abandonner par les Péloponnésiens le siège de Platée. Ils délibérèrent sur le
sort des autres prisonniers. Sous le coup de la colère, ils votèrent la mort
non seulement des prisonniers, mais de toute la population adulte de
Mytilène et l'esclavage pour les femmes et les enfants. Ils leur
reprochaient d'avoir fait défection, alors qu'ils avaient été mieux traités que le
reste des alliés ; mais ce qui augmentait leur irritation, c'est que des
vaisseaux péloponnésiens aient eu l'audace de se porter à leur secours et de
se risquer sur les côtes de l’Ionie. Cette défection leur faisait l'effet d'avoir été
préparée de longue date. Ils envoyèrent une trière pour faire part à Pakhès
de la décision prise et lui donner l'ordre de passer par les armes
immédiatement les Mytiléniens. Mais, dès le lendemain, ils changèrent d'avis
et se mirent à réfléchir sur la cruauté et l'énormité d'une décision qui faisait
périr une ville entière et non pas les seuls coupables. Informés de cette volte-
face, les députés mytiléniens et leurs partisans d'Athènes intervinrent auprès
des magistrats pour qu'eût lieu une nouvelle consultation. Ils arrivèrent
d'autant plus facilement à leurs fins que la majorité des citoyens souhaitait
une nouvelle délibération. L'assemblée fut immédiatement convoquée.
Quant aux citoyens que Pakhès avait envoyés à Athènes comme fauteurs de
la révolte, ils furent mis à mort par les Athéniens, suivant l'avis de Cléon. Ils
étaient un peu plus de mille. On rasa les remparts de Mytilène ; on s'empara
des vaisseaux. Par la suite on n'imposa aux Lesbiens aucun tribut ; mais on
divisa leur territoire, à l'exception de celui de Méthymne, en trois mille lots.
Trois cents de ces lots furent réservés aux dieux. Le reste fut tiré au sort et
occupé par des colons d'Athènes. Les Lesbiens s'engagèrent à payer,
chaque année, une redevance de deux mines par lot et à exploiter eux-
mêmes le sol. Les Athéniens s'emparèrent également de toutes les villes du
continent que possédaient les Mytiléniens et les soumirent à leur domination.
Tels furent les événements de Lesbos.
8) Compréhension
Mytilène, cité grecque de l'île de Lesbos, décide de laisser entrer l'armée
athénienne dans ses murs pour éviter d'être assiégée. Les Athéniens, dirigés
par le stratège Parkhès, envahissent la cité et emprisonnent ses habitants en
attendant que les Athéniens votent la punition correspondant à leur défection.
La peur des Mytiléniens est justifiée, car ils ont non seulement voulu quitter la
ligue de Délos, mais surtout ils ont traité avec l'ennemi : Sparte, pour y
parvenir (c'est d'ailleurs car la flotte spartiate tardait à arriver que Mytilène
s'est rendue).
Pakhès, le stratège athénien, respecte la démocratie de sa cité : ce n'est pas
lui, en tant que chef de guerre, qui va punir Mytilène. Il se contentera