211.512. Vue d`ensemble de la croissance au XIX° siècle

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211.512 Vue d’ensemble de la croissance au XIX° siècle
2012 – 2013 - AEHSC
211.512. Vue d’ensemble de la croissance au
XIX° siècle
Toute année située dans la période comprise entre 1789 et 1815 ne saurait constituer un point de départ
adéquat, cette période étant marquée par la révolution, la guerre et les blocus économiques affectant
l'ensemble de l'Europe. Ces événements ont eu de considérables répercussions aux Amériques, et un
certain écho en Asie. Nous avons pris 1820 pour point de départ car il semblait probable que les
conséquences de la guerre aient été plus ou moins effacées à cette date.
A partir de 1820, les chiffres de la croissance ont été largement supérieurs à
être auparavant. Mais la croissance n'évolue pas à un rythme régulier depuis
distinguer cinq « phases » de croissance: 1820-70; 1870-1913 ; 1913-50;
aujourd’hui.
Deux grandes périodes concernent le XIX° siècle, si l’on différencie par groupes
tout ce qu'ils avaient pu
1820. On peut en effet
1950-73 et de 1973 à
de pays.
1. Phase 1 (1820-70)
1820 étant retenu comme le début, nous avons retenu l'année 1870 comme point final de la phase 1
essentiellement parce que l'étude des données chiffrées laisse fortement à penser que la croissance s'est
accélérée dans toutes les régions de l'économie mondiale après cette date. Des changements politiques
importants sont également intervenus autour de cette date - l'abolition de l'esclavagisme aux États-Unis et
l'émergence de l'Italie et de l'Allemagne en tant qu'Etats nations modernes.
La croissance du PIB par habitant a été plus lente en 1820-1870 dans la totalité des grandes régions de
l'économie mondiale qu'en 1870-1913.
A. En Europe et dans les « pays neufs »
La majeure partie de l'expansion intervenue en 1820-70 a été le fait de l'Europe et des « pays neufs »
de culture européenne (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande). Dans ces « pays neufs », le PIB
a augmenté plus rapidement au cours de cette période que dans n'importe quel autre pays. Ces « pays
neufs » ont connu l'expansion démographique et la croissance par habitant la plus forte de tous les pays.
Entre 1820 et 1870, l'Europe a été responsable de 63 pour cent de la croissance de la production
mondiale. La Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont enregistré les meilleurs résultats,
mais il semble que ce mouvement à la hausse significatif ait été une caractéristique universelle. Les
données disponibles invalident l'opinion précédemment répandue, selon laquelle il y a eu une succession de
« décollages » échelonnés au XIX° siècle en Europe occidentale. La proximité de ces pays, leurs relations
commerciales mutuelles importantes, la facilité de leurs interrelations intellectuelles et entrepreneuriales
ainsi que les analogies au niveau de leurs institutions ont assuré la diffusion des progrès techniques.
B. Hors de l'Europe et des « pays neufs »
La croissance du revenu par habitant y a été faible. L'Asie et l'Afrique n'ont que fort peu progressé. En
dépit d'un dynamisme démographique marqué en Amérique latine, la croissance par habitant est restée
lente. Le Brésil est demeuré dans l'ensemble une économie archaïque et dépendante. Le Mexique a été
handicapé par l'instabilité politique et par deux invasions étrangères. En Argentine, l'élevage ovin et
l'exportation de laine représentaient les principales activités économiques ; les efforts du gouvernement
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pour ouvrir le pays à la colonisation se sont limités à des guerres d'extermination des Indiens; en 1970, le
pays n'était équipé que de 732 kilomètres de chemin de fer.
C. La domination britannique en termes commerciaux et
technologiques
C'est le Royaume-Uni qui domine la période sur le plan technologique. [211.211].
En 1870, la politique commerciale est devenue plus libérale dans le monde entier par rapport au XVIII°
siècle : le recours à des navires étrangers était alors strictement réglementé, les produits coloniaux
devaient transiter par les ports de la métropole avant d'être réexportés, et les échanges intérieurs étaient
soumis à un grand nombre de taxes. Conséquence de ces restrictions, une large part du commerce mondial
était assurée par la contrebande. En outre, le blocus économique mis en place lors des guerres
napoléoniennes avait encore accentué ces restrictions. Ces barrières ont été pratiquement éliminées entre
1820 et 1870 [211.32].
