, taxations, insurrection populaire et gouvernement direct.
Pour cela tous les droits du l’Homme et du Citoyen acquis en 1789 sont violés, et
cela au nom de l’Egalité, de la Vertu et de la Révolution en marche !
Au total, d’avril 1793 à mai 1795, 5 343 « suspects » ont été traduit devant le
Tribunal Révolutionnaire, 2 747 ont été condamnés à mort et exécutés, dont plus de
la moitié en juin et juillet 1794, 239 condamnés à la déportation ou à des peines
supérieures à vingt ans, 2 357 ont bénéficié d’un acquittement ou d’un non lieu. La
majorité des victimes, illustres ou non, appartient à l’ancien tiers état.
A l’échelon national se serait quelques 16 000 personnes qui auraient été exécutées
sur environ 500 000 arrêtés, ainsi que 5 000 personnes noyées dans la Loire à