aspect radiologique

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L’OSTEOME OSTEOÏDE DU PIED
: APPORT DE L’IMAGERIE
Basma SOUISSI, Sondes Haddar, Mahdi FRIKHA, Wajdi BOUAZIZ*, Aymen MAALEJ,
Kheireddine Ben Mahfoudh
Service d’imagerie médicale, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie
* Service d’orthopédie, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie
INTRODUCTION
• Tumeur osseuse primitive bénigne fréquente localisée
typiquement au niveau des os longs avec atteinte
préférentielle de la diaphyse.
• Les ostéomes ostéoïdes du pied sont rares.
• Le but de notre travail est de montrer l’apport de l’imagerie
dans le diagnostic de l’ostéome ostéoïde du pied.
MATERIELS ET
METHODES
• Etude rétrospective de 5 cas sur une période de 6 ans.
• Tous nos malades étaient confirmés histologiquement.
• La radiographie standard et la TDM étaient réalisées chez
tous les patients, l’IRM a été réalisée dans 3 cas.
RESULTATS
•
Sexe Ratio: 2H /3F.
•
Age moyen: 18 ans ( extrême allant de 7 à 33 ans).
•
La douleur était notée dans tous les cas.
•
Les lésions sont localisées au niveau du talus (n=2), du calcanéum (n=1), du
cuboïde (n=1) et du 1er métatarse gauche (n=1).
•
La radiographie standard a montré un aspect évocateur d'un ostéome
ostéoïde dans 1 cas et dans 4 cas la radiographie était normale.
•
La TDM a montré un aspect évocateur d'ostéome ostéoïde dans tous les cas.
•
En IRM, les lésions étaient dans tous les cas en hypo signal T1, hyper signal T2
et se rehaussent après injection de gadolinium.
•
L'infiltration des parties molles a été objectivée dans tous les cas.
•
La scintigraphie osseuse a objectivé une hyperfixation localisée dans tous les
cas.
•
La confirmation histologique est obtenue pour tous nos patients.
OBSERVATION N°1
*Patient âgé de 7 ans.
*Impotence
fonctionnelle
avec
blocage de la cheville droite.
*Absence de signes inflammatoires
locaux.
*Radiographie
anomalie.
standard:
sans
*Scanner: Hypodensité ( ) arrondie
bien limitée du talus en rapport avec
un ostéome ostéoide.
OBSERVATION N°2
*Patiente âgée de 33 ans.
*Douleur de la cheville gauche avec tuméfaction et hypertrophie du panus synovial.
*Radiographie standard: sans anomalie.
*Echographie: petit kyste synovial au dépens de l’articulation talo- naviculaire.
Cliché de profil
Cliché de face
OBSERVATION N°2
*Scanner: coupes sagittales en fenêtre
osseuse : Hypodensité corticale au niveau du
col du talus (
) cernée par un liseré
d’ostéosclérose et centrée par un nidus
calcifié.
Elle mesure 6 mm de diamètre.
OBSERVATION N°2
Sagittale T1
Sagittale T2 FS
*IRM: Excroissance
osseuse sous- chondrale
du col du talus (
)
avec de part et d’autre
un épaississement des
tissus mous et un
œdème de l’os
spongieux.
Discret épanchement
intra articulaire.
Sagittale T1 + GADO
OBSERVATION N°3
*Enfant âgée de 10 ans.
*Douleur intense de la cheville
droite.
*Scintigraphie: Hyperfixation du
pied.
*Radiographie standard: sans
Coupe axiale
anomalie.
*Scanner: Lésion ostéolytique du
calcanéum (
)entourée par un
liseré d’ostéo condensation avec
mise en évidence d’un nidus
central.
Coupe sagittale
OBSERVATION N°3
*IRM: Lésion nodulaire du rostre du
Sagittale T1
calcanéum en iso signal T1, hyper
signal T2, prenant le contraste après
injection de gadolinium (
), avec
un halot périphérique en hypo signal.
Sagittale T2 FS
Sagittale T1 FS + GADO
OBSERVATION N°4
*Patient âgée de 33 ans.
*Douleur osseuse.
