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LA CIE CLIN D’OEIL
LA LUNE À L’ENVERS
présentent
LA CIE CLIN D’OEIL
Vitesse
Vian
Vitesse grand V(ian)
Création Cie Clin d’œil / La lune à l’envers
Texte!: Yves JAVAULT
Mise en scène!: Gérard AUDAX
Avec!:
Aurélie AUDAX
Inès DERUMAUX
Benjamin ZIZIEMSKY
Gérard AUDAX
Emmanuel VAN CAPPEL
Ou
Vincent MITTERRAND
Scénographie!:
Charles RIOS
Lumières!:
Gérard HALLOT
Costumes!:
Marine DUPOND CANARD/Joëlle HALLOT
Illustrations sonores!:
Emmanuel VAN CAPPEL/ Vincent MITTERRAND
NOTES D’ECRITURE
Il n’est pas dans mes intentions de dresser un portrait exhaustif de Boris Vian.
D’autres s’y sont employés avec succès. Je me place du côté de l’hommage. Pour
moi, modeste tricoteur d’histoires, le propos est de restituer un peu de cette poésie
fantasque qui prend les mots au pied de la lettre ou plutôt à la gorge. Je souhaite
réaliser une invitation à découvrir plutôt qu’une explication ou une exposition de
l’homme Vian.
Il s’agit de mettre en jeu des figures marquantes de sa vie et de son œuvre. Figures
réelles ou imaginaires. La frontière entre ces deux univers s’étant révélée bien
poreuse. On retrouve l’écho de situations familiales, professionnelles, et de
personnages dans nombre de ses romans. La fiction a même anticipé la fin de sa vie
si l’on songe aux conditions de son enterrement en miroir avec celui de Chloé.
Mon envie était d’écrire une fiction en empruntant largement au réel.
J’imagine la trompinette regrettant le bouche à bouche du temps du Tabou. J’imagine
la fleuriste chez qui Colin venait chaque jour, arriver au cinéma du Marbœuf avec des
bouquets plein les bras. J’imagine la Pouche !asticotant Le Major etc.
Je voulais ne garder que l’écume, l’écume des Vian, légère comme la mousse des
vagues qui viennent mourir sur la plage de Landemer.
Le temps, le temps, il me cavale au cul comme une charge de Uhlans et le
cœur qui me gêne.
Le Texte
LE PROPOS
Cette création propose une traversée de la vie de Boris Vian ou plutôt de ses vies parallèles
d’ingénieur, de musicien, de romancier, de traducteur, de chroniqueur…
Boris Vian a vécu dans l’urgence et le spectacle rend compte de cette urgence. Il est commun de
dire que l’on voit toute sa vie défiler pendant son ultime minute. Le temps de la pièce est celui des
derniers instants de Boris dans la salle de projection privée du cinéma Le Marbœuf, le 23 juin
1959.
L’action prend place dans ce petit hall, d’ordinaire sas pour le spectateur entre la réalité et la
fiction du film qu’il est venu voir. Il devient un entre-deux ou se jouent quelques-uns des moments
clefs de la vie de Boris. Espace mental entre la vie et la mort rythmé par le mouvement des portes
s’ouvrant et se fermant dans le va et vient désordonné qui suit son malaise. Le chuintement de
ces portes battantes fait écho aux battements de son cœur exténué.
Ainsi apparaissent des personnes réelles comme Le Major l‘ami d’enfance, Paul Vian son père, sa
mère Pouche, sa première épouse Michèle, Raymond Queneau… Mais aussi des personnages
issus de son œuvre romanesque!: le professeur Mangemanche, Jean Sol Partre, Chloé…
La mort n’a rien de tragique, dans cent ans, chacun de nous n’y pensera plus
En rendant compte de ses rencontres, ses amitiés, ses amours, ses passions, ses succès et ses
déceptions, ils brossent un portrait en creux de ce génie aux talents multiples.
Yves Javault
Javault
Audax
LA MISE EN SCÈNE
Sur scène, ce sont d’abord des silhouettes, anonymes et floues, assises de dos,
alignées, sorte de ligne de démarcation entre la vie et l’œuvre, entre la vie et la mort.
Seule, la pensée de Boris leur donne chair pour quelques secondes ou quelques
minutes. Il les convoque dans cet espace indéfinissable l’on ne saurait déceler la
part du rêve.
L’ambiguïté entre réalité et fiction, souvenirs et temps présent, s’impose comme
unité de temps et d’espace. Elle rassemble la vie et la création dans une même
œuvre, toutes deux issues d’une même pensée, d’une même urgence à questionner
le monde.