Les progrès accomplis dans les transports, notamment les chemins de fer et les navires à vapeur, ainsi
que la construction du Canal de Suez, ont aussi contribué à réduire les coûts et à accroître les bénéfices
commerciaux. A la suite de ces changements, le commerce extérieur a progressé quatre fois plus vite que la
production mondiale au cours de cette période. Des économies de spécialisation se sont ainsi mises en
place, du type de celles qu'Adam Smith et Ricardo ont identifiées comme des causes du progrès
économique. Le progrès technique existait naturellement, mais était plus lent qu'au cours des phases
ultérieures, si l'on en juge par la faible progression de la productivité totale des facteurs au Royaume-Uni et
par son déclin aux Etats-Unis.
2. Phase II (1870-1913)
La croissance par habitant s'est accélérée dans toutes les régions et dans la plupart des pays. La
croissance démographique s'est également accélérée en dehors de l'Europe occidentale et des « pays neufs
» qui en sont issus, de sorte que le PIB mondial a augmenté à un rythme plus de deux fois plus rapide
qu'en 1820-70. Cette accélération a été plus marquée en Amérique latine (notamment en Argentine et au
Mexique), en Asie (surtout au Japon) et en Afrique (où le Ghana et l'Afrique du Sud ont enregistré les
meilleurs résultats). Pour l'ensemble du monde, la croissance du PIB par habitant pour cette période arrive
en deuxième position après celle enregistrée pendant « l'âge d'or » (1950-1973).
A. Cette période est marquée par une amélioration des
communications et une importante mobilité des facteurs de
production.
On a assisté à une forte internationalisation des mouvements de capitaux, provenant essentiellement du
Royaume-Uni, qui plaçait environ la moitié de son épargne à l'étranger. Les investissements français et
allemands étaient aussi très importants, et des flux considérables arrivaient également des États-Unis et
d'autres pays. Une bonne partie de ces investissements étrangers a été consacrée à la construction de
chemins de fer, ce qui a indubitablement influé sur l'accélération de la croissance économique à cette
époque.
Entre 1870 et 1913, on a assisté à des flux migratoires massifs, 17.5 millions de personnes quittant
l'Europe pour immigrer dans les « pays neufs ». Un grand nombre de Chinois et d'Indiens se sont par
ailleurs installés en Birmanie, à Ceylan, en Malaisie, en Indonésie, à Singapour et en Thaïlande. [211.61]
Les échanges internationaux ont continué de croître plus rapidement que la production, mais leur
fonction de moteur de la croissance a été moins spectaculaire qu'en 1820-70. On a noté un certain retour
du protectionnisme [211.32].
Le colonialisme était à son apogée en 1913, et à cette date, les pays européens avaient mis l'Afrique en
pièces. Les États-Unis, le Japon et la Russie les avaient imités en colonisant et en s'appropriant des sphères
d'influence en Asie. Les colonies ont quelque peu profité de l'expansion de l'économie mondiale, mais la plus
grande partie des bénéfices a été détournée au profit des puissances coloniales.
A l'exception de l'Allemagne et du Japon, les pouvoirs publics n'ont pas ressenti la nécessité d'intervenir.
Les transactions internationales étaient également caractérisées par la stabilité des institutions et la liberté
des marchés. Quasiment toutes les régions du monde ont adopté les taux de change fixes en passant à
l’étalon or en vigueur au Royaume-Uni depuis 1821 [211.31].
Cette période prospère a pris fin avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
B. Les Etats-Unis deviennent progressivement le centre du monde
capitaliste :
Vers 1870, le coût du travail s'élève en raison des nouvelles capacités de lutte des salariés. Puis il
devient de plus en plus nécessaire de faire se déplacer les produits sur de plus grands espaces, pour les
commercialiser. Or, malgré le train à vapeur, les transports, calèches et chevaux, restent en général des
services à productivité faible. Le moteur à explosion et l’automobile vont être le nouvel horizon.
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De plus, l'Est des États-Unis ne tient plus dans ses limites. Pour conquérir l'Ouest, il lui faut détruire le
Sud. Or la défaite des États du Sud dans la guerre de Sécession pèse considérablement sur le coût du coton
brut, importé par l'Angleterre. Le tissage du coton devient alors mondial et ne paie plus la croissance. Alors
qu'en 1881 l'Angleterre exporte 81 % du tissu de coton vendu dans le monde, elle n'en exporte plus que 58
% en 1910. Alors qu'en 1880, 15 % du coton brut des EU est tissé dans les usines américaines, c’est 51 %
en 1908.
Les marchés solvables dont l'Angleterre a le contrôle sont saturés. La croissance de la production est
alors beaucoup plus rapide que celle de la demande. Vers 1875, commence une spéculation boursière. En
1882, des faillites bancaires et un chômage important se déclarent. C’est la Grande Dépression.
L’appareil productif britannique n’est plus aussi performant même s’il reste puissant.
Avec la 1°GM, les Etats-Unis supplantent la GB pour le leadership mondial.
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