*Scintigraphie:
Hyperfixation
intense au niveau de l’os cuboïde.
*Radiographie standard: sans
anomalie.
Coupe axiale
Coupe sagittale
*Scanner:
Hypodensité de taille
millimétrique à contours nets siégeant au
niveau de l’os cuboïde ( ) avec présence
de calcification centrale de contours
réguliers.
Discrète ostéo condensation tout autour.
Coupe coronale
OBSERVATION N°5
*Patiente âgée de 18 ans.
*Douleur osseuse à recrudescence
nocturne insomniante.
*Radiographie
standard:
Présence au niveau du bord interne
de la tête du 5éme métatarse d’une
petite lacune ronde (
) de taille
millimétrique et de contours
réguliers associée à une réaction
périostée péri focale et une
calcification centrale réalisant
l’aspect en «cocarde ».
Cliché de face
Cliché 3/4
OBSERVATION N°5
*Scanner: Nidus cortical au bord interne de la
tête du 1er métatarse, calcification centrale,
ostéosclérose périphérique (
).
Coupe axiale
Coupe coronale
Coupe sagittale
DISCUSSION
GÉNÉRALITÉS
•
Tumeur osseuse bénigne ostéoblastique.
•
4 % des tumeurs osseuses primitives, 12 % des tumeurs osseuses.
•
Elle atteint le grand enfant et l’adolescent avec prédominance masculine.
•
La tumeur est métaphysaire ou diaphysaire, peut être corticale, médullaire ou
sous périostée.
•
Elle touche les os longs dans 80% des cas essentiellement au niveau des membres
inférieurs.
•
Sur le plan clinique, l’ostéome ostéoide se caractérise habituellement par des
douleurs à recrudescence nocturne insomniantes calmées par la prise d’AINS ou
de salicylés.
•
Sur le plan anatomopathologique, l’ostéome otéoïde se caractérise par une
lésion de petite dimension comprenant un tissu très vascularisé fait d’os immature
et de tissu otéoïde (nidus) entouré d’une zone réactionnelle d’ostéosclérose.
ASPECT RADIOLOGIQUE
1.Les Radiographies Standards:
• L'image radiologique évocatrice: Petite lacune homogène à bords nets,
ronde ou ovale, en général inférieure à 1 centimètre, associée à une
réaction osseuse péri focale, dense, intense, régulière, fusiforme, plus ou
moins étendue, dans l’axe de l’os; il s'y associe inconstamment une
réaction périostée.
• Des calcifications peuvent être visibles au sein du nidus donnant si leur
siège est central une image en « cocarde » et s'il est annulaire, une image
en cible. Il peut exister un semis de calcifications.
ASPECT RADIOLOGIQUE
•
La lésion revêt un aspect variable selon sa localisation dans la pièce osseuse considérée:

Les formes corticales:
- Les plus fréquentes.
- Image radiologique typique sur la diaphyse d'un os long.
- Nidus de petite taille (diamètre 5 mm ou moins).
-Densification corticale et Réaction périostée souvent étendues et responsables en tangence d'une saillie
fusiforme de la corticale, étendue le long de l'axe de l'os et excentrée sur le fût diaphysaire.

Les formes sous-périostées:
- Fréquentes sur le col fémoral et le col de l'astragale.
- Nidus plus volumineux (environ 1 cm de diamètre) et détermine souvent une encoche de résorption
corticale.
- Sclérose discrète sous forme de densification annulaire.

Les formes intra-spongieuses:
- Observées essentiellement sur le rachis et l'astragale.
- Elles représentent un état intermédiaire entre les deux aspects précédents.
- Nidus presque toujours calcifié.
ASPECT RADIOLOGIQUE
2.La scintigraphie:
•
Classiquement , le nidus se présente comme un petit foyer d'hyperfixation bien circonscrit.
•
L'ostéo condensation péri focale détermine une plage périphérique de moindre contraste.
•
L'ensemble compose la classique image en double densité évocatrice mais non spécifique.
•
La sensibilité de cette méthode est proche de 100 %; elle reflète l'hyper vascularisation du
nidus mais également ses activités ostéoblastiques et phosphatasiques.
