UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTOLOGIE Dr LAFDAL. SA Dr AKPO Geraud OBJECTIFS Décrire les différents aspects échographiques des cancers de la prostate Préciser l’apport de l’IRM dans le dc et le bilan d’extension Donner l’intérêt de la TDM dans le bilan d’extension des cancers de la prostate 2 PLAN INTRODUCTION I RAPPELS I. 1. RADIOANATOMIQUES I. 2. CLINIQUES ET BIOLOGIQUES II. TECHNIQUES D’IMAGERIE ET RESULTATS II. 1. ECHOGRAPHIE II. 2. IRM II. 3. TDM III. STRATEGIE DIAGNOSTIQUE CONCLUSION 3 INTRODUCTION 1er rang des tumeurs malignes de l’homme homme de +50 ans+++ facteurs d'origine génétique, toxicologique et liés au régime alimentaire semblent impliqués dans le développement de ce cancer Sites d’origine : 70% zone périphérique, 20% zone de transition. Anatomie pathologie : adénocarcinome 95% Echographie +IRM+/- TDM, permet la détection et le bilan d’extension 4 I. RAPPELS RADIOANATOMIQUE 5 RAPPELS RADIOANATOMIQUE Anatomie zonale de Mc Neal 6 RAPPELS RADIOANATOMIQUE 7 ANATOMIE ZONALE EN T2 En T2, le contraste intra-glandulaire est différent: la zone périphérique présente une hyperintensité . la zone de transition et la zone centrale indissociables constituent la glande interne et présentent un hyposignal . La capsule prostatique est visible sous la forme d’un liseré hypointense en T2 RAPPELS RADIOANATOMIQUE Les vésicules séminales et Les ampoules déférentielles en T2, leur composante stromale apparaît hypointense et leur lumière très hyperintense. 9 I.RAPPEL CLINIQUE ET BIOLOGIQUE Circonstance de découverte Longtemps asymptomatique ou bien : ○ Signes fonctionnels urinaires (40%) ○ TR (30%). ○ Histologie HBP (12%) ○ Complications (10%) ○ Signes généraux. ○ Métastases. 30% découverte autopsique. 10 I. RAPPEL CLINIQUE ET BIOLOGIQUE TR (+++) : parsque le Kc est parfois isoéchogène et le PSA peut être faible ( cancer indifférencié) . TR avant l’échographie : la prostate normale est souple, le cancer est dur , Rechercher une asymétrie, un nodule, une déformation, la perte du sillon médian. 11 I.RAPPEL CLINIQUE ET BIOLOGIQUE PSA : est une glycoprotéine secrétée par la prostate , spécifique de la prostate mais non spécifique du cancer. Son taux est 10 fois plus élevé en cas de cancer ou de prostatite que d’hypertrophie bénigne . La valeur normale du PSA varie avec l’âge. Il est classique de considérer que la normalité est de 2,5ng/ml dans la 5ème décade et d’ajouter 1ng/ml par décade supplémentaire. 12 I.RAPPEL CLINIQUE ET BIOLOGIQUE PSA varie avec le volume prostatique . Le rapport entre le taux de PSA et le volume de la prostate appelé PSA densité vise à neutraliser l’effet volume. Un seuil de 0,15 est habituellement utilisé, donnant une valeur prédictive positive de 18%. HISTOLOGIE Adenocarcinome : 95% des cancers prostate Types histologiques rares de K prostate (5%) ○ Carcinomes à petite cellule ○ Carcinome mucineux ○ Cancer Endometrioïde (prostatic ductal carcinoma) ○ Carcinome transitionnel ○ Carcinome à cellule squameuse ○ Carcinome baso cellulaire ○ Carcinome adénoïde kystique ○ Carcinome cellules en bague chevalière ○ Tumeur neuro endocrine 15 ECHOGRAPHIE Couplée au doppler Par voie endorectale +++ (vessie vide) La voie sus-pubienne dans le cadre d’un bilan d’extension ou de retentissement urinaire 17 ECHOGRAPHIE 30 à 50% des cancers prostatiques -visibles la zone périphérique:++++ zone d’échostructure « anormale » plus ou moins bien délimitée hypoéchogène par rapport au reste de la zone périphérique. Normale n’elimine pas le kc Guidage de la biopsie +++++ 18 ECHOGRAPHIE Zone homogène ou discrètement hétérogène: arrondie assez circonscrite dans 30 % des cas Flous (20 %) portion infiltrative (50% ) : plage + diffuse purement infiltrative avec des contours mal définis. 