52 D': ANDRÉ SZÜTS
L'œsophage s'étend de là jusqu'au 14e segment ; il est pourvu dans chaque
segment de dilatations de formes diverses, et en traversant les dissepi-
ments, il se rétrécit fortement. Dans les Ge—9e segments les dilatations
sont assez faibles ; dans le 10e segment comméncent les dilatations plus
larges, nommées les organs de MORREN OU glandes calcifères. L'œsophage
se dilate progressivement dans les 13e et 14e segments, on trouve
dans les 15e et 16e segments le proventricule et dans les 17e et 18e
segments le ventricule musculeux. L'intestin commence dans le 19e
segment et montre dans chaque segment les dilatations caractéristiques.
En examinant l'importance systématique et phylogénétique de l'anatomie
du tube digestif, j'ai cherché de reconnaître des caractères distinctifs
précis, comme nous en trouvons dans le squelette des Vertébrés, parti-
culièrement dans le crâne osseux. On comprendra facilement les difficultés
à surmonter pour arriver à établir les caractères propres à différencier
minutieusement de tels organes dans les animaux mous, comme les
Invertébrés, dont la forme extérieure, les surfaces et les cavités internes
sont influencées par la mode de conservation et par les contractions
de l'animal pendant sa préparation. Pourtant, en examinant des séries
de coupes du Lombrique, nous obtenons dans la disposition topographique
et dans la formation des organes des caractères très-importants pour la
distinction des espèces; j'ai pu m'en convaincre tout particulièrement
par les coupes des diverses parties du tube digestif. D'après MICHAELSEN
la forme de l'œsophage et de ses sacs, le nombre et la disposition des
ventricules musculeux, la présence et la forme du typblosolis dans l'in-
testin, ont une grande importance pour la distinction systématique. Il
est facile à comprendre, que la formation de l'intestin, particulièrement de
la cavité intestinale des espèces, qui vivent dans divers terrains, sont
influencées définitifement par la qualité du sol, humus ou limon, qui
leur servent de nourriture. La cavité buccale prépharyngienne de YArchae-
odrihis Üubiosus est un simple tube, qui se dilate progressivement et
en atteignant le pharynx, se continue dans la cavité pharyngienne, qui
est plus large. Immédiatement au-devant de la cavité pharyngienne on
trouve sur le tube buccal deux petits sinuosités, lesquelles on peut
facilement distinguer: l'un vers le côté dorsal, et l'autre vers le côté
ventral. Le tube buccal est aplati dans sa coupe transversale (fig. 2),
courbé en arc ; sa surface ventrale est lisse, la surface dorsale porte des
plissures longitudinales. Le tube buccal s'élargit en passant dans la
cavité pharyngienne et porte des sinus latéraux et longitudinaux. La partie
ventrale de la cavité pharyngienne est la continuation directe du tube
prépharyngien, avec des plissures circulaires sur sa face interne. La
sinuosité dorsale de la cavité pharyngienne est le sac pharyngien. On ne