•
Elle permet de cibler la lésion lorsque le premier bilan radiologique n'est pas probant.
ASPECT RADIOLOGIQUE
3. L’échographie:
•
Intérêt très limité.
•
Surtout l'appréciation, dans certaines formes à expression articulaire, d'un
épanchement liquidien et d'un épaississement synovial.
•
Le nidus lui-même, hyper échogène, n'est visualisé que s'il est superficiel.
ASPECT RADIOLOGIQUE
4. Le scanner:
•
La sémiologie tomodensitométrique de l'ostéome ostéoïde est très évocatrice: La TDM est
l’élément diagnostic déterminant pour la détection et la localisation précise du nidus
particulièrement important pour l’exploration de l’ostéome ostéoïde situé dans des zones
anatomiques complexes et d’analyse difficile sur les clichés standards.
•
L'image du nidus est classiquement une petite hypodensité à contours nets mais il présente dans
environ 80 % des cas une calcification le plus souvent centrale, à contours réguliers.
•
En raison de sa petite taille et de la fréquence des calcifications, les mesures de la densité de la
matrice du nidus sont ininterprétables a fortiori après injection d'un bolus iodé.
•
L'ostéo condensation périphérique est homogène.
•
Les réactions périostées et endostéales, même discrètes, sont bien étudiées.
•
Une infiltration œdémateuse musculaire ou médullaire s'observe parfois.
•
Une réaction pleurale au contact d'un ostéome ostéoïde costal a été décrite.
•
La tomodensitométrie précise également l'existence ou non d'un épanchement intra-articulaire,
en particulier lorsque l'articulation est profonde.
•
A l'étage rachidien, le scanner montre l'absence d'envahissement du canal rachidien. On décrit
parfois une involution graisseuse des muscles paraspinaux de voisinage.
ASPECT RADIOLOGIQUE
5. IRM:
•
Le rôle de l’IRM dans le bilan de l’ostéome ostéoide n’est pas bien défini.
•
Certaines études montrent son efficacité dans la visualisation du nidus.
•
Ce dernier présente un aspect très variable: hypo signal T1 et T2; hypo signal T1 et hyper
signal T2 ou signal intermédiaire T1 et hyper signal T2; Cette variabilité dépend de la
vascularisation et du degré de calcification de la lésion.
•
Le nidus non calcifié se rehausse intensément après injection de Gadolinium.
•
Le nidus calcifié est en hypo signal T1et T2.
•
La sclérose périphérique réactionnelle apparaît en hypo signal T1 et T2.
•
L’IRM peut mettre en évidence un œdème péri lésionnel important pouvant faire évoquer à
tord un processus malin, une ostéomyélite ou une arthrite inflammatoire.
Au Total: L’IRM peut contribuer fortement au diagnostic d’ostéome ostéoide quand les
images radiologiques sont atypiques ou l’expression clinique inhabituelle. Ce sont surtout
les séquences STIR qui sont très sensibles dans la détection de ces petites lésions.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
• En présence d'une lacune radiologique cerclée d'une zone
d'ostéocondensation et présentant une fixation isotopique, trois
diagnostics majeurs doivent être éliminés .
• Il s'agit de l'ostéoblastome, de l'abcès de Brodie et les lésions malignes.
TRAITEMENT
• Le traitement classique est représenté par l'exérèse « en bloc » emportant
idéalement le nidus et son immédiate périphérie. Des radiographies de
contrôle de la région et de la pièce d'exérèse sont souhaitables.
• A ce traitement classique, s'ajoute depuis peu la possibilité d'une ablation
percutanée des ostéomes ostéoïdes sous contrôle tomodensitométrique et
notamment selon une méthode mise au point par Kohler; les meilleures
indications sont actuellement représentées par les ostéomes ostéoïdes des
os longs.
CONCLUSION
•
A l’opposé des localisations sur un os long de l’ostéome ostéoïde où le
diagnostic est facile et se fait sur les radiographies standard, l’ostéome
ostéoïde au niveau du pied est souvent de diagnostic difficile.
• L'imagerie en coupes (le scanner et l’IRM) trouve sa place dans le
diagnostic positif dans cette localisation.
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