Euler Hermes : Léconomie mondiale à la croisée des chemins
Analyse macroéconomique
La croissance mondiale devrait ralentir à +2,4% en 2013 avant de se reprendre
légèrement à +3,1% en 2014 en ligne avec le commerce mondiale (+5% en 2014
après +2,5% en 2013)
La zone Euro continuera de miner la croissance mondiale en 2013 (-0,6%) avant
une modeste reprise en 2014 (+0.8%)
Le problème de la compétitivité en Belgique s’est encore plus accentué suite à
l’harmonisation des statuts ouvrier et employé
Les pays émergents continuent de tirer la croissance mondiale (+4.4% et +4.9 en
2013 et 2014) malgré un essoufflement des BRIC
Déconnexion globale entre performances financières et faiblesses de l’économie
réelle.
BRUXELLES, 23 JUILLET 2013 La croissance mondiale ralentira à +2,4% en 2013, selon
Euler Hermes, avant de se reprendre légèrement en 2014 (+3,1%). Elle sera marquée par
un décrochage entre les régions, notamment les États-Unis en croissance modérée face à
une zone euro davantage en contraction, un renversement des rythmes de croissance au
sein des régions (rebond du Japon, ralentissement de la Chine) et une déconnexion globale
entre performances financières et faiblesses de l’économie réelle.
« Les indicateurs avancés tels que la croissance du PIB mondial et la production
manufacturière semblent annoncer un retard de la reprise du cycle mondial qui était
attendue fin 2013 », note Wilfried Verstraete, président du Directoire du Groupe Euler
Hermes. « A moyen terme, l’économie mondiale pourrait se retrouver « à la croisée des
chemins » compte tenu du découplage des trois relais de croissance que sont les relations
commerciales régionales, la politique budgétaire et les autorités de régulation. Le scénario
économique à venir amélioration de la croissance et du risque souverain, ou bien
récession et volatilité sera déterminé par le degré d’impact de la demande mondiale et
des effets de richesse sur l’économie réelle, la manière dont les politiques monétaires
seront restaurées et réalignées, et l’ampleur du rééquilibrage des conditions
concurrentielles. »
La zone euro en récession dans un contexte de consolidation budgétaire et de
manque de financement des entreprises
La zone euro reste en récession pour le 6ème trimestre consécutif. Une contraction de 0,6%
est attendue pour 2013 et les perspectives restent assombries à court terme en raison de
la poursuite de la consolidation budgétaire, de la morosité du climat des affaires et de
conditions de crédit encore défavorables. Une reprise modérée est prévue en 2014
(+0,8%) grâce à une reprise de la demande mondiale, et des avancées en termes
d’intégration.
Des choix politiques et économiques devront s’imposer, la zone euro continue en effet de
faire face à des dilemmes institutionnels en plus des déséquilibres propres à chaque pays.
Ces déséquilibres s’atténuent progressivement à travers la mise en œuvre de mesures
Communiqué de presse
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structurelles permettant l’ajustement des coûts unitaires du travail, la poursuite de la
consolidation budgétaire et la baisse de la dépendance aux financements extérieurs.
Sans action significative de la part de la BCE ou des gouvernements quant à la relance du
financement des entreprises, le cycle d’investissement peinera à reprendre. En effet, le
crédit aux entreprises non financières reste fortement touché (au plus bas depuis février
2008) par le manque de demande mais également par l’offre restreinte en raison d’une
perception du risque de crédit encore élevée et des contraintes réglementaires au niveau
des banques.
La Belgique, confrontée au problème de la compétitivité
Après une année de récession (- 0,3%), nous nous attendons à une stagnation pour la
Belgique en 2013. Et l’année 2014 débutera par une croissance modérée (+ 0,7%). Au
cours du premier trimestre de 2013, ce sont principalement les investissements (- 0,5% t/t
kw) et les exportations (-0,7% t/t) qui ont contribué négativement à la croissance. La
consommation était encore positive (+0,2% t /t), mais les indicateurs de confiance restent
faibles. La Belgique serait en mesure de profiter de facteurs fondamentaux plus solides
dans la zone euro grâce à l’amélioration de l'environnement financier et du cadre
réglementaire.
Mais la Belgique reste confrontée à de sérieux défis. Le plus gros problème est la
compétitivité. Une étude récente a montré que le coût horaire moyen de travail est 16%
supérieur à nos pays voisins. Au niveau sectoriel, les différences sont encore plus
évidentes. Dans le passé, les salaires plus élevés étaient compensés par une augmentation
de la productivité, mais cela n’est plus le cas. Cette faible croissance de la productivité a
pour conséquence que le potentiel de croissance économique en Belgique a diminué de
2,5% en 1990 à 1% aujourd'hui.
Début juillet, un problème constitutionnel a été évité de justesse suite à un accord de
principe sur l’harmonisation des statuts ouvrier et employé. Mais, selon Paul Becue,
directeur général d’Euler Hermes Services Belgium, « l’abolition du jour de carence et
l’allongement des préavis des ouvriers va encore augmenter le coût de la main-d’œuvre
dans l’industrie, et encourager les délocalisations. Cela ne va pas être facile pour l’industrie
belge dans les prochaines années. »
Le gouvernement est parvenu à conclure un accord global sur la sixième réforme de l’Etat et
s’est mis d’accord sur un budget acceptable par l’Europe. Mais l'introduction de l'équité
fiscale va de nouveau augmenter l'incertitude fiscale et ne va pas encourager les
investissements étrangers. La succession au trône du 21 Juillet permet au gouvernement de
respirer un peu encore quelques mois, mais d’après Paul Becue, « la nervosité va
certainement augmenter à la fin de l’année, en vue des élections importantes du printemps
2014. Elle peut conduire à une paralysie du processus de décision politique ».
Les BRIC s’essoufflent, confrontés à des changements structurels
En Chine, le rééquilibrage de l’économie vers des moteurs d’activité davantage domestiques
qu’extérieurs se poursuivra. Cette transition se manifestera par une décélération du rythme
de croissance à +7,7% en 2013, et à +7,9% en 2014 (contre 10% durant la dernière
décennie). Le changement de modèle économique n’aura pas lieu à court terme.
« Ce rééquilibrage est encouragé par la mise en place de projets d’infrastructure et de
réformes de long terme. La transition prendra cependant du temps compte tenu du lien
structurel entre l’investissement et l’activité exportatrice, qui pèse près de 45% du PIB, et de
la faible part de la consommation privée dans le PIB qui stagne à 35% » souligne Ludovic
Subran, chef économiste d’Euler Hermes.
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Au-delà des défis économiques, et au premier chef la lutte contre l’inflation, les BRI (Brésil,
Russie et Inde) doivent consolider la confiance des investisseurs. Cela passera par une
amélioration d’un cadre réglementaire encore difficile, peu favorable à l’initiative privée,
notamment des étrangers, d’indicateurs de gouvernance encore fragiles, toujours minés par
la corruption et des tensions sociales, et enfin de la performance logistique. Dans ce
contexte, les rythmes de croissance seront modérés par rapport à la précédente décennie.
L’économie brésilienne progresserait de 2,7% et 3,3% en 2013 et 2014 ; la Russie de +3,2%
et +3,8% ; et l’Inde de 6% et 7%.
Les États-Unis résistent et le Japon surprend positivement, malgré les échéances
budgétaires
Les Etats-Unis font preuve de résilience grâce au dynamisme de la consommation privée
(+0,6% au T1 2013 contre +0,5% au T4 2012) malgré l’accélération de la consolidation
budgétaire. La perspective d’une politique monétaire moins accommodante et les
incertitudes pesant sur le niveau du plafond risquent cependant de provoquer une hausse
des taux obligataires souverains. La croissance atteindrait +1,8% en 2013 et accélèrerait à
+2,7% en 2014.
Le Japon bénéficie de son côté d’une reprise plus ferme (+1,0% au T1 2013 contre +0,3%
au T4 2012) grâce à une hausse de la consommation des ménages et suite aux mesures de
relance budgétaire et d’une politique monétaire expansionniste plus agressive. L’économie
rebondirait de +1,6% (2013) avant de ralentir à +1,4% (2014), freinée par un début de
resserrement fiscal censé ramener la dette publique à un niveau soutenable.
Economie réelle et sphère financière, une déconnexion vectrice d’instabilité
Au-delà des risques sociaux (Brésil, Europe) et politiques (Moyen-Orient), s’ajoute une
hausse des incertitudes financières. La déconnexion entre l’économie réelle et la sphère
financière continue malgré des politiques monétaires de plus en plus expansionnistes. En
effet, si les variables financières se sont globalement améliorées sur le premier semestre
2013 au sein des principaux pays avancés, les évolutions demeurent très volatiles, en
dissonance avec les signaux macroéconomiques.
Afin de contenir l’afflux de capitaux lié aux politiques non conventionnelles des banques
centrales des principales économies, de nombreux pays ont choisi d’assouplir leur politique
monétaire. Les nouvelles économiques continuent malgré tout de décevoir et la croissance
reste faible au regard des moyens mis en œuvre. En effet, les pays émergents, qui
contribuent à hauteur de 2/3 de la croissance en 2013, ont enregistré une baisse de régime.
Au sein des pays avancés, la demande européenne est restée en contraction et l’activité
américaine a crû en deçà des attentes. Ce qui fait craindre que des politiques monétaires
des banques centrales moins accommodantes laisseront des traces sur le canal du crédit et
donc sur l’économie réelle.
Cette situation est révélatrice d’une inefficacité des mécanismes de transmission de la
politique monétaire qui stimule davantage la demande d’actifs financiers et la recherche de
rendement élevé à court terme que la demande de biens et services. Elle peut être
“salutaire” si elle est temporaire et qu’elle se traduit par des effets de richesses réinjectés
dans l’économie à travers la consommation (en particulier dans les pays où les ménages
actionnaires sont nombreux comme les États-Unis), ou l’investissement des entreprises
(Japon).
« Ceci est notre scénario central. Dans le cas contraire, cette déconnexion serait très
dommageable particulièrement en zone euro et au Japon. Dans le premier cas, on est face
au risque d’un cercle vicieux où faible demande et baisse des prix s’alimenteraient
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mutuellement. Le cas du Japon serait d’autant plus problématique que le pays souffre déjà
d’une dette publique colossale, qu’elle porte encore les stigmates de dix années de déflation
et de croissance faible » précise Ludovic Subran . « Si le risque d’un scénario de ce type
semble exclu en zone euro pour le moment, il reste significatif dans le cas du Japon
notamment si ce dernier ne parvient pas à proposer un plan d’assainissement des finances
publiques crédible à moyen terme. »
Annexe
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EULER HERMES BELGIUM
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Wilma Schippers +32 (0)2 762 04 85; wsch[email protected]
Euler Hermes est le leader mondial des solutions d’assurance pour les échanges commerciaux.
Avec plus de 6 000 salariés présents dans plus de 50 pays, Euler Hermes offre une gamme complète
de services pour la gestion du poste clients et a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de
2,4 milliards d’euros en 2012.
Euler Hermes a développé un réseau international de surveillance permettant d’analyser la stabilité
financière de plus de 40 millions d’entreprises. Au 31 décembre 2012, le groupe garantissait pour
770 milliards d’euros de transactions commerciales dans le monde.
Membre du groupe Allianz, Euler Hermes est coté à NYSE Euronext Paris(ELE.PA). Le groupe est
noté AA- par Standard & Poor’s.
Plus d’information sur www.eulerhermes.com ou sur Twitter @eulerhermes
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devrait ”, s’attend à ”, projette ”, envisage ”, anticipe ”, évalue ”, estime ”, prévoit ”, potentiel ” ou continue ”, ou par l’emploi de
termes similaires. Les résultats, performances ou événements prospectifs peuvent s’écarter sensiblement des résultats els en raison,
notamment (i) de la conjoncture économique nérale, et en particulier de la conjoncture économique prévalant dans les principaux domaines
d’activités du groupe Euler Hermes et sur les principaux marchés il intervient, (ii) des performances des marchés financiers, y compris des
marchés émergents, de leur volatilité, de leur liquidité et des crises de crédit, (iii) de la fréquence et de la gravité des sinistres assurés, (iv) du
taux de conservation des affaires, (v) de l’importance des défauts de crédit, (vi) de l’évolution des taux d’intérêt, (vii) des taux de change,
notamment du taux de change EUR/USD, (viii) de la concurrence, (ix) des changements de législations et de réglementations, y compris pour ce
qui a trait à la convergence monétaire ou à l’Union Monétaire Européenne, (x) des changements intervenants dans les politiques des banques
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