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Contexte
La lutte contre le cancer du sein et notamment contre la mortalité qui en découle est une
priorité de santé publique. A Genève, l’impact du cancer du sein est particulièrement
important. Plus de 450 nouveaux cas sont dénombrés par année. Ce cancer est la cause de plus
de 60 décès par année. On estime à près de 4000 le nombre de femmes vivant actuellement
avec ce diagnostic. Le nombre de personnes concernées de près, à savoir la famille et les
proches, dépasse donc la vingtaine de milliers de personnes.
Malgré une augmentation de la fréquence des nouveaux cas, la mortalité due à cette
pathologie commence enfin à baisser, grâce à l’action conjuguée du dépistage de la maladie à
des stades plus précoces et de la mise en œuvre de nouvelles thérapeutiques. On assiste en
effet à une amélioration progressive de la précocité diagnostique, en particulier chez les
femmes âgées de 50 à 69 ans. Plus de la moitié des femmes de ce groupe d’âge sont
actuellement diagnostiquées à un stade très précoce. La majorité des femmes souffrant de
cancer du sein peuvent aujourd’hui garder leur sein. De plus, chez les femmes dépistées, la
chimiothérapie adjuvante est moins souvent nécessaire, en raison notamment de l’absence
plus fréquente de métastases ganglionnaires.
Néanmoins, derrière un système de soins qui est performant se terre encore toute la souffrance
endurée par les patientes et par ceux qui partagent leur vie. Les avancées scientifiques ont
surtout porté sur les traitements et ne sont guère accompagnées de progrès dans la lutte contre
la vulnérabilité psychique, l’ignorance, la rupture émotionnelle, économique et sociale qui en
résultent. Les besoins des malades et de leurs proches deviennent ainsi prioritaires, non
seulement pour les soignants, mais aussi pour les responsables sanitaires. Il s’agit maintenant
de développer des approches visant notamment à mieux répondre aux besoins des patientes et
de leurs proches, et surtout de les impliquer dans tous les processus les concernant de la
recherche sur les facteurs de risques jusqu’à l’amélioration des soins palliatifs.