Thermodynamique avancée Cours 2 - Les lois de la thermodynamique Première loi 1 Lois de la thermodynamique • • • • • • Types d’énergie (interne, potentielle et cinétique) – Énergie interne, u – Enthalpie, h Énoncé de la première loi de la thermodynamique Différence entre travail et chaleur Chaleurs spécifiques – À volume constante : énergie interne – À pression constante : enthalpie Processus thermodynamiques dans l’atmosphère – Isobares – Adiabatiques • Température potentielle L’entropie 2 Les potentiels thermodynamiques Pour un système thermodynamique donné, un potentiel thermodynamique est une fonction particulière qui atteint un minimum à l’équilibre thermodynamique du système, et à partir de laquelle on peut déduire toutes les propriétés du système à l'équilibre. Différents potentiels thermodynamiques correspondent aux différents jeux de variables d’état utilisés. • Les variables d’état les plus utilisées sont : l’entropie, S, le volume, V, la température T, la pression p et le nombre de moles de chaque constituant ni. Pour définir l’état du système d’une substance pure il suffit de deux des variables de l’ensemble {S, V, T, p) et du nombre de moles de chaque phase constituant du système. 3 Les potentiels thermodynamiques Les quatre potentiels thermodynamiques les plus couramment utilisés sont : • L’énergie interne, U – Variables naturelles : S, V et ni – Définition= :U TdS − pdV + µ dn ∑ i i ∫ reversible • L’énergie libre de Helmholtz, F – Variables naturelles : T, V, ni – Définition : F= U − TS • Enthalpie, H – Variables naturelles : S, p et ni – Définition : H= U + pV • Enthalpie libre de Gibbs – Variables naturelles : T, p, ni – Définition : G =U + pV − TS ni = nombre de molécules de la phase i µi = ∂U potentiel chimique de la phase i ∂N i 4 Premier principe de la thermodynamique Premier principe ou principe de la conservation d’énergie de l’univers : Q+W U Dans un système fermé, la variation de l’énergie interne est égale à l’énergie net reçue par le système de son environnement, par échanges mécanique (travail) et thermique (chaleur) Matière ∆U = Q + W 5 Le travail Le système thermodynamique en étude est un gaz compressible contenant des aérosols liquides et solides (les gouttelettes de nuage et les particules de glace sont des aérosols…) : le mécanisme principal d’échange d’énergie avec l’environnement est le travail d’expansion et/ou contraction dû à un déséquilibre de pression à la surface du système. V2 δ W = − pdV V1 V2 W12 = − ∫ pdV V1 Travail par unité de masse : δ w = − pdα α2 w12 = − ∫ pdα α1 6 La chaleur Les transferts thermiques, Q ou q = Q/m Système fermé dans un environnement à température différente. Transferts par : conduction – important dans la couche visqueuse (collée à la surface, d’épaisseur ~ 1 cm) convection (turbulence) importante seulement dans la couche limite (proche de la surface, épaisseur ~ 1 km) Radiation – processus lent en dehors de la couche limite ( échelle de temps 1 semaine) Si le système est ouvert on additionne aux types de transferts ci-dessus les transferts par chaleur latente – la vapeur d’eau provenant de l’extérieur peut condenser et relâcher de la chaleur latente. À des échelles de temps aérologiques, en dehors de la couche limite, le système en étude étant fermé, on peut considérer que les transformations sont adiabatiques : Q = 0. 7 Loi de conservation d’énergie L’énergie totale d’un système isolé se conserve δ= q du − δ w δ= q du + pext dα Ces relations représentent différentes formulation de la première loi de la thermodynamique. (δ q )rev= du + pdα δ= q dh − α dpext (δ q )rev= dh − α dp L ’enthalpie spécifique h est égale à la chaleur échangée entre le système et l’environnement lorsque le processus est isobare ou monobare (pression initial = pression finale). 8 Loi de conservation d’énergie Mise au point sur les processus irréversibles et réversibles Les processus naturels sont irréversibles Les fonction d’état (variables d’état) sont des différentielles exactes : leur variation dépend uniquement de l’état initial et de l’état finale du système à l’équilibre. Chaque fois qu’on doit calculer la variation d’une variable d’état nous imaginons des processus réversibles (indépendamment du vrai processus) qui amènent aux changements en étude. 9 Loi de conservation d’énergie Chaleurs spécifiques ou capacités thermiques massiques δq δq c = cv = et p dT p dT α Les capacités thermiques à volume constant, cv, et à pression constante, cp, représentent la chaleur à fournir pour augmenter de 1 K la température du système par unité de masse, à volume et pression constante respectivement. δ= q du + pext dα ∂u δq ∂u cv = )α dT ⇒= ⇒ (δ q= ∂u ∂u = du ∂T α dT α ∂T α dT + dα ∂T α ∂α T dq ∂h δ q = dh − α dp ⇒ c p = = dT p ∂T p 10 Loi de conservation d’énergie Dans le cas d’un gaz parfait dh d ( u + pα ) du = cv dT = dh = c p dT c p= cv + R δ q cv dT + pdα = = δ q c p dT − α dp 11 Questions ? • Conservation d’énergie – Le premier principe – Types d’énergie – Travail et chaleur – Chaleurs spécifiques – Enthalpie 12 δ= q dh − α dp Casse-tête du = 0 dh = 0 δ q =du − δ w =du + pdα du = δ w du = δ q dh = δ q adiabatique isobare 1 2 3 4 isochore 5 13 Applications du premier principe Phénomènes atmosphériques – Transformations isobares : cycle diurne de