Xerfi Canal – Xerfi-Previsis –Alexandre Mirlicourtois
bonne marche des affaires au Japon qui est le 4ème exportateur mondial.
Comme vous pouvez le voir, la balance commerciale est
structurellement excédentaire. Le solde est même resté positif de près
de 30 milliards de dollars en 2009, année pourtant marquée par
l’effondrement de la demande mondiale. Au-delà de la destruction d’une
partie du tissu économique, les régions directement touchées
représentant environ 4% du PIB, le pays va devoir gérer des pénuries
d’électricité qui vont désordonner l’activité économique et entamer la
capacité du pays à exporter. Le principal moteur de l’économie va
forcément s’affaiblir.
En outre, le Japon ne peut pas s’appuyer sur la force de la
consommation des ménages. Certes, les dépenses des Japonais ont
progressé de près de 2% en 2010, ce qui constitue la meilleure
performance depuis 2000. Des chiffres très positifs enregistrés grâce à
d’importantes mesures de soutien à la consommation, à l’achat de
véhicules peu polluants et d’appareils d’électronique grand public.
Cependant, la multiplication des stimuli budgétaires ne peut avoir qu’un
effet ponctuel. Une fois leurs effets passés, ce sont les fondamentaux
qui reprennent le dessus. Des fondamentaux qui sont pour la plus part
mal orientés : d’abord, le Japon est un pays qui vieillit et dont la
population diminue. Cela a des effets mécaniques sur le niveau des
dépenses ainsi que sur l’investissement résidentiel. Ensuite, la déflation,
en d’autres termes la baisse des prix, est un mal endémique. Cela
traduit notamment la faiblesse des salaires, donc la capacité à dépenser
plus, et provoque des effets de report de la consommation : pourquoi
acheter aujourd’hui ce que je peux acheter demain à un prix plus bas. A
cela s’ajoute un marché du travail qui a profondément changé et s’est
précarisé. L’emploi à vie est terminé. Autant d’éléments qui conduisaient
déjà à anticiper un affaiblissement de la demande des ménages. Nul
doute que les évènements en cours vont renforcer la tendance qui se
dessinait : la consommation va diminuer et le taux d’épargne va
progresser au moins pendant quelques mois.