19 ECHOGRAPHIE Echo endo ne détecte que 8 à 30% des cancers palpables. Le cancer est hypoéchogène dans 70% des cas, isoéchogène dans 30% des cas. La forme hyperéchogène est exceptionnelle. 20 ECHOGRAPHIE Le nodule hypoéchogène Situé contre la capsule et pouvant la déformer, le nodule hypoéchogène est facilement détectable . La plage ou la bande hypoéchogène ECHOGRAPHIE E F E : Plan axial oblique (à gauche), plan sagittal (à droite) : forme infiltrative à contours irréguliers (↑). F : Plan axial oblique : forme bilatérale. Il existe une lésion droite et une petite lésion (↑) de forme infiltrative dans la zone périphérique gauche. G : Plan axial oblique : forme « nodulaire » atypique hypoéchogène à centre hyperéchogène (↑). E G 23 ECHOGRAPHIE La forme hyperéchogène Le cancer est exceptionnellement hyperéchogène . Il s’agit habituellement de formes évoluées comme ici où il atteint les deux lobes, problème est de ne pas le méconnaître. Evitez de parler de calcifications…! ECHOGRAPHIE Les cancers de l’apex L’apex prostatique est dépourvu de la capsule anatomique qui entoure la glande. Le cancer peut facilement franchir les limites de la prostate et s’étendre au tissu périprostatique. Il faut le rechercher systématiquement . Il peut être manqué au cours d’une série de biopsies. ECHOGRAPHIE Les cancers pluri-focaux ECHOGRAPHIE Les autres lésions hypoéchogènes non malignes Prostatite aiguë ou subaiguë Prostatite granulomateuse ou tuberculeuse Une zone d’infarctus ou d’atrophie prostatique localisée, séquelle inflammatoire Une zone d’ectasie canalaire localisée Nodule d’hyperplasie prostatique bénigne. 27 ECHOGRAPHIE Echo-doppler couleur Caractère hypervascularisé du cancer. Utile en zone périphérique, d’un apport médiocre dans la zone de transition. 28 29 ECHOGRAPHIE Échographie de contraste 10 à 15 secondes pour trouver un rehaussement IRM – écho de contraste pour être sur d’être dans la lésion Elastographie : orientation 30 performances échographie peu améliorées par l’injection de Sonovue détection par EDC : 26% détection par biopsies systématisées: 32% Mittergerber Prostate 2007 par l’élastographie détection par élastographie : 29,7% détection par biopsies systématisées: 25,4% Pallwein Eur J Radiol 2007 31 ECHOGRAPHIE Échographie abdomino pelvienne Volume et échostructure globale prostate Hydronéphrose ? / envahissement plancher vésical et méats? localisations secondaires ? BIOPSIE PROSTATIQUE Matériel Supports à biopsie: films radio, boîtiers… Aiguille à biopsie 20cm 18G ; gorge 15 à 22mm Aiguille de Chiba (anesthésie locale) Seringue et Xylocaïne 1% non adrénalinée 10cc Pistolet et guide BIOPSIE INDICATIONS Augmentation des PSA Patients symptomatiques plus TR+ Echo transrectale(TR+ et/ou PSA augmenté) Dépistage Attention: l’échographie seule ( sans les résultats du TR et du PSA) n’est pas suffisante pour porter une indication de biopsies. BIOPSIE Technique Anesthésie local Sonde d’échographie décontaminée Avec système de guidage de l’aiguille Aiguille 18G montée sur un pistolet de tir 12 biopsies systématisées L’IRM IRM prostatique l’examen de référence du cancer de la prostate. Prise en charge thérapeutique du cancer nouvelles séquences (IRM dynamique, spectroscopie, IRM de diffusion). L’IRM évalue l’extension locale et