réchauffement et refroidissement. Formation et dissipation de brouillards. • La température du point de rosée • La température du thermomètre mouillé • La température équivalente – Transformations adiabatiques : les soulèvements de parcelles d’air : formation de nuages et de la précipitation • La température potentielle • La température potentielle du thermomètre mouillé • La température potentielle équivalente 15 Les transformations isobares Le réchauffement matinal et le refroidissement nocturne qui constituent l'oscillation journalière normale de la température de l'air dans les basses couches (couche limite) sont des processus thermodynamiques isobares avec échanges de chaleur. Q>0 Q<0 Q=? http://www.ecoles.cfwb.be/arldelattre/namo2/HTML/variationtemperature.gif Expliquez les différences dans l’évolution de la température entre la ville et la campagne. 16 Les transformations isobares : refroidissement isobare de l’air sans condensation p T1 δ= q dh − α dp T2 = dh c= δq p dT p1=p2 δq T1 q dT = ⇒ ∫ dT = T1 − T0 = cp cp T0 α1 α2 α Si la quantité de chaleur (reçue ou perdue) est connue il est possible d’évaluer la variation de température puisque la capacité calorifique massique à pression constante est connue. 17 Les brouillards Brouillard d’évaporation + mélange Brouillard de radiation Brouillard d’advection 18 Les transformations isobares : mélange de deux masses d’air http://4.bp.blogspot.com/NlmdU82RBA0/TybVvNkgEOI/AAAAAAAABUQ/s7n71P4vq_E /s1600/loup.jpeg 19 Les transformations adiabatiques Il s'agit essentiellement des détentes ou des compressions subies par les particules atmosphériques au cours de leurs mouvement verticaux. Soulèvement orographique Soulèvement par convection Soulèvement dans les régions de convergence frontale Soulèvement dans les régions de 20 convergence au centre des dépressions Détente/compression adiabatique 700 mb δq=0 800 mb 900 mb δq=0 Détente Tfd État initial Ti Compression Tfc < Ti > Ti α dq = 0= c p dT − α dp ⇒ dT =dp cp 21 Transformation adiabatique En admettant que l'air est un gaz parfait, et par définition de processus adiabatique, les deux expressions mathématiques du premier principe de la thermodynamique prennent la forme: = 0 cv dT + pdα cp c p dα dp = − pd α − α dp ⇒ − = 0 = 0 c p dT − α dp cv cv α p Nous pouvons obtenir 3 équations différentiels en fonction de deux variables indépendantes parmi les variables p, T et α . Leur intégration nous donne les trois équations de Poisson : pα γ = constante Tα γ −1 = constante Tp −κ = constante κ= c R γ= p cp cv 22 Température potentielle Les variations de température subies par la particule d’air gazeux pendant les mouvements verticaux peuvent être calculées en utilisant une des équations de Poisson : κ Tp −κ = constante p T2 = T1 2 p1 On définit alors la température potentielle, θ, d'une particule d’air sec comme la température que cet air a après avoir subit une transformation adiabatique telle que sa pression finale est de p0, un niveau de pression choisi comme référence : κ p0 θ= T= T 0 p 23 Température potentielle En physique de l'atmosphère la température potentielle est usuellement exprimée en kelvin (K) et le niveau de référence choisi est le niveau de 1000 mb. κ p κ 1000 mb p T 0 = T θ= T= 0 p avec p en hPa (mb). 24 Détente/compression adiabatique 700 mb δq=0 Détente Tfd < θi < Ti θ 900 mb 1000 mb θ δq=0 θ État initial Ti Compression Tfc= θi < θi > 25 Ti Température potentielle : traceur des parcelles d’air Puisque les mouvement de l’air dans l’atmosphère libre (au-dessus de la couche limite) sont quasi-adiabatiques, les parcelles d’air maintiennent leur température potentielle pendant leur déplacement, s’il n’y a pas des changements d’état au sein de la parcelle. Surfaces de température potentielle constante θ. La trajectoire d’une parcelle d’air, initialement à la température potentielle θ4 en déplacement adiabatique (- - - -) suit une surface θ4 constante, où θ4 est sa température potentielle. Si pendant le déplacement la parcelle d’air absorbe ou perd de l’énergie thermique (. . . . . ), elle dérive à travers des surfaces θ 26 différentes (exemple : θ4 → θ3 → θ2 ). Variation de la température potentielle Loi 1 (gaz parfait): δq = c p dT − α dp, α = RT p On divise par T: δq dT R dp dT dp = cp −R = cp − T c p T T p p p Par définition de température potentielle, θ = T 0 p R cp ⇒ dθ θ = dT R dp − T cp p dT R dp dT R dθ = cp − dp = c p − = cp T c p T T p θ p δq dθ δq = d= ln θ θ Tc p Tc p d ln θ = δ q Pour un processus adiabatique, la température potentielle, θ, est constante puisque δ q = 0 27 Premier principe et température potentielle Dans le cas d’un gaz parfait cp est constant et alors, = δ q Tc = Td ( c p ln θ ) p d ln θ Cette équation constitue une autre forme de la première loi de la thermodynamique un gaz parfait. 28 Température potentielle et entropie δq T = d ( c p ln θ ) Quand cp est constant la quantité entre parenthèses est une variable d’état. On défini alors une variable d’état s , l’entropie massique, telle que: ds = δq = d ( c p ln θ ) T 29 À venir : C’est quoi ça l’entropie? Les principes de la thermodynamique (suite) • Deuxième principe : augmentation de l’entropie de l’univers Équation fondamentale de la thermodynamique : les deux principes réunis dans une seule relation. 30