Universit´
e Pierre & Marie Curie Master de math´
ematiques 1
Ann´
ee 2014-2015 Module 4M001
Alg`ebre g´eom´etrique - TD4
G´eom´etrie axiomatique
Exercice 1 : Soit Pun ensemble et Dun ensemble non vide de parties non vides, distinctes de P
tout entier, de l’ensemble P. On appelle points de Ples ´el´ements de Pet droites de Ples ´el´ements
de D.
On suppose v´erifi´es les quatre axiomes suivants :
– (A) Par deux points distincts aet bde Ppasse une unique droite, not´ee (ab).
– (B) Deux droites distinctes Det D0de Pont exactement un point commun, not´e D∩D0.
– (C) Pour tout triplet D, D0, D00 de droites concourantes distinctes de P, pour tous points a, b ∈D,
a0, b0∈D0et a00, b00 ∈D00 tous distincts (et distincts du point de concours), les points (aa0)∩(bb0),
(aa00)∩(bb00 ) et (a0a00)∩(b0b00 ) sont align´es.
– (D) Pour toute paire D, D0de droites distinctes de P, pour tous points a, b, c ∈Det a0, b0, c0∈D0
tous distincts, les points (ab0)∩(ba0), (ac0)∩(ca0) et (bc0)∩(cb0) sont align´es.
L’objectif de cet exercice est de montrer qu’`a une exception pr`es, il existe un corps K(commutatif),
un K-espace vectoriel Vde dimension 3 et une bijection P→P(V) identifiant D`a l’ensemble des
droites projectives de P(V).
a) Montrer que Padmet au moins deux points.
b) Montrer que toute droite de Pcontient au moins deux points.
c) Montrer qu’hormis dans un seul cas que l’on explicitera (appel´e ”sans int´erˆet”), Pn’est pas
r´eunion de deux droites. On suppose d´esormais que Pn’est pas ”sans int´erˆet”.
d) Montrer que deux droites de Psont toujours en bijection.
e) On suppose qu’une droite de Pest form´ee d’un nombre fini de points not´e q+ 1.
i) Montrer qu’alors #P= #D=q2+q+ 1.
ii) Montrer que q≥2 et #P≥7.
f) On fixe une droite D∞∈ D et on note A:= P\D∞. Montrer que l’on peut d´efinir un ensemble
non vide D0de parties non vides (et distinctes de A) de A(appel´ees droites de A), de sorte que
les quatre axiomes suivants soient v´erifi´es :
– (A’) Par deux points distincts aet bde Apasse une unique droite de A, not´ee (ab).
– (B’) Si a∈Aet D∈ D0, il existe une unique droite D0∈ D0passant par atelle que D∩D0=D
ou ∅(on dit alors que Det D0sont parall`eles).
– (C’) Pour tout triplet D, D0, D00 de droites distinctes de A, concourantes ou parall`eles, pour
tous points a, b ∈D,a0, b0∈D0et a00, b00 ∈D00 tous distincts (et distincts du point de concours
´eventuel), si les droites (aa0) et (bb0) sont parall`eles, ainsi que les droites (aa00) et (bb00 ), alors
les droites (a0a00) et (b0b00 ) sont parall`eles.
– (D’) Pour toute paire D, D0de droites distinctes de A, pour tous points a, b, c ∈Det a0, b0, c0∈
D0tous distincts, si les droites (ab0) et (ba0) sont parall`eles, ainsi que les droites (ac0) et (ca0),
alors les droites (bc0) et (cb0) sont parall`eles.
g) Montrer que le parall´elisme est une relation d’´equivalence sur D0.
h) Montrer qu’il suffit de montrer qu’il existe un corps K, un plan affine Esur Ket une bijection
A→ E identifiant D0`a l’ensemble des droites affines de E.
i) Montrer que si une droite de Ane contient que 2 ou 3 points (q= 2 ou 3), alors Aest un plan
affine sur Fq. On suppose d´esormais que toute droite de Acontient au moins quatre points.
j) Si quatre points distincts et non align´es a, b, a0, b0v´erifient que (ab) est parall`ele `a (a0b0) et (aa0)
est parall`ele `a (bb0), on dit que (a, b)R(a0, b0). Montrer la relation Rs’´etend en une relation
d’´equivalence (toujours not´ee R) sur l’ensemble des couples de points dans A.
k) Montrer que pour tous points a, a0, b de A, il existe un unique b0∈Atel que (a, b)R(a0, b0).
1