Les courtiers en réassurance ont-ils encore un avenir ?
P.Chipart MBA 2009-2011
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Résumé
Les nombreux voyages des courtiers en réassurance leur ont permis d’acquérir une connaissance
des marchés et des langues suffisante pour devenir jusqu’à la fin des années 80 incontournables
dans les relations entre les assureurs et les réassureurs. Mais ce temps est révolu. A l’heure
d’Internet, sur un marché marqué par les grands mouvements de concentration des assureurs et des
réassureurs, les courtiers ne peuvent plus se limiter à un rôle de placeur et doivent justifier leur
valeur ajoutée.
Malgré un doublement du montant des primes de réassurance en 20 ans, celles-ci sont
principalement concentrées sur le marché Non-vie, où les bonnes affaires se font rares. La taille
des assureurs et des réassureurs leur a permis de rattraper leur retard sur les courtiers. Mais ces
derniers se sont réorganisés par rachats successifs aboutissant à un marché oligopolistique.
Cependant, les courtiers en réassurance doivent composer avec un environnement évolutif, que ce
soit les organismes de contrôle et de surveillance, les obligations légales pour les intermédiaires,
les nouvelles règles prudentielles, les disparités fiscales entre pays, l’influence des marchés anglo-
saxons et des agences de notations, ainsi que la pression des actionnaires ou d’autres acteurs
comme les sociétés d’actuariat et les cabinets d’audit.
Face à ces changements, les courtiers en réassurance subissent de plus en plus de contraintes. En
effet, la vague de fusions/acquisitions a été destructrice de valeur et le pouvoir de décision dans les
relations commerciales s’est inversé au détriment des courtiers. Alors que dans le même temps, le
paysage juridique implique davantage la responsabilité des courtiers. Face aux réassureurs qui ont
tendance à traiter en direct ou aux assureurs qui cherchent de la capacité par l’intermédiaire de leur
filiale spécialisée, les courtiers se battent sur chaque affaire. Sachant que les contrats en
facultatives s’amoindrissent, les traités sont réservés aux principaux courtiers, le marché Vie est
inaccessible et le marché Non-vie est en train de fondre.
Dans ce contexte, le courtier en réassurance doit diversifier ses activités et se créer des
opportunités. Dans ce domaine, différentes voies lui sont ouvertes : guidé par sa créativité, le
courtier peut se positionner sur les marchés de niche ; s’intéresser aux activités Vie et assurance de
personnes notamment en collective dont la dépendance ; se démarquer en participant à des
opérations spécifiques telles que l’accompagnement des captives, le recours aux marchés