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Présentation
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de la région Auvergne-Rhône-Alpes, octobre 2015
La région Auvergne-Rhône-Alpes devient une très grande région à l’échelle européenne, très
performante à l’égard de nombreux enjeux du développement territorial. Encore peu connue dans ses
contours actuels, son patrimoine naturel exceptionnel est le support d’un dynamisme socio-
économique de tout premier plan. Ses territoires présentent par ailleurs une grande diversité.
PATRIMOINE NATUREL
Aussi grande que l’Irlande avec une superficie de 70 000 km², AURA est 2 fois plus vaste que la
Belgique, et également plus vaste que les Pays-Bas, la Suisse, le Danemark, ou la Slovaquie.
Occupant 13% du territoire métropolitain, elle est la 3ème région la plus vaste de France et est aussi
grande que le plus vaste des « länder » allemands (la Bavière).
Région de montagnes et de rivières, AURA offre une très grande diversité de paysages, des
cratères et massifs volcaniques à l'ouest, uniques en Europe, jusqu'aux crêts du Jura et aux hautes
montagnes des Alpes à l'est, reliés par de vastes plaines telles la Limagne ou le Forez. Des paysages
de bocages au nord-ouest, des vignobles, des vallées et des champs de lavande et d’oliviers au sud-
est ponctuent ces massifs montagneux. Cette diversité paysagère illustre la grande diversité
climatique et écologique d’AURA, partagée entre des influences bioclimatiques continentales, alpines,
et méditerranéennes.
Ces grands ensemble sont traversés par deux des plus grands fleuves français (la Loire et le Rhône),
et leurs affluents tels l’Allier (dernière grande rivière sauvage d’Europe), l’Ardèche ou la Drôme, qui
sont autant de marqueurs identitaires. L’Allier et le Rhône traversent ou bordent 11 des 12
départements d’AURA. La région contient par ailleurs les plus grands lacs et étendues d'eau douce de
France.
Cet impressionnant patrimoine naturel peut être illustré par la forte surreprésentation des forêts,
prairies permanentes, et autres surfaces naturelles, qui occupent 73% de la région (contre 51% en
moyenne en France).
Preuve de l’excellence et de la rareté de son patrimoine écologique, AURA est la 2ème région pour la
couverture en parcs nationaux, réserves naturelles nationales et régionales, arrêtés de
protection de biotope et réserves biologiques.
Pour « convertir » ce patrimoine naturel en veloppement territorial durable, AURA pourra compter
sur son réseau de 9 Parcs naturels régionaux, organisés autour de projets concertés de
développement durable. Avec ses 9 PNR, AURA est la 1ère région pour la protection et la mise en
valeur de ces territoires à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine
culturel sont rares et de grande qualité. Cette labellisation est en pleine dynamique puisque 4
nouveaux PNR sont en cours de création, ce qui portera bientôt leur nombre à 13, couvrant ¼ du
territoire régional.
On ne pourrait clore la description du contexte naturel d’AURA sans insister sur son caractère
montagnard. En effet, AURA est de très loin la première région de montagnes de France (en
superficie et en population montagnarde), et la plus grande région de montagne dEurope. Les
2/3 de la nouvelle région est classée en zone de montagne, dont 10% en haute montagne (dont le
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Sources : Agence des territoires d’Auvergne, INSEE Auvergne, INSEE Rhône-Alpes, INSEE, CR Auvergne, CR Rhône-Alpes, CRDT-A,CRDT-RA, Transfo, DRAAF, CGET, AUCM, ADERLY, capital.fr.
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Mont-Blanc, point culminant européen), et plus d’1/3 de sa population vivra en zone de montagne. La
montagne dans la future région AURA sera un élément prégnant du paysage, des activités des
hommes, et de leurs problématiques au quotidien. D’ailleurs devrait-on dire « les » montagnes tant
elles sont diverses, des volcans d’Auvergne aux hautes-montagnes de l’Oisans, en passant par la
montagne sèche ardéchoise ou les pré-Alpes calcaires, même si des problématiques communes
existent (accessibilité, maintien des services, agriculture, tourisme).
La structuration politique de ces montagnes sera également très forte avec 3 Comités de Massif
(Massif Central, Jura et Alpes), qui rassemblent les acteurs qui ont l’habitude de travailler ensemble
sur ces problématiques, et qui représentent les 40% de la population d’AURA qui vit en zone de
Massif. 1/3 des français vivant en zone de Massif sont en AURA.
DÉMOGRAPHIE
Forte de ce socle environnemental, AURA est également forte d’une population jeune et
nombreuse.
