ÉDITORIAL
Le commerce équitable connaît depuis quelques années un fort développement en
France et dans le monde. S’il ne représente encore que 0,03 % des échanges mondiaux,
son potentiel demeure considérable chez nous si l’on observe le niveau déjà atteint
en Europe du Nord, au Royaume Uni ou en Suisse. S’il porte encore principalement
sur les denrées alimentaires (café, thé, cacao, jus de fruits, riz, banane), il s'ouvre à
l'artisanat et à la mode mais aussi aux services, avec le tourisme équitable. Ses
produits sont distribués dans des circuits spécialisés, souvent gérés par des militants,
mais pénètrent désormais la grande distribution.
Compte tenu des exigences éthiques grandissantes des consommateurs et de
l'influence soutenue des ONG, le commerce équitable va bientôt quitter le statut de
marché émergent qui est encore le sien pour devenir un marché mature. Dans cette
période de transition où foisonnent les initiatives et les acteurs, ce nouveau commerce
ne laisse pas indifférent, voire attise les appétits des distributeurs et marques. La
contrepartie du succès rapide du commerce équitable se traduit par un risque de
récupération mais aussi par une perte de repères pour le consommateur.
Dans ce contexte, l'État français, conscient des enjeux et soucieux d'éclairer les
consommateurs, a souhaité mettre en place un cadre normatif fixant quelques règles
pour l'exercice du commerce équitable.
C'est ainsi que la Délégation Interministérielle à l'Innovation, àl’Expérimentation
Sociale et à l'Economie Sociale a été chargée d’élaborer, avec l'appui technique de
l'AFNOR, un document définissant les critères génériques de la démarche du commerce
équitable et pouvant servir de référentiel.
Auterme de près de quatreans de travail, la commission de normalisation composée
d'experts (représentants des organisations de commerce équitable, d’associations
de consommateurs, de la grande distribution et de l’administration) est parvenue à
un « Accord»qui définit les termes du commerce équitable. Un Accord (IWA) mais
pas tout à fait une norme. Ce texte, qui constitue une première référence commune,
ale mérite de donner une définition consensuelle en cohérence avec les référentiels
internationaux. Ce sont des bases minimum d’exigences.
La définition retenue dégage trois principes :
•l'équilibrede la relation commerciale entre les partenaires ;
•l’accompagnementdes organisations de producteurs et/ou de travailleurs engagés dans
le commerce équitable ;
•l’information et la sensibilisation du consommateur, du client,et plus globalement du
public au commerce équitable.
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Mémento de la mode éthique éditorial