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PRIX LEENAARDS 2013
POUR LA PROMOTION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Cibler l’angiogenèse et les réseaux immunosuppresseurs pour
améliorer le traitement des cancers du sein et de l’ovaire
Dr. Michele De Palma, professeur assistant Tenure Track, ISREC – EPFL
Prof. George Coukos, Département d’oncologie, UNIL-CHUV
La croissance de tumeurs malignes et la formation de métastases sont dépendantes de
l'angiogenèse, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui apportent oxygène et nutriments à
la masse tumorale en croissance. Il a été postulé, il y a plusieurs années, que le blocage de
l'angiogenèse tumorale pourrait inhiber la croissance de la tumeur, en coupant court à l’apport requis
pour sa progression. Alors que plusieurs inhibiteurs efficaces de l'angiogenèse ont déjà été
développés, des études précliniques et cliniques ont montré que les traitements anti-angiogéniques
n'améliorent pas les chances de survie des patientes atteintes de cancers du sein ou des ovaires qui,
à eux seuls, touchent 700’000 femmes dans le monde industrialisé et plus de 1,6 millions de femmes à
travers le monde chaque année. La résistance des tumeurs à l'inhibition de l'angiogenèse peut être
due à des changements dans les cellules cancéreuses, qui leur permettent de survivre aux conditions
de faible teneur en oxygène (appelé «hypoxie») et en éléments nutritifs induites par la thérapie. Par
ailleurs, l'hypoxie peut stimuler le comportement invasif et métastatique des cellules cancéreuses;
ainsi la thérapie anti-angiogénique pourrait même augmenter l'incidence des métastases, qui
constituent le stade avancé du cancer. Des stratégies alternatives doivent donc être développées pour
améliorer l'efficacité de la thérapie anti-angiogénique, tout en limitant ses effets secondaires
dangereux.
Une autre thérapie anticancéreuse prometteuse est appelée immunothérapie. Elle est basée sur la
possibili de stimuler ou de réactiver les réponses immunitaires anti-tumorales qui sont générale-
ment supprimées dans les cellules des tumeurs en croissance (un processus appelé "immunosuppres-
sion"). Alors que dans certains cas l'immunothérapie pourrait re-stimuler les réponses immunitaires
anti-tumorales et éliminer les tumeurs chez les patients, une limitation majeure de cette stratégie est
représentée par la faible capacité des lymphocytes T - les principales cellules immunitaires qui
peuvent combattre les tumeurs - à infiltrer les tumeurs et à éradiquer les cellules cancéreuses. Ainsi,
l'efficacité de diverses formes d'immunothérapie a souvent été décevante pour ces cancers.
Avec ce projet, nous visons à améliorer le traitement du cancer du sein et des ovaires en
développant des protocoles qui emploient des formulations combinées de médicaments anti-
angiogéniques et d'immunothérapie. Pour atteindre cet objectif, nous allons utiliser de nouveaux
agents anti-angiogéniques qui permettront d'améliorer l'infiltration de lymphocytes T dans les
tumeurs en «normalisant» plutôt qu’en truisant les vaisseaux sanguins tumoraux. Ce traitement
sera couplé avec plusieurs stratégies pour ensuite améliorer l’activation des lymphocytes T et leurs
fonctions anti-tumorales, comme des «vaccins tumoraux» et des anticorps immunostimulants.
Il est important de noter qu’un des points forts de ce projet est la capacité de transposer rapidement
les résultats de laboratoire à la clinique, puisque les outils thérapeutiques proposés sont déjà à la
disposition des chercheurs et ont déjà été testés en monothérapie. Nous sommes convaincus que ces
efforts sont sur le point de produire d'importants bénéfices cliniques pour le cancer du sein et le
cancer des ovaires, et éventuellement d'autres types de tumeurs solides.
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Biographies
Dr. Michele De Palma, professeur assistant Tenure Track, ISREC EPFL
Le Prof. Michele De Palma, PhD, est à la tête du Laboratoire de l’angiogenèse et du microenviron-
nement tumoral à l’ISREC - Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer, Faculté des
sciences de la vie, EPFL (http://depalma-lab.epfl.ch).
