Précis de photographie à l’usage des sociologues.
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analphabétisme dans le domaine du langage iconographique. » (Mattioli, 2007).
Faire de la sociologie « sur, avec et en » images
Faire de la sociologie « sur, avec et en » images
Il existe trois usages de la photographie en sociologie :
La recherche sur les images (la sémiologie et l’iconographie) doit beaucoup en France aux
travaux de Laurent Gervereau. Les photographies sont considérées comme « les traces d’une activité
sociale, leur étude nous renseigne sur cette activité et sur les procédés de construction du sens dans les
champs sociaux où elles sont produites et circulent. » (p. 25).
Faire de la sociologie peut aussi consister, par le biais de la photographie, à récolter des données
et à analyser des phénomènes sociaux. La photographie devient un outil de recherche. Elle peut
être réalisée par le chercheur lui-même, par un photographe professionnel ou bien encore par les
enquêtés eux-mêmes. De nombreuses questions se posent sur les usages des photographies
récoltées et sur leur interprétation. L’ouvrage se concentre davantage sur les dispositifs à mettre en
œuvre que sur les méthodes d’interprétation et laisse le lecteur sur sa faim.
Il s’agit dans ce troisième cas de figure de restituer une recherche par l’image. C’est dans ce
domaine que les marges de manœuvre sont les plus limitées. L’écrit prime encore sur le visuel et
toute recherche ne peut se limiter à la fabrication d’un film ou d’un recueil photographique sans
un support textuel. Si une thèse de doctorat (portant sur le cinéma) peut consister en la production
d’un documentaire, les instances universitaires actuelles ne sont pas prêtes à accepter qu’elle s’y
limite. Un volume écrit est exigé.
La photographie : une solution passe-partout ?
La photographie : une solution passe-partout ?
Au-delà de la question du droit à l’image, du consentement éclairé des enquêtés, il est
indispensable pour le chercheur de mener une réflexion sur l’utilité de cette démarche. « Les
images ne sont pas intéressantes pour tout, ni dans les sciences sociales, ni ailleurs. Vouloir imposer leur
usage, sans considération pour les spécificités de l’objet d’étude et de la situation d’enquête, ne peut que
conduire le chercheur vers des difficultés dans les analyses et dans ses justifications ultérieures de l’apport
des usages. » (p. 82) Si la multiplication des moyens mis à notre disposition et à celle de nos élèves
(appareil photographique numérique, téléphones portables) ainsi que la diffusion d’images par le
biais de diaporama facilitent l’usage de la photographie comme support pédagogique, il ne faut pas
perdre de vue les objectifs que l’on cherche à atteindre avec. Pour alimenter notre réflexion, la
visite de deux sites consacrés à la sociologie visuelle s’impose. Le premier est un média
scientifique collaboratif, proposé par le Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine (Lhivic/EHESS),
qui héberge notamment le carnet de recherche visuel de Sylvain Maresca.
Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes