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La zone euro en récession dans un contexte de consolidation budgétaire et de
manque de financement des entreprises
La zone euro reste en récession pour le 6
ème
trimestre consécutif. Une contraction de 0,6%
est attendue pour 2013 et les perspectives restent assombries à court terme en raison de la
poursuite de la consolidation budgétaire, de la morosité du climat des affaires et de
conditions de crédit encore défavorables. Une reprise modérée est prévue en 2014 (+0,8%)
grâce à une reprise de la demande mondiale, et des avancées en termes d’intégration.
Des choix politiques et économiques devront s’imposer, la zone euro continue en effet de
faire face à des dilemmes institutionnels en plus des déséquilibres propres à chaque pays.
Ces déséquilibres s’atténuent progressivement à travers la mise en œuvre de mesures
structurelles permettant l’ajustement des coûts unitaires du travail, la poursuite de la
consolidation budgétaire et la baisse de la dépendance aux financements extérieurs.
Sans action significative de la part de la BCE ou des gouvernements quant à la relance du
financement des entreprises, le cycle d’investissement peinera à reprendre. En effet, le
crédit aux entreprises non financières reste fortement touché (au plus bas depuis février
2008) par le manque de demande mais également par l’offre restreinte en raison d’une
perception du risque de crédit encore élevée et des contraintes réglementaires au niveau
des banques.
Les BRIC s’essoufflent, confrontés à des changements structurels
En Chine, le rééquilibrage de l’économie vers des moteurs d’activité davantage domestiques
qu’extérieurs se poursuivra. Cette transition se manifestera par une décélération du rythme
de croissance à +7,7% en 2013, et à +7,9% en 2014 (contre 10% durant la dernière
décennie). Le changement de modèle économique n’aura pas lieu à court terme.
« Ce rééquilibrage est encouragé par la mise en place de projets d’infrastructure et de
réformes de long terme. La transition prendra cependant du temps compte tenu du lien
structurel entre l’investissement et l’activité exportatrice, qui pèse près de 45% du PIB, et de
la faible part de la consommation privée dans le PIB qui stagne à 35% » souligne Ludovic
Subran, chef économiste d’Euler Hermes.
Au-delà des défis économiques, et au premier chef la lutte contre l’inflation, les BRI (Brésil,
Russie et Inde) doivent consolider la confiance des investisseurs. Cela passera par une
amélioration d’un cadre réglementaire encore difficile, peu favorable à l’initiative privée,
notamment des étrangers, d’indicateurs de gouvernance encore fragiles, toujours minés par
la corruption et des tensions sociales, et enfin de la performance logistique. Dans ce
contexte, les rythmes de croissance seront modérés par rapport à la précédente décennie.
L’économie brésilienne progresserait de 2,7% et 3,3% en 2013 et 2014 ; la Russie de +3,2%
et +3,8% ; et l’Inde de 6% et 7%.
Les États-Unis résistent et le Japon surprend positivement, malgré les échéances
budgétaires
Les Etats-Unis font preuve de résilience grâce au dynamisme de la consommation privée
(+0,6% au T1 2013 contre +0,5% au T4 2012) malgré l’accélération de la consolidation
budgétaire. La perspective d’une politique monétaire moins accommodante et les
incertitudes pesant sur le niveau du plafond risquent cependant de provoquer une hausse
des taux obligataires souverains. La croissance atteindrait +1,8% en 2013 et accélèrerait à
+2,7% en 2014.
Le Japon bénéficie de son côté d’une reprise plus ferme (+1,0% au T1 2013 contre +0,3%
au T4 2012) grâce à une hausse de la consommation des ménages et suite aux mesures de