ALERTE PATRIMOINE
Sauvons notre patrimoine !
Soucieuse de voir disparaître des éléments remarquables du patrimoine nantais, Nantes Renaissance
rassemble, en 1996, un groupe dénommé « les îlotiers du patrimoine » composé d’une dizaine de bénévoles actifs
qui vont se charger de photographier, répertorier, étudier détails d’architecture ou immeubles dans leur ensemble.
Au-delà de leur contribution importante pour notre fonds documentaire, le groupe joue ainsi un rôle
d’alerte sur les risques de disparition ou de dégradations du patrimoine nantais, en constituant des dossiers
argumentés transmis à la Ville, et à l’Architecte des Bâtiments de France, pour sauver ces éléments dès en amont
des projets.
Ce recueil de fiches rassemble les dernières recherches réalisées sur des éléments du patrimoine nantais qui
sont menacés et les interrogations sur leur devenir. L’objectif est ainsi de questionner la Mairie de Nantes et tout
acteur potentiel de projets sur les grandes orientations de l’évolution des sites ici présentés.
Selon les rédacteurs et les sujets, les fiches sont plus ou moins descriptives ou synthétiques. En particulier,
lorsqu’il s’agit de secteurs entiers amenés à évoluer (Bas Chantenay, secteur Bourse du Travail, lycées Vial et Leloup
Bouhier notamment), les sujets méritent un approfondissement spécifique qui pourrait être porté par un groupe de
travail pour faire parler la mémoire de chacun sur ces sites chargés d’histoire.
Merci aux personnes qui ont rédigé et illustré ces fiches : Nicole Pigeon, Catherine Olart, Patrick Leray, Alain
Guimard, Colette Baron, Claude Vigouroux et l’association e+pi, Margaux Gandillon, Céline Viaud, François Dantart,
Yvette Bellet, et à tous ceux qui participeront, d’une manière ou une autre, à la sauvegarde de ce patrimoine.
Photo de la chapelle du Grand Blottereau – Alain Guimard, mars 2011
Liste des fiches - alerte juin 2011
1- La Visitation (recto-verso) par Nicole Pigeon
2- Le pédiluve à chevaux de la Gendarmerie par Catherine Olart
3- La maison Avril et Fiteau, quai François Mitterrand par Colette Baron
4- Le château du Grand Blottereau (recto-verso) par Patrick Leray
5- Le manoir du Bois Hue à Saint-Joseph de Porterie par Yvette Bellet
6- La psallette de la Cathédrale par Nicole Pigeon
7- Le château de la Gaudinière (recto-verso) par Patrick Leray
8- L’hôtel dit Levesque, Conservatoire de Musique par Colette Baron
9- La cité Abbé Pierre aux Bourderies par Yvette Bellet
10- La chapelle St-Barthelemy à St-Julien-de-Concelles (recto-verso) par Céline Viaud
11- Le Château de Vieille Cour à Oudon par Patrick Leray
12- La Bourse du Travail, les salons Mauduit et le parc Say par Yvette Bellet
13- Les lycées Vial et Leloup Bouhier par Yvette Bellet
14- L’hôtel de Goulaine, 14 rue du Château par Patrick Leray
15- Le Bas Chantenay par Yvette Bellet
16- Les moulins de la Loire par l’association e+pi
17- Le moulin du Chêne à Vertou par Margaux Gandillon
Toutes les dernières fiches mises à jour sur notre site : www.nantesrenaissance.fr
Programme d’origine : couvent féminin des Visitandines – construction achevée en 1679
Adresse : 106 & 108, rue Gambetta
Propriétaire : (en vente) S.C.I. Les Jardins de l’Arcadie – Nantes Gambetta
Occupant actuel : Armée - « Cercle mixte de garnison de Nantes », caserne aujourd’hui désaffectée
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (Cathédrale de Nantes)
Protection particulière : ensemble protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais) Portes d’entrée et
cloître inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 21 décembre 1925
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 01 La Visitation
La vente par l’Etat de ses biens immobiliers concerne entre autre la caserne de la Visitation rue Gambetta,
devenue depuis septembre 1978 « Le cercle mixte de garnison de Nantes ».
Le bâtiment retient particulièrement notre attention en raison de son histoire et des éléments
architecturaux qu’il renferme encore. Cet ancien couvent des Visitandines dont la construction s’est achevée en
1679, est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques pour certains de ses éléments
architecturaux. En outre la cour du cloître abrite un arbre, qui est protégé en espace boisé classé.
Comme bien des couvents, celui de la Visitation a connu depuis la Révolution des affectations multiples et
variées, « passant pendant un siècle alternativement sous contrôle de l’Etat et sous contrôle de la ville »1.
L’ouverture de la rue Gambetta au tout début des années 1880 condamne une partie des bâtiments situés au sud.
Elle conduit quelques années plus tard à une « restructuration de l’ensemble » laissant alors libre à la vue le cloître
derrière une grille et une bande de terrain gazonné. En 1912, l’Etat remet à la Ville le château des Ducs de Bretagne.
En échange, la Ville se défait, de tous les bâtiments de la caserne de la Visitation au profit de l’Etat.