locorégionale . TECHNIQUE IRM Délai entre biopsie et IRM = 8 semaines. IRM avant biopsie si forte suspicion clinique et échographique. Deux types d’antennes : TECHNIQUE IRM 1- Antenne endo-rectale Avantages : Excellente résolution spatiale. Bonne visibilité des territoires postérieurs de la prostate et de la pseudo-capsule rectale. Limites : Chute du signal des territoires antérieurs. Inconfort du patient. Compression de la glande. Coût élevé. TECHNIQUE IRM 2- Antenne externe en réseau phasé Avantages : Qualité et homogénéité du signal. Bonne résolution spatiale. Confort du patient. Moindre coût. TECHNIQUE IRM SÉQUENCES : Morphologiques T2 (3plans) T1 (axial) avec annulation du signal de la graisse Diffusion T1 Dynamiques avec injection de Gado spectroIRM PROTOCOLE CLASSIQUE: T2 (3plans) +++ T1 (axial) T1 (axial dynamique gado) Ganglions: ? • Diffusion • T2 abdomen, pelvis 40 Detection de la tumeur • T2: tumeur localisée par une plage de tissu d’apparence hypointense dans ZP 41 Detection de la tumeur Imagerie de diffusion ADC augmente la fiabilité de l’imagerie T2 pour localiser un cancer de la ZP. meilleure spécifi que l’IRM dynamique pour la ZP 42 Detection de la tumeur IRM dynamique (IRM perfusion= IRM de contraste) compare la cinétique du GADO. Tumeur/Nle/ hyperplasique. détection K repose sur: - un rehaussement + intense et + rapide dans le tissu néoplasique que dans le tissu prostatique normal (wash-in) - et une décroissance du contraste + rapide (wash-out). 43 IRM Spectroscopie: analyse métabolique (citrate, choline, créatine). On peut observer typiquement un taux élevé du choline + créatine et/ou un taux réduit de citrate dans le cancer prostatique. 44 IRM adénocarcinome bilatéral • Choline : précurseur de la synthèse des membranes cellulaires • Créatine: marqueur de l’activté du métabolisme énérgétique • Citrate: secrétée par les acinis prostatiques 45 L’IRM montre, grâce à sa séquence injectée dynamique (d) une lésion de la base gauche de taille significative (flèche blanche),alors qu’elle n’était ni détectable en T2 (a), en raison de remaniements de signal importants à la base, ni sur la séquence de diffusion (c),en raison de sa topographie BILAN D’EXTENSION EXTENSION EXTRA CAPSULAIRE 5 signes : masse > 12 mm en contact avec la capsule, déformation régulière de la capsule, déformation irrégulière de la capsule , incluant l’aspect spiculé des contours prostatiques, oblitération de l’angle rectoprostatique, asymétrie ou envahissement des pédicules neuro vasculaires. Processus prostatique avec interruption du liséré en hyposignal T2 de la capsule dans sa portion Postérieure droite 48 BILAN D’EXTENSION EXTENSION EXTRA CAPSULAIRE continuité de la lésion en hyposignal avec le tissu périprostatique déformation irrégulière ou spiculée des contours prostatiques, et/ou visibilité directe de l’hyposignal de la tumeur dans le tissu périprostatique. 49 BILAN D’EXTENSION ENVAHISSEMENT VÉSICULES SÉMINALES ET AMPOULES DÉFÉRENTIELLES Envahissement extra prostatique débutant: discrètes lacunes dans la racine des vésicules et de l’ampoule D. (la comparaison avec le côté opposé est souvent utile). Envahissement massif : Hyposignal localisé Processus prostatique étendu aux vésicules séminales en coupe axiale T2 50 BILAN D’EXTENSION EXTENSION GANGLIONNAIRE point essentiel du bilan pré-thérapeutique car les implications pronostiques et thérapeutiques sont majeures Intérêt des séquences de diffusion avec des ganglions en hypersignal processus prostatique avec extension