l’autre nom ? Comment analyser la part de violence et de radicalité dans la phénoménalité
révolutionnaire, entendue comme prise du pouvoir ? Qu'est-ce que la violence ? Qu'est-ce que la
radicalité ? Par rapport à qui, à quoi ? Quel rapport entre les phénomènes de subjectivation et les
transformations plus structurelles du monde commun ? Y compris la transition des usages des
médias imprimés vers le numérique ? Dans l'émergence et la diusion des soulèvements, quels liens
entre les dynamiques des subjectivations et celles des organisations ? Par ailleurs, les révolutions
peuvent être suivies de contre-révolutions ou peuvent être conservatrices : le camp de
l'émancipation n'a pas le monopole de la révolution. La réaction contre-révolutionnaire est-elle
inévitable ? Est-ce que l'on peut, à cet égard, distinguer les révoltes et les insurrections des
révolutions ? Que peut-on tirer des expériences historiques sur ces sujets ? Que nous apprennent
l'histoire, la philosophie, l'anthropologie ? En science politique de nombreux débats ont surgi
autour des relations entre réformisme et révolution, débats qui se sont renforcé après les
« révolutions paciques » en Amérique Latine. Est-il possible de faire une révolution en restant dans
le système de la démocratie représentative ? Une révolution peut-elle être l'eet de l'accumulation
d'un certain nombre de réformes structurelles ? Comment une révolution devient-elle
hégémonique ? Pourquoi certains processus politiques choisissent-ils le mot révolution comme
identité politique ?
Ce qui motive ce colloque est, au fond, de chercher à comprendre à quelles conditions, sociales,
historiques et politiques, une révolution peut être le vecteur de l'émancipation. Le centenaire de la
révolution russe de 1917, qui joua un si grand rôle au 20ème siècle, mais fut aussi une très grande
déception, semble fort propice pour cet examen, pour lequel les organisateurs mobiliseront les
éclairages de la philosophie, de la sociologie, de la science politique, de l’anthropologie politique et
de l’histoire.
Le colloque se déroulera les 2 et 3 février 2018 dans un lieu encore à préciser.
Les communications proposées présenteront à la fois un point de vue théorique et un terrain
empirique, de manière à pouvoir confronter ce que chacun dit depuis une situation quand il parle de
"révolution". La révolution est une notion concept feuilletée et nous voudrions pour ce colloque
inaugural pouvoir revisiter sur un mode critique et empirique ce feuilletage.
Les propositions de communication feront 3000 signes maximum, elles
mentionneront adresse, discipline principale et aliation et sont à envoyer avant le
Conseil scientique :
Jérôme Baschet (histoire), Vincent Bourdeau (philosophie politique), Manuel Cervera-Marzal
(philosophie politique), Sophie Coeuré (histoire), Marie Cuillerai (philosophie politique), Hugo
Touzet (sociologie), Christophe David (philosophie), Jean-Numa Ducange (histoire), Kevin Eybert
(sociologie), Jules Falquet (sociologie), Anders Fjeld (philosophie politique), Fabrice Flipo
(philosophie politique), Stéphane Haber (philosophie politique), Samuel Hayat (histoire), Laurent
Jeanpierre (science politique), Azadeh Kian (sociologie), Matthieu Le Quang (science politique),
Michèle Riot-Sarcey (histoire), Jean-Marc Salmon (sociologie), Federico Tarragoni (sociologie),
Sophie Wahnich (histoire).