Il a obtenu son doctorat en 2004 à la Faculté de médecine de l’Université de Turin, il a développé
des vecteurs génétiques novateurs et des modèles de souris transgéniques pour étudier la
contribution des cellules dérivées de la moelle osseuse à l’angiogenèse tumorale. Il a notamment
décrit pour la première fois un sous-ensemble de macrophages qui promeut l’angiogenèse dans les
tumeurs et tissus régénératifs, les macrophages exprimant Tie2 (appelés TEMs). Il a ensuite rejoint le
San Raffaele-Telethon Institute for Gene Therapy (TIGET) à Milan pour continuer ses études sur les
interactions entre les macrophages et l’angiogenèse tumorale, et pour explorer le potentiel des
monocytes pour délivrer des bio-thérapeutiques aux tumeurs. Après une courte visite au laboratoire
de Lisa Coussens à San Francisco, il a été nommé en 2008 comme chef de groupe au San Raffaele
Scientific Institute, il a concentré ses études sur le rôle biologique et la pertinence thérapeutique
d’ANG2, un ligand de Tie2, dans des modèles murins de cancer.
En 2012, il a été nommé professeur assistant à l’ISREC. En plus de plusieurs récompenses
internationales des Sociétés américaines et européennes de la thérapie génique et cellulaire, il a reçu
en 2009 une bourse de cinq ans du Conseil européen de la recherche. Il a publié plus de 40 articles
dans des journaux scientifiques, dont certains sont fortement cités et dans des journaux renommés
comme Nature Medicine et Cancer Cell. Il est par ailleurs invité de façon régulière à des conférences
internationales sur des sujets comme l’angiogenèse, l’inflammation et le cancer.
Prof. George Coukos, Département d’oncologie, UNIL-CHUV
Le Prof. George Coukos, MD, PhD, est directeur du Ludwig Center for Cancer Research à l’Université
de Lausanne et chef du Département d’oncologie du CHUV depuis juillet 2012.
Précédemment il a été titulaire de la Chaire Celso Ramon Garcia Reproductive Biology, chef associé
de la Division d’oncologie gynécologique et directeur de l’Ovarian Cancer Research Center de
l’Abramson Cancer Center de l’Université de Pennsylvanie. C’est un leader reconnu dans le domaine
de l’immunothérapie du cancer des ovaires et de la recherche sur le microenvironnement tumoral. Sa
recherche se concentre sur la compréhension de la réponse du système immunitaire dans le cancer de
l’ovaire et autres types de tumeur, ainsi que sur le développement de thérapies qui augmentent cette
réponse.
Le Professeur Coukos est membre de la Society for Immunotherapy of Cancer, la Society of
Gynecological Oncology, l’American Society of Clinical Oncology, l’American Association for Cancer
Research et la Society of Gynecological Investigation. Il a reçu plus de 20 récompenses incluant le
Cèlso Ramon Garcia Endowed Chair de l’Université de Pennsylvanie (2004-2012); le Judah Folkman
Award, de l’Alliance for Cancer Gene Therapy (2006); le Sir William Osler Award for Excellence in
Patient Oriented Research, de l’Université de Pennsylvanie (2006); le Roadmap Transformative
Award, National Institutes of Health (2010) et le Top Doctor for Cancer in America recognition (2008-
2012). Il a publié plus de 180 articles et a reçu des fonds de l’US National Cancer Institute et du
National Institute of Health depuis plus de dix ans.
Parmi les contributions scientifiques importantes du Professeur Coukos, il faut mentionner les
accomplissements suivants : découverte de la présence d’une réponse immunitaire dans le cancer des
ovaires et son impact sur l’évolution clinique (New England Journal of Medicine 2003); co-découverte du
rôle des cellules-T régulatrices dans la dysfonction immunitaire de la tumeur (Nature Medicine 2004);
découverte d’un nouveau mécanisme par lequel la vascularisation de la tumeur limite le trafic de
cellules-T et sert d’intermédiaire pour l’échappement immunitaire de la tumeur (Nature Medicine
2008); co-découverte du rôle du complément pour la croissance de la tumeur (Nature Immunology
2008) ; découverte d’un nouveau lien entre l’hypoxie de la tumeur, le recrutement de cellules-T
régulatrices et l’angiogenèse de la tumeur (Nature 2011); il a proposé un modèle unifié de biologie de
la tumeur, par lequel une population de cellules immunitaires et vasculaires jouent un double rôle
dans la tolérance immunitaire et l’angiogenèse et opère en parallèle pour promouvoir la croissance de
la tumeur (Nature Reviews Immunology 2011).
_______________________
Contacts((
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" Michele De Palma, michele.depal[email protected]h, tél. 021 693 72 71
" George Coukos, george.[email protected], tél. 021 314 06 27
VJo / rc / 2 mars 2013
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