Pays-Bas, de Belgique, de France, de Yougoslavie et de Theresienstadt. Des Juifs mais aussi des
Tziganes continuèrent à arriver en 1943.
En mars 1943, dix-neuf convois en provenance de Thessalonique en Grèce, arrivèrent à
Auschwitz. Des Juifs hongrois furent aussi amenés à Auschwitz en 1944 en même temps que les
Juifs des derniers ghettos polonais. Au mois d’août 1944, il y avait 105168 prisonniers à
Auschwitz-Birkenau et 50000 autres détenus juifs qui étaient répartis dans les différents camps
satellites. La population du camp ne cessait d’augmenter chaque jour malgré un taux de mortalité
important dû aux exterminations massives, à la famine, aux travaux forcés et aux nombreuses
épidémies.
Dès leur arrivée sur la plateforme de débarquement de Birkenau, les Juifs étaient poussés sans
leurs affaires, hors des trains et forcés de se ranger en deux colonnes distinctes : l’une pour les
hommes, l’autre pour les femmes. Des officiers SS, dont l’infâme Dr. Mengele, conduisaient les
sélections dans ces colonnes. Ils envoyaient la plupart des victimes sur le côté, les condamnant
ainsi à la mort dans les chambres à gaz. Ceux qui restaient étaient envoyés de l’autre côté et
étaient destinés aux travaux forcés. Les victimes condamnées à mort étaient tuées le jour même,
et leur cadavre brûlé dans les fours crématoires. Les personnes sélectionnées pour le travail
étaient transportées jusqu’au « sauna » où on leur rasait la tête, distribuait un uniforme rayé de
prisonnier et étaient enregistrés. Un numéro d’enregistrement, tel un numéro d’immatriculation,
leur était tatoué sur l’avant-bras gauche. La plupart des prisonniers étaient ensuite envoyés pour
effectuer des travaux forcés à Auschwitz I, III, dans les camps satellites du complexe ou même
dans d’autres camps où leur durée de vie n’excédait pas quelques mois.
La vie d’un prisonnier dans le camp était rythmée par de nombreuses tâches. L’emploi du temps
quotidien était tel qu’ils devaient se lever à l’aube, faire leur lit au carré, passer à l’appel du
matin, faire le trajet pour aller jusqu’à leur lieu de travail, travailler de longues heures dans le
froid glacial ou sous un soleil de plomb, faire la queue pour recevoir un maigre repas, retourner
au camp, passer l’inspection du block dans lequel il dormait puis passer l’appel du soir. Lors de
ces appels du matin et du soir, les prisonniers devaient se tenir debout, immobiles et silencieux et
ce des heures durant avec une tenue qui n’était jamais adaptée aux conditions climatiques des
saisons qui se succédaient. Celui qui tombait ou qui ne faisait que trébucher était tué. Les
prisonniers devaient donc concentrer toute leur énergie afin de survivre à ces jours de torture.
Les chambres à gaz du complexe d’Auschwitz constituaient une part importante dans le camp et
représentaient la plus efficace des méthodes d’extermination employée par les nazis. Quatre
chambres à gaz furent utilisées à Birkenau avec pour chacune, la possibilité du tuer 6000
personnes à la fois. Ces dernières furent construites sur le modèle de salles de douches dans le
but de tromper les victimes. On disait aux nouveaux arrivants qu’ils allaient être envoyés au
travail mais que dans un premier temps ils devaient se doucher et être désinfectés. Ils étaient
alors conduits dans ces fausses salles de douches où ils étaient rapidement gazés avec le gaz
zyklon B. Quelques prisonniers, y compris des jumeaux et des nains, étaient utilisés comme
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