a valu aux universités une double cohorte. La restructuration des conseils scolaires, y
compris la fusion de nombreux conseils scolaires de langue anglaise et la création de
conseils de langue française. L’introduction de l’enseignement en tant que profession auto-
réglementée, régie par l’Ordre des enseignantes et des enseignants ; la conception de
politiques sur le rôle des conseils d’école ; la rédaction d’une loi visant à définir le nouveau
rôle des directrices et directeurs d’école ; le développement de liens entre le secondaire et
le postsecondaire, les collèges plus particulièrement, et entre ces derniers et l’université.
Enfin le dégel des frais de scolarité à l’université, comme partout ailleurs sauf au Québec,
entraîne toute une série d’ajustements dont il serait trop long de faire la liste.
Au Québec, c’est la tenue des États généraux sur l’éducation de 1995-1996 qui enclenche
les réformes. Le Ministère de l’éducation s’est engagé dans une réforme fondamentale du
système scolaire. « Sept grandes lignes d'action sont définies : 1. intervenir dès la petite
enfance ; 2. enseigner les matières essentielles ; 3. donner plus d'autonomie à l’école ; 4.
soutenir l'école montréalaise ; 5. intensifier la réforme de la formation professionnelle et
technique ; 6. consolider et rationaliser l'enseignement supérieur ; 7. donner un meilleur
accès à la formation continue. » (Painchaud et Lessard 1998)
Malgré la différence de vocabulaire, sous bien des aspects on va dans la même direction
au Québec qu’en Ontario. La restructuration des conseils scolaires (Ontario), par exemple,
trouve son pendant dans celle des commissions scolaires (Québec), on en coupe le
nombre par deux. Deux différences de taille. En Ontario on accorde une importance
primordiale à la formation des cadres et du personnel enseignant qu’on force dans un
processus de certification et de formation permanente par la création d’un ordre
professionnel. Au Québec, la transformation profonde du régime pédagogique a retenu le
plus l’attention. Contrairement à l’Ontario, on a abandonné le découpage traditionnel en
matières pour identifier cinq grands domaines de connaissances (les langues, la
technologie, l'univers social, les arts et le développement personnel) traversée de
compétences transversales. C’est ce passage à la pédagogie par compétence qui causa
un grand remue-ménage de réformes. Notons comme exemple de ces compétences
transversales « les compétences intellectuelles, méthodologiques, celles liées aux attitudes
et aux comportements et les compétences linguistiques, c'est-à-dire la langue
d'enseignement (français ou anglais) dans toutes les disciplines ou matières. » (Painchaud
et Lessard 1998) Comme vous le savez sans doute, le bulletin scolaire fut un des enjeux de la
dernière élection provinciale, le Ministère de l’éducation avait enlevé les évaluations
chiffrées et personne ne comprenait le vocabulaire des compétences.
Pour l’éducation postsecondaire et plus particulièrement l’université, les transformations ont
été beaucoup plus radicales en Ontario qu’au Québec. Elles s’inscrivent dans un
mouvement qui a aussi largement dépassé les frontières nationales. En Europe plus de
trente pays ont adhérer au protocole de Bologne qui vise l’uniformisation des grandes
structures scolaires postsecondaires et la mobilité des étudiants.
En fait, ces réformes ont presque partout la même conséquence : la création et
l’augmentation des frais de scolarité. L’éducation supérieure coûte cher et rapporte gros.