4 comédiens et un musicien interprètent une vingtaine de personnages. Le passage
de l’ombre à la lumière fait partie du jeu, les silhouettes fantomatiques s’animent,
deviennent Major ou Gréco, puis retournent à l’obscurité comme dans un fondu
enchaîné.
Le rythme et la précision sont essentiels pour éviter l’écueil d’une «!succession de
tableaux!». On ne rentre pas dans un musée, on ne vient pas visiter des tranches de
vie. C’est au contraire la vitalité, la fantaisie, l’humour et la poésie qui prennent vie et
défient avec malice, la mort imminente. La mise en scène ne fait qu’orchestrer ce
déferlement, un peu d’ordre dans le désordre pour ne pas brouiller les pistes (tout le
monde ne connaît pas en détail la vie et l’œuvre de BV).
Les personnages quant à eux, ont une lourde responsabilité!: ils sont mais
viennent d’ailleurs, de l’au-delà peut-être, d’un livre ou d’un souvenir. Réel ou fictif,
chacun restitue à sa manière une facette de Vian. Endossant tour à tour le rôle de la
mort, de la mère, d’une voiture ou du projectionniste, ils recréent l’urgence et le
foisonnement. Dans ce méli-mélo d’individus disparates, de solos, duos, trios,…ils
construisent un ballet fluide, grave et drôle.
Le trompettiste fait contrepoids, silhouette du personnage central, il est sa voix
intérieure sensuelle et mélancolique, mais dit aussi son exubérance, sa passion pour
le jazz et le swing.
Cette présence musicale était indissociable d’une évocation de Vian, elle parle de lui
avec autant de force que les autres personnages, voire plus, car elle est toujours là,
discrète et brillante, elle est aussi sa part d’élégance et de virtuosité.
Gérard AUDAX
Je voudrais pas crever avant d’avoir connu ….
EN SCÈNE
SCÉNO
Musique
Nous sommes à l'intérieur d'une salle de cinéma, mais une salle de cinéma stylisée, résumée à une
seule rangée de fauteuils, cinq sièges de bureau, dont un, celui du milieu est vide : c'est un univers
mental qui doit rester suggestif. Les silhouettes des comédiens font partie du décor
Ils sont face à un écran qui barre le lointain, tandis qu’à la face, un espace vide délimite l'aire de
jeu.
L’ensemble est modulable et évolutif!: les sièges peuvent pivoter ou rompre l’alignement, un
traitement particulier, étrange!et surréaliste des fauteuils renforcera!la notion de !recto/verso du
lieu!(cinéma/théâtre, espace mental/espace réel). Ainsi, l’aire de jeu doit rester mouvante, se
redessiner selon les scènes, tout en restant dans l’évocation.
Le ton général de la décoration s'inspire des années 50, mais encore, il s’agit de situer
l’ambiance d’une époque sans la décrire, ni la figer dans le temps.
Le décor d’environ 5m x 7m, restera facilement adaptable pour pouvoir jouer dans une grande
diversité de lieux.
Ici, les codes du théâtre et de la musique sont quelque peu bousculés. L’univers et le génie de
Vian échappent aux notions du temps, de l’espace voire du réel. La musique sera donc
rhapsodique échappant à toute structure classique. !
On ne peut réduire la vie de Vian à celle d’un trompettiste de Jazz!et illustrer le spectacle de
quelques standards.
Faire revivre Vian aujourd’hui c’est !s’embarquer dans sa folie, son avant-gardisme. On associe
souvent Boris Vian au mouvement de Saint-Germain des Prés, à Miles Davis, au Duke, mais
beaucoup moins à Milhaud, Delerue, Dutilleux ou encore Honegger, Bix Beiderbecke.
Chez Vian la trompette comme la musique riment avec liberté d’expression, émancipation,
imagination. Le Jazz était la musique de son époque et de son cœur, mais qu’en serait-il s’il vivait
aujourd’hui!? !
La musique se résumera à un seul instrument!: une trompette (toutes celles qu’il a jouées, cornet,
trompette et bugle) jouée en sol, en direct et sans artifice hormis quelques sourdines pour colorer
le son.!
L’instrument souvent considéré comme le prolongement de l’être, aura une place bien !différente
dans ce spectacle - comme dans la vie de Vian- il est un personnage à part entière, son texte est
la musique, sa voix le son. !Il fait partie de lui, il est sa partie féminine. On connaît les relations
complexes et obsédantes de Vian avec les femmes, il en va de même avec sa trompette.
Elle l’a accompagné jusqu’à son dernier souffle…là où le spectacle commence.
LA SCÉNOGRAPHIE
LA MUSIQUE
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