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A.
L'Hoir
et
al.
de l'efficacité d'inactivation de cellules de mammifêres
par
des rayons
X
et
y
lorsque
l'énergie passe de
=
1
MeV
à
0,28
keV (raies
X-K
du carbone). L'analyse des
propriétés des traces de ces diverses radiations suggère un rôle important des grappes
d'ionisations. Pour les radiations de bas TEL, Goodhead et Nikjoo
[5]
ont suggéré
que l'inactivation pourrait être liée
à
la production de grappes de
4
ionisations ou
plus
(2
100
eV) dans des segments d'ADN de l'ordre de 2 nm. Ces grappes se
produisent en particulier en fin de parcours des électrons secondaires et les électrons
de quelques centaines d'eV sont particulièrement efficaces pour les créer.
Par
ailleurs, un rendement létal de l'ordre de
2%
doit leur être associé pour reproduire les
courbes de survie expérimentales de cellules de hamster chinois V79
[4].
LE MODELE
DE
LACUNE
K
Les ionisations induites par ions en couche interne
K
des atomes de
C,
N,
O
du
milieu biologique donnent naissance
à
deux électrons de quelques centaines d'eV
:
l'électron Auger
(250
eV pour
C,
E
500
eV pour
O)
et l'électron éjecté de la couche
K
(énergie moyenne
=
300
à
1000
eV
[7]) pour les ions considérés dans les expériences
citées en
[l]).
Elle; ont ainsi une capacité importante de création de grappes. Par
ailleurs, une étroite corrélation (Figure 2) a été trouvée entre sections efficaces
d'inactivation de diverses cibles biologiques et sections efficaces de création de
lacunes
K
des atomes de
C,
N,
O
de l'ADN
[7].
11 est
à
noter que dans le cas des ions
le nombre d'ionisations
K
du phosphore est négligeable car les sections efficaces
correspondantes varient en
1/z4
(Z
:
numéro atomique de l'atome cible). On peut
reproduire les sections efficaces expérimentales d'inactivation pour les cellules de
hamster chinois V79 en associant aux ionisations
K
des atomes de
C,
N,
O
de l'ADN
et proches de l'ADN
(à
moins de
2
nm) un rendement létal de l'ordre de
2%
[6-71.
Les maxima des courbes de sections efficaces en fonction du
TEL
s'expliquent
naturellement dans ce modèle
:
pour chaque type d'ion le maximum d'effet
biologique correspond au maximum d'ionisation
K,
bien connu en Physique
Atomique, et qui apparaît
à
une vitesse d'ion incident de l'ordre de la vitesse orbitale
de l'électron
K
181.
Le modèle
K
conduit ainsi
à
prédire que les maxima
d'inactivation des divers ions se produisent pour des TEL variant approximativement
comme le
carré
de la charge effective de l'ion incident, ce que l'on observe bien
expérimentalement.
Il
est possible d'estimer le rendement létal d'une ionisation
K
à
partir de la
connaissance des efficacités biologiques relatives
(EBR)
des rayons
X
ultra-mous
J.
Chim.
Phys.