ganglionnaire iliaque interne droite en coupe axiale T2 51 IRM 52 DETECTION DES RECIDIVES APRES TRAITEMENT La surveillance du taux de PSA après prostatectomie radicale, radiothérapie ou thérapies focales permet de sélectionner les patients à risque de récidive. En effet, après radiothérapie ou ultrasons focalisés, les récidives rattrapage. peuvent bénéficier d’un traitement de DETECTION DES RECIDIVES APRES TRAITEMENT Sur les séquences T2 : Prostate résiduelle soit hétérogène et/ ou en hyposignal diffus. Toute plage focalisée nodulaire en hyposignal plus intense que le reste de la prostate est considérée comme suspecte. Une atteinte des vésicules séminales est diagnostiquée devant la présence d’un épaississement de leur paroi ou d’éléments hypointenses dans leur lumière. DETECTION DES RECIDIVES APRES TRAITEMENT En séquence dynamique : Toute plage nodulaire présentant un rehaussement précoce et intense par rapport au reste de la prostate est considérée comme maligne. L’atteinte des vésicules séminales est diagnostiquée sur un rehaussement précoce des parois ou de la lumière de la glande. TDM Intérêt pour le bilan d’extension a distance TDM thoraco-abdominale Etude en fenêtre osseuse Scintigraphie pour les métas osseuse CLASSIFICATION TNM T Tumeur primitive • TX : tumeur primitive non évaluée • T0 : tumeur primitive non retrouvée • T1 : tumeur ni palpable au toucher rectal (TR), ni visible en imagerie T1a : tumeur occupant moins de 5 % du tissu réséqué avec un score de Gleason < 7 ou absence de grade 4 ou 5 T1b : tumeur occupant plus de 5 % du tissu réséqué ou un score de Gleason > 7 ou présence de grade 4 ou 5 T1c : tumeur découverte sur une biopsie prostatique en raison d’une élévation de la valeur des PSA • T2 : tumeur limitée à la prostate T2a : tumeur atteignant la moitié d’un lobe ou moins T2b : tumeur atteignant plus de la moitié d’un lobe mais sans atteindre les 2 lobes T2c : tumeur atteignant les 2 lobes • T3 : extension au- delà de la capsule T3a : extension extra- capsulaire uni- ou bilatérale T3b : extension aux vésicules séminales uni- ou bilatérale CLASSIFICATION TNM • T4 : tumeur fixée ou atteignant d’autres structures que les vésicules séminales (sphincter externe, rectum, muscles releveurs de l’anus ou la paroi pelvienne) N Ganglions régionaux • NX : ganglions régionaux non évalués • N0 : absence de métastase ganglionnaire régionale • N1 : atteinte ganglionnaire régionale Métastases à distance • MX : métastases à distance non évaluées • M0 : absence de métastase à distance • M1 : métastases à distance M1a - ganglions non régionaux M1b - os M1c - autres sites métastatiques STRATEGIE DIAGNOSTIQUE Suspicion clinique et PSA // Echodoppler endorectale + Biopsies Forte suspicion clinique et biologique IRM avant biopsie OU Si Positif, IRM: bilan opérabilité IRM +/- TDM : bilan d’extension IRM dans la surveillance postthérapeutique 59 CONCLUSION Detection: clinique + PSA + Echo-endorectale + biopsies Bilan du cancer: IRM Bilan d’extension: IRM et/ou echo sus-pubienne et/ou TDM 60 Références Recommandations en onco-urologie 2013du CCAFU : Cancer de la prostate IMAGERIE DU K PROSTATE, Daniel PORTALEZ, J.M LHEZToulouse 1. Alfidja A. Imagerie du cancer de la prostate . Recommandations 2. BOUMERZOUG A , DRAOUAT. S , NECHE. S , SAADI W. Imagerie de la prostate 3. LAPRAY J.F Imagerie de l’HBP Imagerie de la prostate 4. ROY C. Cancer de la prostate : forme commune Feuillets de Radiologie, 45, n° 5, 323-344 5. BOURRINET P. Nanopartcules en imagere médicale MERCI