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Folate et vitamine B12: fonction et
importance dans le développement
cognitif
Aron Troen
Parmi les vitamines du groupe B, l’importance des folates et de la
vitamine B12 pour un développement neurologique et un fonctionnement
cérébral normaux n’est plus à démontrer. En tant que cofacteurs essen-
tiels au métabolisme du carbone, le folate et la vitamine B12 sont nécessai-
res à la méthylation et à la synthèse de l’ADN. La vitamine B12 participe
également au catabolisme mitochondrial des chaînes d’acide gras et de
quelques acides aminés. Une perturbation de ces voies métaboliques peut
avoir des conséquences directes ou indirectes importantes pour le tissu
neural. Même si elles s’avèrent relativement rares, les déficiences métabo-
liques congénitales et les graves carences nutritionnelles en ces vitamines,
tant chez l’Homme que dans les modèles animaux, provoquent de graves
pathologies neurologiques et hématologiques, soulignant l’importance du
folate et de la vitamine B12 pour la fonction neurologique. Plus commu-
nément, les individus situés dans la tranche de population ayant de faibles
apports alimentaires et de faibles concentrations plasmatiques en folate et
vitamine B12 sans être pour autant cliniquement carencés, présentent un
risque significativement plus important de troubles neurologiques. Ainsi,
un risque accru d’anomalies du tube neural est observé chez les enfants
nés de mères ayant un faible statut en folate. De même, chez les personnes
âgées, le risque de trouble cognitif, de dépression, de maladie d’Alzheimer
et d’attaques est accru. L’enrichissement obligatoire de l’alimentation avec
de l’acide folique s’est révélé être une intervention de santé publique très
efficace pour réduire les anomalies fréquentes du tube neural et des don-
nées encourageantes provenant d’essais cliniques récents indiquent que la
complémentation en vitamine B est susceptible d’peut empêcher le déclin
cognitif et l’atrophie cérébrale chez certains adultes âgés. Par contre, les
besoins en folate et vitamine B12 permettant un développement optimal
du cerveau et une bonne santé cognitive des nouveau-nés, des enfants et
des adolescents sont bien moins connus. Par ailleurs, alors que l’améliora-
tion du statut nutritionnel sous-optimal des mères s’avère indubitablement