ÉCONOMIE – CORRIGÉ DU DEVOIR D0044
EFC C0044
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faiblesse des coûts de main-d’oeuvre et par le caractère plus que compétitif de son taux de
change. Celui-ci est indexé sur le dollar américain (faible par rapport à l’euro) et permet à la
Chine de renforcer sa compétitivité-prix.
Si les chiffres des échanges commerciaux chinois demeurent impressionnants, leur
dynamisme l’est encore davantage. Depuis début 2006, le rythme de croissance des
exportations chinoises étant supérieur à celui des importations, l’excédent commercial de la
Chine se creuse (le solde des opérations courantes passe de 160,8 à 249,9 milliards de
dollars, soit une augmentation de + 55 %) et progresse plus rapidement que ses échanges
totaux.
Consommation des ménages et épargne des ménages et entreprises
Les efforts du gouvernement pour stimuler la consommation semblent porter fruit. Les
ventes au détail (qui sont un indicateur de la consommation des ménages) ont augmenté de
15,9 %, en glissement annuel, en première moitié de 2007. Avec le revenu disponible des
ménages en hausse, il est probable que les dépenses de consommation soutiendront
encore la croissance économique au cours des prochains trimestres, même si la demande
reste encore « marginale » par rapport aux autres moteurs. C’est la forte épargne chinoise
qui rend la croissance déséquilibrée, trop dépendante des exportations et de
l’investissement. (note : pour les deux tiers, elle provient des ménages qui doivent pallier
l’insuffisance du système social : il faut épargner pour faire face aux dépenses d’éducation,
mais aussi pour la santé et les retraites, dans un pays appelé à connaître dans les toutes
prochaines années un vieillissement rapide). Pour le reste, l’épargne est générée par les
entreprises (autofinancement des entreprises privées important). Cela n’est pas le gage
d’une bonne allocation des ressources ; l’investissement n’est pas toujours efficace car les
entreprises sont relativement indépendantes des financements externes (si elles l’étaient
moins, elles subiraient du même coup la contrainte des créanciers et actionnaires en faveur
d’une orientation plus judicieuse des investissements).
Une croissance exceptionnelle ?
Alors que les économies « matures » voient leur taux de croissance économique plafonner à
4 % pour les plus dynamiques (la France serait plutôt aux alentours de 2,6 % actuellement),
la Chine affiche un taux de croissance record pour cette année 2007 (jamais atteint depuis
12 ans). Mais on ne peut comparer que ce qui est comparable. Le caractère extraordinaire
de la croissance chinoise réside dans le fait que le niveau de départ de la Chine était
relativement beaucoup plus faible, qu'il subsiste donc à ce stade des marges de progression
très importantes en termes de productivité et que le phénomène concerne des masses
démographiquement considérables. La croissance chinoise correspond parfaitement à une
croissance extensive, condamnée par la loi des rendements décroissants : ce n'est pas
principalement une croissance tirée par le progrès technique (pas encore) mais par
l'accroissement quantitatif des facteurs (travail, capital). À terme, c’est-à-dire une fois son
« rattrapage » réussi (toute la question est de savoir quand…), la Chine devrait retrouver
des niveaux de croissance plus « normaux ».