connaissance de la tradition juive dans les Eglises, et de la tradition chrétienne à
la Synagogue. L'ouverture de la « Maison de l'Arzillier » en 1995 a permis
d'intensifier les contacts œcuméniques et interreligieux.
Depuis 2003, la Constitution vaudoise mentionne la communauté israélite
comme institution d'intérêt publique. Dès 2009, un Conseil tripartite (Eglise
Réformée, Eglise catholique et Communauté israélite) a comme la tâche de
contribuer à une meilleure connaissance réciproque des communautés
religieuses, soutenir les institutions dans leur lutte contre toute forme
d'antisémitisme, entretenir des relations avec les groupes et institutions
similaires en Suisse et dans le Canton, produire des publications et organiser des
manifestations.
NOS CONVICTIONS
1. En comparaison de celles qui nous lient aux autres religions non-
chrétiennes. Nos relations avec le judaïsme sont tout à fait spécifiques.
Nous sommes issus de la même « racine » (Ro 11/17). Jésus était juif. Avec
les juifs, nous confessons le Dieu qui fait Alliance, qui appelle, qui se révèle
au travers des Ecritures et qui nourrit notre espérance par la prophétie et
l'attente messianique. Nous prions les mêmes psaumes. La toute première
communauté chrétienne était composée en grande majorité par des juifs.
2. Comme le fait la grande majorité des Eglises chrétiennes, entre autre l'Eglise
catholique romaine par la déclaration de Concile Vatican II1, l'EERV rejette le
principe longtemps professé qu'Israël a été « déshérité »,
« remplacé » ou que l'Eglise se « serait substituée » à Israël. Si le
peuple chrétien a cru être le « nouvel Israël », c'était à la suite d'une fausse
interprétation des textes bibliques. L’idée selon laquelle Dieu aurait rejeté son
peuple a justifié, tout au long de l'histoire de l'Eglise, les pires persécutions,
partant de l'accusation de « meurtriers du Christ », un des éléments qui a
conduit à l'antijudaïsme meurtrier, et donc à la shoah. Il est évidemment
impossible d'envisager un dialogue dans un tel état d'esprit. La
reconnaissance de cette erreur d’interprétation est une condition préalable au
dialogue, sur le plan théologique comme sur le plan humain.
3. Israël et l'Eglise ont leur référence dans le Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu
de Jacob (Ex 3/6, Ac 3/13) et attestent d'une même attente messianique.
Ayant même origine et même aboutissement, l'Eglise et Israël ne
s'excluent pas, bien que l'attente de l'un est plus axée sur l'engagement
éthique et celle de l'autre sur la conviction que Jésus de Nazareth a accompli
la loi (Ro 8/3-4) et a inauguré le Royaume de Dieu en devenir.
4. Le « peuple de Dieu » reste unique et singulier. La rupture entre les
juifs reconnaissant la messianité de Jésus et les juifs qui l'ont refusée est une
division au sein d'un même peuple. L'Eglise « pagano-chrétienne » que nous
sommes, née de la prédication apostolique, est, par grâce, greffée à ce
peuple unique. Les chrétiens sont peuple de Dieu « en Jésus-Christ », lui-
même pleinement juif.
5. Le message évangélique est universel, mais régulièrement les apôtres
rappellent qu'il a été adressé aux juifs d'abord et qu'il est issu de la foi juive
(Ac 3/25-26, 10/34-36, 13/23 & 46, etc.). Et quand Jésus ouvre la
Samaritaine à l'adoration « en Esprit et en vérité », il rappelle que « le salut
1 « Nostra Aetate »
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