La médecine cherche des solutions
Hier lors de la 71e session de
l'Assemblée générale de
l'ONU, des chefs d'États se
sont pour la première fois en-
gagés à adopter une approche
générale et concertée, à ren-
forcer la réglementation, à
promouvoir de meilleures
pratiques et à encourager l'in-
novation pour développer des
alternatives aux antimicro-
biens, de nouveaux diagnos-
tics et des vaccins « Les enga-
gements pris aujourd'hui
doivent maintenant être tra-
duits en actions rapides Le
temps presse », a estimé Mar-
garet Chan, directeur général
de l'OMS L'OMS, la FAO (Or-
ganisation des Nations unies
pour l'alimentation et l'agri-
culture) et l'OLE (Organisation
mondiale de la santé animale)
coordonneront les actions et
dresseront le bilan à l'Assem-
blée générale de septembre
i Certaines bactéries résistent aux antibiotiques. AFP
2018
Parmi les traitements alter-
natifs figure la phagothérapie,
l'utilisation de virus - inoffen-
sifs pour l'homme - capables
de détruire les bactéries
Coordonnée par l'hôpital mili-
taire Percy l'étude Phago-
burn, évalue actuellement son
efficacité contre les infections
cutanées dans ll centres de
grands brûlés en France (dont
le Centre hospitalier Saint-Jo-
seph Saint-Luc de Lyon et le
CHR de Metz-Thionville), en
Belgique et en Suisse
En mai, l'économiste Jim
O'Neill, chargé d'une mission
par le gouvernement britan-
nique, avait liste dix mesures,
appelant notamment à ce que
les antibiotiques ne soient
plus prescrits sans test dia-
gnostic préalable, à réduire
l'usage non nécessaire dans
l'agriculture, et à une incita-
tion financière de I à 1,5 mil-
liard de dollars pour les labo-
ratoires qui produiront de
nouveaux médicaments ap-
propriés Car l'innovation est
en panne dans ce domaine
très peu de nouveaux antibio-
tiques ont été découverts ces
trente dernières années De
son côté, un collectif d'asso-
ciations américaines, anglai-
ses, allemandes et françaises a
lancé une campagne pour
« exhorter l'industrie phar-
maceutique à dépolluer sa
chaîne d'approvisionne-
ment » II appelle à la diffusion
d'une liste noire d'entreprises
polluantes qui contribuent à
l'antibiorésistance
S. M.
Pneumonies, tuberculoses,
infections urinaires et sexuelles
La tuberculose, les pneumo-
nies, les infections urinaires
et des infections sexuelle-
ment transmissibles sont
aujourd'hui les pathologies
dans lesquelles on rencon-
tre le plus de résistance aux
antimicrobiens En 2013, la
tuberculose ultrarésistante
avait été identifiée dans
IOU pays avec 480 DOO cas
tandis qu'on assiste aussi à
un retour de force des infec-
tions à gonorrhée autrement
appelées « chaudes-pisses »
(+52% en France entre 2008
et 2009) qui « pourraient de-
venir bientôt impossibles à
traiter », estime l'OMS En
2012, pratiquement tous les
virus grippaux A en circula-
tion chez l'homme s'étaient
montres résistants aux prin-
cipaux médicaments utilisés
dans la prévention de la
grippe
Selon l'Inserm, la situation
la plus préoccupante est cel-
le des entérobactéries EBL-
SE, produites par des micro-
bes présents
essentiellement dans le tube
digestif, en constante hausse
depuis dix ans et en particu-
lier Klebsiella pneumonia et
E coll
La découverte en mai der-
nier, chez une Américaine
de 49 ans atteinte d'une in-
fection urinaire d'une bacté-
rie E Coll résistante à l'un
des antibiotiques de dernier
recours, la cohstine, a ainsi
été considérée comme un
événement très préoccu-
pant
II existe cependant quèl-
ques bonnes nouvelles en
France, la résistance aux an-
tibiotiques est en baisse
constante depuis dix ans
chez le célèbre staphyloco-
que doré et le pneumocoque
S.M.