Avec 7,7 millions d’habitants en 2012, AURA est la deuxième gion française loin devant cinq
régions de taille similaire de cinq à six millions d’habitants. La différence entre la 1ère région (Ile-de-
France) et la 2ème région s’est atténuée, puisque la population d’AURA représente désormais 60% de
la population d’Ile-de-France (contre 50% auparavant). 12% des métropolitains habitent en AURA, qui
a une population similaire à sa voisine Suisse, et plus nombreuse que le Danemark ou la Bulgarie. Elle
est la 10ème région européenne en terme de population. Avec 1/3 de sa population de moins de 25
ans, la population d’AURA est plus jeune que la population suisse et que la population de ses voisines
italiennes.
Avec un taux de croissance de population de +0,8% par an entre 2007 et 2012, AURA est au 4ème
rang des gions les plus dynamiques démographiquement. Ainsi, AURA gagne environ 58 000
habitants supplémentaires tous les ans (l’équivalent de la population de Chambéry, ou de deux fois
celle de Vichy), 60% par accroissement naturel et 40% par excédent migratoire. Si les tendances
actuelles se poursuivaient, sa population augmenterait d’environ 1,2 million d’habitants
supplémentaires d’ici 2040, ce qui représenterait la seconde croissance régionale en valeur absolue.
Elle atteindrait alors 8,9 millions d’habitants (dont 25% de personnes âgées de 65 ans et plus, contre
17% actuellement).
La présence de zones montagneuses et de larges espaces à dominante rurale en fait une région peu
dense. En densité de population, elle n’est ainsi que 7ème.
Entre 1999 et 2012, tous les départements de la région ont gagné des habitants, à l’exception de
l’Allier et du Cantal. La Haute Savoie et l’Ain figurent parmi les dix premiers départements français
pour la croissance démographique. Cinq autres partements, ainsi que la métropole de Lyon, ont un
taux de croissance annuel moyen 2007-2012 supérieur à la moyenne France métropolitain. Celui du
Puy-de-Dôme et de la Loire (0,4%) est sensiblement plus faible. La Haute Savoie, la Savoie, l’Ain, la
Drôme, l’Isère, et, dans une moindre mesure, le Puy-de-Dôme, disposent, comme la région, de deux
moteurs de croissance démographique : l’excédent migratoire (attractivité) et l’excédent naturel
(jeunesse de la population). L’Ardèche et la Haute-Loire, dont les territoires profitent du desserrement
urbain de la vallée du Rhône et de l’agglomération de Saint-Etienne, voient leur population croître
grâce à l’excédent migratoire. En revanche, dans l’Allier et le Cantal, départements les plus
vieillissants, le faible excédent migratoire ne compense pas un fort déficit naturel. La population de la
métropole de Lyon et de l’Isère, dont la croissance est de type métropolitain, n’augmente que grâce à
l’excédent naturel.
En nombre d’habitants, la région est fortement périurbaine : 80% de la population vit dans un grand
pôle urbain ou dans une commune périurbaine (77% en France métropolitaine). Les « communes
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rurales isolées », à l’écart de l’influence urbaine, situées dans le Massif Central et dans les Alpes ne
regroupent que 5% de la population, comme en moyenne en France métropolitaine. Ces espaces
périphériques pèsent davantage dans le périmètre auvergnat, ils représentent 16% de la
population, que dans la partie rhônalpine de la région (3%). Dans cette dernière, la croissance
démographique, qui se déploie dans l’axe du couloir rhodanien, est relativement homogène. Elle est
cependant plus rapide le long du sillon alpin, autour du Grand Lyon et dans l’espace transfrontalier
Genevois, qui est porté par la croissance économique de Genève. Ces deux grandes zones
métropolitaines figurent parmi les espaces les plus dynamiques de France. En dix ans, la population
augmente dans plus de huit communes sur dix de la région AURA.
Avec 2,2 millions d’habitants, Lyon est la deuxième aire urbaine de France, tandis que Grenoble (avec
plus de 670 000 habitants dans l’aire urbaine) figure au 11e rang. Saint-Etienne (510 000) et Clermont-
Ferrand (470 000) se classent au 17° et 19° rang. En dehors de la Métropole lyonnaise, la population
des communes centre des grandes agglomérations augmente désormais très peu : la croissance se
concentre dans les communes périurbaines, parfois éloignées. Les communes de moins de 2 000
habitants représentent 28% de la population régionale, mais 44% de sa progression depuis 1999.
Soutenue par l'étalement urbain, l'augmentation du nombre de propriétaires est l'une des plus fortes
de métropole (+ 25% depuis 1999).
Région intermédiaire entre le nord et le sud, AURA compte une part de population immigrée (8,6%)
dans la moyenne de la France métropolitaine. Cependant la partie rhônalpine (9,4%), urbaine et
frontalière, contraste avec le territoire auvergnat (4,9%).
