Note de contribution du Secours Catholique
Conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012
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Pour rapprocher l'offre et la demande de crédit et services bancaires, l'intermédiation
professionnelle mais surtout associative est à l'évidence incontournable.
Comment inciter les banques a intervenir plus, mieux et plus équitablement dans le
développement économique de tous les territoires ?
Accroître l'investissement de l'épargne collectée par les banques dans le développement
économique local résultera pour partie de la réforme bancaire distinguant les métiers de
banques de dépôt de ceux de banques d'affaires. Mais pour orienter massivement l'épargne
collectée vers le financement de l'économie réelle de tous les territoires, il faut des incitations
spécifiques : il est nécessaire que toutes les banques s’impliquent, qu’elles fournissent les
preuves de leur engagement et que cela entrainent pour elles des conséquences positives.
C'est l'objet de la présente proposition.
Celle-ci privilégie délibérément une démarche incitative plutôt que coercitive, des contraintes
d’usage plutôt qu’administratives. En tout état de cause aucune contrainte légale ou
administrative ne saurait justifier d’imposer aux banques de faire du crédit à perte.
En revanche, de nouvelles pratiques bancaires peuvent être induites en changeant les
règles du marché et en pariant sur les effets d'apprentissage d’un nouveau rapport aux
territoires, résultant des points suivants :
la nécessaire transparence, pour chaque territoire et pour chaque agence bancaire,
des circuits de collecte de l'épargne et de son réinvestissement dans le financement
des économies territoriales,
l'émulation entre les réseaux bancaires, des effets de réputation et de
responsabilisation des agences locales,
la mise en débat et la prise en compte de leurs résultats par leurs
partenaires usagers et institutionnels,
le développement de partenariats territoriaux construisant des relations de
confiance et de collaboration entre les banques, les collectivités locales, les
entreprises et les organisations professionnelles et associatives.
L'architecture du dispositif proposé.
1. Recenser à la même échelle géographique toutes les données
pertinentes pour l'analyse et les préconisations.
Devraient y figurer notamment les principales caractéristiques socio-économiques du
territoire, les données relatives à la création d'entreprise et celles de l'activité bancaire dans
le territoire, notamment concernant la collecte et l'affectation de l'épargne et, d'autre part, les
types et montants des crédits et services sollicités et consentis aux TPE et entreprises d'ESS
du territoire.
Les banques fournissent les données relatives à l'épargne qu'elles y ont collectées et à sa
destination ainsi que les types et montants des crédits et services accordés aux TPE et
entreprises d'ESS.
L'Etat, notamment la Banque de France, l'INSEE…. fournissent les données relatives aux
caractéristiques de la population (âge et revenu moyens...), aux activités économiques
(nombre d'emplois, nombre et types d'entreprises, services publics, présence bancaire...),
aux activités de création, reprise et développement de TPE et d'entreprises d'ESS (nombre
d'entreprises de chaque catégorie, taux de pérennité, nombre d'emplois à la création et dans
la durée...).