les marques que nous connaissons. Il nous fait sourire, on ne
sait pas trop pourquoi. Peut-être parce que nous connaissons
chacune de ces marques par cœur, nous entamons leurs slogans
publicitaires, elles nous sont familières. En listant ces
marques, Rodrigo Garcia, ancien publicitaire, il faut le
rappeler, nous donne un produit brut, disséqué, prêt à être
exploité au plateau. Rien ne nous est plus familier que ces
enseignes, et pourtant elles sont là, face à nous, nous devons
nous y confronter, et presque les affronter en direct afin de
retrouver notre propre unité par le jeu théâtral.
L’esthétique de la déconstruction semble être revendiquée dans
de nombreux textes de Cendres parce que par la forme, par le
démantèlement des phrases entre elles, et les blancs que
laissent les espaces, il y a le vide. Mais il y a le vide par
l’affolement des mots entre eux, qui se collent, se confondant
presque :
« Salut, bonjour, bonsoir, enchanté, ça va ? Ça roule ? La
forme ? Comment ça se passe ? Qu’est-ce que tu racontes de
beau ? Tu vas bien ? Tu fais aller ? Quelles sont les
nouvelles ? Ça gaze ? Tout baigne ? Ça fait un bail ! quoi de
neuf ? Où est-ce que tu en es ? Qu’est-ce que tu deviens ? Ça
me fait plaisir de te voir. »
« Pauvre con, enfoiré, bordel de merde, enculé de tes morts,
putain de ta race, fils de pute, va te faire voir, triple
zéro, va te faire enculer et prends-toi un cancer du cul, va
chier, va te faire foutre, je t’emmerde, tu me les brises,
connard de mes deux, va mourir, casse-toi, raclure, tire-toi,
bouge de là, j’en ai rien à foutre de toi, tu peux crever,
trou du cul, dégage, allez, vas-y, va te faire mettre jusqu’à
l’os, prends-en pour ta dose, tu peux croupir en enfer, tu me
fais gerber, sac à merde. »
« Merci, je te remercie, c’est vraiment gentil, à charge de
revanche, ça n’a pas de prix, je te le rendrai au centuple,
Dieu te le rendra, tu m’ôtes un poids, t’es génial, t’es l’as