« ’ » 107
Bâtiments du Roy, une tenture le représentant
à la chasse, devenue sous son règne un véritable
cérémonial de cour que représenta brillamment Jean
Baptiste Oudry en croquant sur le vif les scènes de
chasse, qui donnèrent ensuite lieu au tissage en fils
de laine et soie dans les ateliers de Monmerqué aux
Gobelins de la tenture comportant 9 tapisseries des
« Chasses de Louis XV », conservée au château de
Compiègne. Il est aussi probable qu’Oudry connaissait
les œuvres de ses prédécesseurs tels que « La Chasse
Royale » de Nicolas de Larmessin.
Ayant hérité d’une passion similaire, Louis XVI
se fit représenter à la chasse en lieu et place de son
grand-père sur 9 plaques en porcelaine destinées à
être insérées entre les lambris de la « Salle à manger
Nouvelle » des appartements du Roi à Versailles.
Sur le modèle exact des Chasses de Louis XV
d’Oudry, elles furent peintes à Sèvres autour de 1780
par de grands artistes tels que Nicolas Dodin, Charles
Etienne Legay, Philippe Castel, Charles Eloi Asselin.
Notre plat est daté de 1758, soit l’année de la mort
d’Oudry, survenue 3 ans après la fin du tissage de la
tenture des chasses de Louis XV.
Bien que directement inspiré de la gravure de
Larmessin, il est tentant de penser que le peintre du
plat ait voulu « actualiser » son décor réalisé près de
75 ans plus tard. On pourrait en tous cas le penser à la
vue des représentations du Roy (fig7).
Celui-ci en effet a perdu sa grande perruque bouclée
au profit de celle que portait la cour au milieu du
esiècle, et tend le bras droit en pointant de l’index,
comme Louis XV dans la tenture d’après Oudry, alors
que la main droite de Louis XIV dans la gravure de
Larmessin tient une canne pointant vers le sol.
6. Moritzburg. 7. Détail de la tapisserie représentant Louis XV aux Rochers
Franchard en forêt de Fontainebleau.
5. Le Roy : Interprétation de la gravure, car il s’agit ici de Louis XV.