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Pilly - Préparation ECN - Item 312 - ©CMIT
Item n° 312 : Épanchement pleural
OBJECTIFS TERMINAUX
I. - Devant un épanchement pleural, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
POUR COMPRENDRE
Définition
Épanchement liquidien dans l’espace pleural.
Pré-requis
Deux types d’épanchement :
- transsudat : (1 000 à 5 000 cellules/mm3, lymphocytes et macrophages, protéines < 30 g/l) : non infectieux
- exsudat : réaction inflammatoire locale d’étiologies diverses notamment infectieuse
Trois mécanismes de pleurésies infectieuses :
- dissémination virale ou bactérienne, et multiplication in situ
- inoculation directe (chirurgie, etc.)
- foyer de voisinage, surtout pulmonaire (50 % des pleurésies purulentes) mais aussi médiastinale en intra-abdominal.
Trois phases évolutives de pleurésies à pyogènes :
- phase initiale : épanchement clair, libre dans la cavité (pH > 7,2 ; LDH < 1 000)
- évolution vers un aspect fibrino-purulent avec tendance au cloisonnement (élévation de LDH)
- phase enkystée.
Facteurs favorisants : atteintes de fonctions supérieures, alcoolisme, immunodépression, mauvais état dentaire.
DEVANT UN ÉPANCHEMENT PLEURAL, ARGUMENTER LES PRINCIPALES HYPOTHÈSES
DIAGNOSTIQUES ET JUSTIFIER LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES PERTINENTS
1. Clinique
De l’épanchement :
- douleur latéro- ou basithoracique, irradiant vers l’épaule, majorée par linspiration profonde ; toux sèche majorée par les changements de position ;
dyspnée
- matité, disparition des vibrations vocales, souffle pleurétique à la limite supérieure de l'épanchement.
De l’infection primitive, qui masque souvent les signes de pleurésie.
Dans tous les cas, hyperthermie d’intensité variable.
Complications : cloisonnement, adhérences, enkystement.
2. Diagnostic
Il est peut être clinique en cas d’épanchement important.
Limagerie permet la confirmation de l’épanchement (radiographie), de quantifier son importance (échographie et/ou TDM ou IRM), d’en préciser la
topographie (TDM), d’en guider la ponction (repérage).
Tout patient qui présente une douleur thoracique fébrile doit bénéficier d’une radiographie thoracique.
La ponction simple, ou écho/TDM guidée, est indispensable pour établir le diagnostic étiologique :
- examen microbiologique direct puis mise en culture aéro- et anaérobie, et/ou antigènes solubles, voire PCR ; recherche de mycobactéries ou de
champignons selon le contexte
- étude biochimique : glucose, protéines, LDH, pH
- cytologie : numération et pourcentage de polynucléaires, lymphocytes (recherche des cellules malignes)
La biopsie pleurale peut être indiquée pour la recherche de tuberculose et de pathologie maligne.
Par ailleurs la démarche diagnostique est identique à celles des infections respiratoires.
3. Étiologies
3-1. Pleurésies purulentes
Bactéries les plus fréquentes (mais toutes sont possibles, d’l’importance de la ponction initiale) :
- pneumocoque
- bactéries anaérobies
- staphylocoque.
3-2. Pleurésies a liquide clair
Tuberculose (rare en France, < 10 % des pleurésies); exsudat, LDH > 200 UI/l, cellularité < 10 000/mm3, prédominance de lymphocytes. Peu ou pas de
BAAR au direct, culture négative dans 50 % des cas ; présence de granulome à la biopsie pleurale.
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Virus responsables d’infections respiratoires.
Bactéries intracellulaires (Legionella, Chlamydia, Coxiella) et Mycoplasma.
3-3. Pleurésies fongiques (principalement chez l’immunodéprimé)
4. Diagnostic différentiel
Étiologies non infectieuses :
- embolie pulmonaire ++ : angio-TDM si doute sur l'origine infectieuse
- pathologie maligne
- insuffisance cardiaque
- pathologies inflammatoires (lupus, etc.).
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