EMPLOI CHÔMAGE SALAIRES
AURA compte 3,2 millions d’emplois, soit 12 % de l’emploi métropolitain. Elle se place ainsi au 2ème
rang national. Avec près de 500 000 emplois industriels (et 515 000 dans les services productifs), c’est
la première région industrielle de province. La plupart des grands secteurs industriels sont présents
en AURA, même si le poids de la fabrication de matériels de transport est plus faible qu’ailleurs. Les
industries agro-alimentaires sont le deuxième employeur industriel de la région après la métallurgie,
mais en valeur relative, d’autres secteurs sont également spécifiques du territoire, comme les
équipements électriques, les machines et équipements, le textile, la pharmacie, les produits en
caoutchouc et en plastique, la chimie et l’électronique.
AURA compte 590 000 emplois publics. Très majoritairement urbains, ils se concentrent dans les
grandes villes. La fonction publique d'État, les collectivités territoriales et la fonction publique
hospitalière représentent respectivement 43%, 34% et 23% de ces emplois. Rapporté à la population
résidente, l'emploi public de la région affiche cependant un taux plus faible que dans le reste de la
métropole, en raison de l’importance de l’emploi productif dans la région.
Avec 15% de cadres, elle se positionne au 2ème rang pour ce critère.
Au cours des vingt dernières années, la France a subi deux récessions économiques, c’est-à-dire
deux périodes de recul du PIB. La récession de 1993 fut plus brève et la baisse de l’activité moins
intense qu’en 2008-2009. Comme au niveau de la France, l’emploi de la région AURA a lourdement
chuté entre 2008 et 2010, davantage dans sa partie auvergnate que dans le territoire rhônalpin.
Depuis, il augmente d’environ 2,5% par an, passant légèrement aujourd’hui son niveau atteint en
2007. La hausse est concentrée dans la zone d’emploi de Lyon, tandis que celles de Saint Etienne,
Oyonnax et Montluçon conservent un niveau d’emploi inférieur à celui atteint en 2007.
Ainsi, globalement entre 2007 et 2012, AURA a mieux résisté à la crise. En effet, si l’emploi a baissé
de 0,6 % en France, il est resté stable en AURA sur la période. Ceci résulte d’une meilleure
dynamique de son secteur tertiaire par rapport au plan national. Ce secteur tertiaire (moins présent
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mais plus dynamique) permet de compenser les destructions nettes d’emplois dans l’industrie,
secteur le plus touché par la crise et surreprésenté en AURA.
AURA présente le taux de chômage le moins élevé des gions françaises, d’un point inférieur
à la moyenne nationale. Fin 2014, quatre départements (la Drôme, l’Ardèche, l’Allier et la Loire) et
neuf zones d’emploi (Aubenas, Montélimar, Montluçon, Roman sur Isère, Vichy, Thiers, Roanne,
Valence, Saint-Etienne) ont un taux de chômage égal ou supérieur à la moyenne nationale
métropolitaine (10.0%). Le Cantal, l’Ain, l’Isère, les deux Savoie, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme se
situent en revanche nettement en dessous. Le Cantal a le 2ème taux de chômage le plus bas de
France, et l’Ain le 4ème.
REVENUS PAUVRETÉ PRECARITÉ
Hors Île-de-France, les salariés d’AURA sont les mieux rémunérés de France.
AURA fait globalement partie des régions favorisées : c’est la 2ème de France pour le revenu fiscal
par unité de consommation. Ses taux d’allocataires du RSA ou de bénéficiaires de la CMU comme son
taux de chômage sont structurellement inférieurs à la moyenne française. La part des personnes à bas
salaire (20%) est cependant légèrement supérieure à la part nationale (19,6%), en raison
essentiellement de l’ampleur de l’emploi saisonnier dans les stations touristiques de montagne.
Toutefois, la région compte de nombreux territoires marqués par la précarité sociale, tant en
milieu urbain qu’en milieu rural. La carte des taux de précarité moigne d’un gradient allant du nord-
est de la région, très favorisé (espace transfrontalier genevois), vers le sud et l’ouest, certains
territoires ruraux connaissent des taux de précarité et de chômage élevés. En raison notamment du
faible niveau des retraites agricoles, la part des habitants sous le seuil de pauvreté est forte dans les
campagnes enclavées des départements de la Haute-Loire et du Cantal. Les zones rurales du sud de
l’Ardèche et de la Drôme, plus attractives, sont cependant touchées par l’inadéquation du marché du
travail au profil des demandeurs d’emploi, et l’éloignement des grands pôles d’emploi métropolitains.