Le dernier épisode de l’histoire du couvent se joue actuellement. En effet, une société nantaise, aménageur
foncier et promoteur envisage de le transformer en une « Résidence services pour seniors». Si cette société était
définitivement retenue, peut-on être certain, que la propriété ne souffrira pas trop des nouveaux aménagements ?
0 . AMN- 28 Z6- (d’après « Le cercle mixte de garnison de Nantes – ancien couvent de la Visitation ») + 500 W 136
1
Texte et photos : Nicole PIGEON, février 2011
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 01 La Visitation
De 1970 à 1978, des travaux sont menés sous la direction du Génie afin de restaurer les bâtiments et le 1er
septembre 1978 est inauguré le Cercle mixte de Garnison de Nantes regroupant les cercles des officiers et des sous-
officiers, la bibliothèque, des chambres de passage, une salle de conférence, un restaurant. Les ravalements à cette
époque sur l’ensemble des façades ont été réalisés avec des enduits hydrauliques (présence forte de ciment) qui
nuisent à l’aspect actuel des bâtiments. Des travaux de « modernisation », mise en curité ou conformité,
adaptations, réfection et entretien courant ont été réalisés jusqu’en 1998.
Deux portes marquent l’ancienne entrée du couvent, passage traversant le corps de logis ouest et
permettant l’accès au cloître. Deux pilastres d’ordre corinthien sur un appareil à refends portant entablement et
fronton circulaire, cartouche décorée de guirlandes de fleurs et de fruits encadrent la porte de la rue Dugast-
Matifeux. Le même chambranle à crossettes souligne la porte ouvrant sur le cloître, mais la finesse du décor,
chérubin ailé au milieu de fleurs et de fruits au centre du fronton, l’absence d’ordre, font oublier la rigidité de la
première. Une niche à l’angle nord-est reprend le vocabulaire ornemental de la seconde porte.
Le cloître est composé d’arcades surbaissées retombant sur des piles octogonales dont les pans occupés,
sans rupture, se prolongent sous les arcs. Des chérubins aux ailes différemment repliées et des cartouches ornent
les clefs et les écoinçons des arcs. Des solives de bois portent les planchers des galeries de circulation du premier
étage.
Il ne reste des distributions d’origine du corps de logis Nord, qu’un passage voûté d’arêtes, dans l’axe,
actuellement la réception qui permet l’accès à une vaste salle ouvrant sur la nef dont les voûtes sont
vraisemblablement masquées par un faux-plafond. Au premier étage au-dessus du passage, une pièce est
également voûtée. L’escalier monumental malgré quelques remaniements (accès, mur noyau) a gardé ses
proportions d’origine.
Si l’on peut regretter la sécheresse de la restauration des années 1970, l’ensemble a néanmoins conservé, à
l’exception du corps de bâtiment disparu au sud (lors du percement de la rue Gambetta), tout son dispositif
d’origine : architecture de façade, planchers, charpente, escalier monumental et une partie du cloître (3 façades et
seulement une galerie voûtée). Son intérêt pour l’histoire de l’architecture conventuelle du XVII° siècle à Nantes
mérite ainsi une attention particulière et un inventaire détaillé de ses éléments remarquables.
Texte,source
: Note Direction du Patrimoine et de l’Archéologie Nantes, J. Dabreteau, février 2010
Photo noir&blanc
: vue du cloître © Visitation Ste Marie 2000
Vue aérienne © 2011
Programme d’origine : « baignoire à chevaux » de la Gendarmerie
Adresse : place Aristide Briand
Propriétaire : Conseil Général
Occupant actuel : gendarmes (logement et locaux de travail)
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (théâtre Graslin)
Protection particulière : ensemble de la Gendarmerie protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 02 Le pédiluve à chevaux
La Gendarmerie, place Aristide Briand, anciennement place Lafayette, a été élevée entre 1862 et 1864 par
l’architecte Joseph Fleury Chenantais. De cette époque datent les « deux bassins formant baignoire » (AD 4N87)
pour chevaux, inclus dans une maçonnerie en hémicycle, qui épouse la forme de la façade intérieure du bâtiment. Le
plus grand bassin, la « baignoire à chevaux » proprement dite, se composait d’un sol probablement pavé et à plan
incliné, destiné aux soins sanitaires des animaux. L’autre bassin, de dimensions plus modestes, constituait
l’abreuvoir. N’oublions pas qu’au XIXe siècle, la gendarmerie était alors à cheval. Cette « baignoire à chevaux », que
l’on désigne de nos jours sous le terme de pédiluve, est comblée et recouverte d’un tapis végétal.
En août 2011, les gendarmes, locataires depuis les origines de la construction, quittent les lieux. En effet, le
propriétaire, le Conseil Général, a mis en vente la caserne, qui devrait accueillir par la suite un ensemble commercial
et résidentiel. Le site n’étant pas protégé au titre des Monuments Historiques, on peut redouter la disparition de cet
ensemble architectural rare et remarquable par son décor de tes de lions. Aussi, il serait très souhaitable de le
classer afin de le conserver in situ.
Cette « baignoire à chevaux » nantaise semble être le seul exemple militaire français répertorié avec celui de
la caserne de la Garde Républicaine, dans le quartier Célestin, à Paris.
Texte : Catherine OLART, février 2011 – Photos
: Catherine OLART, juin 2010
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