FORMATION ENSEIGNEMENT SUPERIEUR RECHERCHE
Le niveau d’études de la population est légèrement plus élevé qu’en moyenne : 44 % des habitants
ayant achevé leurs études disposent d’un diplôme égal ou supérieur au Bac (43 % en France
métropolitaine). Elle est la 4ème pour la réussite au BAC.
Avec ses huit pôles d'enseignement supérieur, AURA est la 2ème région étudiante de France, avec
300 000 étudiants, soit 13% des étudiants métropolitains. 12 % sont en école d’ingénieurs ou de
commerce. AURA présente un réseau dense et diversifié d’établissements d’enseignement supérieur
et de recherche, avec 10 universités et 26 écoles d’ingénieurs.
Avec 35 000 chercheurs (deuxième rang national) et des dépenses en recherche et
développement de plus de 6 milliards d’euros / an, AURA présente un potentiel de recherche et
d'innovation très élevé à l’échelle française et européenne. Riche de cet exceptionnel réseau de
compétences, AURA constitue le second pôle français de recherche scientifique et technique, de
sorte qu’en France près d’1 brevet technologique sur 5 sont déposés en AURA. Les PME
régionales innovent plus que la moyenne.
ÉCONOMIE
L’économie d’AURA est la deuxième de France. Elle se caractérise avant tout par sa diversité : son
principal moteur historique est industriel, mais les fonctions métropolitaines supérieures sont
également bien représentées dans ses grandes agglomérations, et l’économie résidentielle est tirée
par l’attractivité mographique (y compris celle de Genève, à l’est), par la richesse relative de la
population, et par un secteur touristique dynamique, avec le second parc hôtelier de France.
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L’objectif du nouveau découpage était de faire en sorte que les régions françaises atteignent une
"taille critique" à l’échelle européenne. Un moyen "d'exercer à la bonne échelle les compétences
stratégiques qui leur sont attribuées, de rivaliser avec les collectivités comparables en Europe et de
réaliser des gains d'efficience". Sur le plan économique, le contrat est en partie rempli puisque les
régions françaises vont effectuer un net rattrapage par rapport aux grandes régions d’Europe en terme
de Produit intérieur brut (PIB). Ainsi, le PIB 2011 moyen des 13 nouvelles gions françaises
atteint 151 milliards d'euros, contre 89 milliards avec la carte actuelle, selon les dernières données
disponibles d'Eurostat sur le sujet. Soit presque autant qu'en Allemagne (dont les 16 länder pesaient
163 milliards en moyenne à la même époque), et bien plus qu'en Italie (75 milliards) ou qu'en Espagne
(55 milliards).
AURA a un PIB équivalent à celui d’un pays comme la Finlande. Avec ce PIB de 239 milliards
d’euros en 2012, AURA occupe le 2ème rang national pour ce critère que ce soit en valeur absolue
ou ramené au nombre d’habitants. AURA contribue à 12% du PIB national, alors que Rhône-Alpes
seule représente 9,7 % du PIB national. Les cinq régions qui suivent ont une contribution au PIB bien
inférieur, de l’ordre de 7,5% chacune.
Toutefois, selon le classement des plus gros PIB européens, la plupart des régions françaises sont
encore en retrait. En les comparant à l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, seules 2 régions tricolores
figurent en effet parmi les 10 premières : l'Île-de-France et AURA, qui se classait en 2011 au 7ème rang
européen pour le poids économique :
Avec 49 milliards d'euros d’exportations par an, les exportations d’AURA ont représenté 12%
de celles de l'ensemble de la métropole. La région figure ainsi au 2ème rang des régions
françaises. AURA se 21% des exportations d’équipements mécaniques, matériel électrique,
électronique et informatique, et des produits en caoutchouc et en plastique, 17% des produits
chimiques et des produits manufacturés divers, 16% des produits métallurgiques et produits
métalliques.
1 entreprise métropolitaine sur 8 se situe en AURA, ce qui la classe au 2ème rang pour le
nombre d’entreprises loin devant la 3ème. 1 entreprise sur 8 se crée en AURA (2ème pour ce
critère).
La région pèse, en 2012, 16% de la valeur ajoutée industrielle française, 13% de la construction,
11% du tertiaire marchand et non marchand, et 8% de la valeur ajoutée agricole. Les niveaux de PIB
par emploi et par habitant sont nettement plus élevés que les moyennes des régions de province, mais
légèrement inférieurs à la moyenne métropolitaine, compte tenu du poids de la région capitale. Entre
1990 et 2012, la richesse produite en AURA a augmenté de 1,6% par an, un peu plus qu’au niveau
national, et la région est passée du 4ème au 2ème rang des régions de province pour le PIB par emploi,
en raison d’un positionnement sectoriel positif dans l’industrie et le tertiaire marchand.
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